Le Cinéma italien après 1945 (histoire)
Publié le 02/09/2011
Extrait du document
C'est dans ce contexte, avant même l'effondrement du pouvoir fasciste, qu'apparaissent les signes d'une mutation. De nouveaux réalisateurs marquent leur volonté de porter à l'écran une Italie plus authentique, plus concrète. Le ton est donné en 1942 par le tournage d'Ossessione de Luchino Visconti, jeune aristocrate converti au marxisme...
«
parm i les gens du peupl e.
Le néoréalism e e ntend
tout montr e r: le c hô mag e, la dé linqu ance urb aine,
les prob lè m es agrair es, le d éses poir de la je unesse
et la détresse des personnes âgées ...
N
éanm oins , en d épit de ces thè m es tirés du
quotidien , l es cinéas tes néoréalistes app liqu e nt à
la représen tatio n d e la r éalité le urs conceptions
poli tiques et esthé tiqu es p er sonne lles.
Les uns,
com m e R osse llini , m e ttent en scène, avec un
style sec proche du repo rtag e ( la caméra- t émoin ),
l
es épr euves m até rie lles et m o rales qui r ésulte nt
de la c hut e du fas cism e (R om e, vill e ouver t e,
1945; Païsa , 1946) et du nazism e (Allemagn e,
année zéro, 1948) .
Les autr es s'e fforce nt d e ré v é
le r l es malai ses de la soc iété de l' après-fasc is m e:
De Sant is, part isan d 'un ciném a socia l, d é nqn ce
l'aliéna tio n de la société rur a le ( Riz amer , 1949 ;
Pâques sanglant es, 1950).
Dans Ln terre tre mbl e, Viscon ti concilie beauté
formelle e t a uth enticité minutieuse.
En peig na nt
la lente prise de conscie nce de leur conditi on
par de pauvres pêcheurs d'un petit port sic ili en , il
renoue avec la traditi on vérist e du romancie r Gio
vann i Verga (1840- 1922), qui , un demi-si ècle plus
tôt , ava it o uvert l es yeux des Italiens sur l 'ef
froyable é ta t d'arr ié r atio n du Sud.
Toute fo i s, le
tableau le p lus compl et d e l'It a lie de l'après-g uerre,
c'est De Sica qui le dresse, dénonçant l'injusti ce
socia l e: du drame des enf an ts aba nd o nn és
(Scuscia, 1946) et de la détresse du ch ô m eur (le
Voleur de bicyclette, 1948) à la misère des sou s
pro lé ta ir es (Miracl e à Milan, 1950) et à la solitu de
du
retraité (Umber to D, 1952).
L'hostil it é des producteurs et une lar ge indif
férence du pub lic à un ciné m a a ussi grave , aussi
préoccupé de critiqu e socia le, et si peu div ertis
san t, e ntraîn ent bien tô t son déclin.
Le gra nd inté
rêt du m o uvem e nt néoréaliste est d ' avo ir donn é
au ciném a itali e n le goû t d ' une r éalité socia le
e t
po litique niée p ar l es films produits sous le
pouvo ir fasc is te.
Les années 1950
Du point de v u e sty listique, l'o ri e'nt a tion des
années 1950 s'avè re mo ins nette que celle de la
pér iode précéden te.
Les genres populaires- m él o
drame, péplum , com é die de mœ urs- continu ent
de se déve loppe r, té moignant de la vita lit é du
ciném a ita lie n .
N éanmoins , le poids de la r éalité
se fa it sen tir dans le populism e bon enf a nt de
com édi es sans illusi ons s ur l'av enir de la soc ié té,
comm e Fbin, Amour et Fantaisi e (1953) d e Lui gi
Come n cini (n é e n 19 1 6) ou Gendarmes et voleurs ( 1951), où s'illu stre le comiqu e hilar a nt de l'ac
teur T o t o, e t le Pigeon (1958) de M a rio Moni celli
Blowup de ......
Michelangelo Antonioni (1967) .
Un photographe découvre un meurtre en agrandissant les clichés d'un couple qu 'il a pris , à leur insu , dans un parc .
......
Le Guépard de Luchino Visconti reçut la palme d 'or au festival de Cannes en 1963 .
Ce film décrit le lent déclin d'une famille de l'aristocratie .
· _ sicilienne.
( n é e n 191 5).
D eux c inéas tes se ré vè le nt e t don
nent d e la r éalité la v ision la plus origina le .
Miche
lange lo Antonioni (n é e n 19 1 2) dénon ce les
malaises de la bourg eois ie e t l'in communic abilit é
dans la soc ié té conte mporain e (le Cri, 1957) .
Niant le r écit traditionne l, Fe d e rico Fe llini (1920-
1993 ) pro cède par une su ccess ion de court es
séq uences dévo ilant la r éalité d' un mond e où le
burl
esque se m êle au tragiqu e, comm e da ns la
c hr oniqu e provin cia le d
éses pér ée des Vitello ni
( 1
953) ou dans les p ersonnages pathétiqu es d e la saltimb a nqu e de la Strada (1954) o u de la prosti
tuée des Nu its de Cabi ria (1957).
Le cinéma contemporain
L'indu stri e c inémat ogra phiqu e a bén é ficié du
boom économiqu e des ann ées 1960.
L'e nga
gem e nt socia l des cinéas tes ne disparaît pas m ais
il r
evê t une tona lité mo ins sombr e, m o ins am èr e:
la société est plus prospère ; pourtant e lle conti
nue de brad er ses valeurs pour inves tir dans un
mat érialisme censé combl e r l e v ide de sqn âm e.
Ce constat d e fa illit e, chaqu e r éalisate ur le dresse
sous une fo rme per sonnelle: intimi~t e et gl acée
chez Ant o nioni (I'Avue ntu ra, 1960 ; l'E clipse, 1962; Blow up, 1967); fantasmatiqu e c h ez Fe llini ( Huit
et de mi, 1963; Amarcord, 19 7 3); historiqu e e t psy
chanalytiqu e ch ez Viscon ti (Rocco e t ses frè res,
1
960; l e Guépard , 1963; Mort à Venise , 1971).
Sur le thè m e de l'in communi cab ilit é e t de la
décomposition de la soc ié té occ identale, d e no u
vea ux cinéas tes liv re nt une ana lyse de l'incons
c ie
nt, du sexe et de la mo rt dans des films lucides
et dés esp ér és; les messages les plus violents étant
l e fa
it d e Mar co Ferreri (n é e n 1 928) avec la Grande
Bouffe, 1973; l'Hi sto ir e de Piera 1983, de Mar co
Bello chio (n é e n 1 939) avec les Fbings dans les
poches (1965) , et de Bernardo Bertolucci (n é e n
1941 ) avec le Dernier Tango à Fbris (1972).
Dans les années 1960- 1970 , le c inéma it a lie n
s '
est si gna lé par la multipli cation de film s soc iaux
et politiqu es qui jettent une lumière impit oyab le
sur les prob lè m es de la soc iété ita lie nne: Salvat o re
G iuli
ano (1961) et l 'Affair e Matt ei (1971), de Fran
cesco Rosi (n é e n 1 922) ; Enquête sur un citoyen
au-dessus de tout soupçon (19 70) d'Eiio Pe tri
(1929- 1982); Allon sanf an (1 974) des frères Paol o
( n é e n 1
931) e t Vittorio (n é e n 1 929) Taviani ; Une
journ ée parti culi èr e, d 'Ettor e S cola (n é e n 1 931);
ou en c ore les Damn és (1969 ) de Visconti et 1900
Le Bal d 'Ettore Scola .
Une salle de danse ......
populaire se remplit et se vide de ses habitués au fil de l'histoire .
Cette chronique émouvante fut primée par un césar en 1983 .
(1976) de Bernardo Bertolucci.
La comédi e
n'échappe pas à la conscie n ce critiqu e, du moins
la «Co m é die à l'itali enne», ainsi qu'on la qualifiée ,
qui m éla n ge dans un style doux-amer l'hum our et
le
sér i e ux, la drô lerie e t l'e n gageme nt politique .
Cette tenda nce, qui abo rde les probl èm es les plus
graves d ans une pe rsp ective plut ô t div ertissant e a
donné lie u
à des film s péné tr a nts sur l' Ita li e
contempor aine: Fbin et Choco la t (19 7 3) de Franco
Bru sa ti (n é e n 1 922); Nous no us som mes tant
aimés d 'Ettore Sco la; Fbrfum de femme ( 1974 ) de
Dino Risi (n é e n 19 17); le Grand Embouteillag e
(1979) d e Luigi Co m enc ini .
Le c inéma italien a
éga le m e nt révé lé d es perso nnalit és, te l Pier Paolo
Paso lini (1922-1975), défenseur d 'un «cinéma de
po~sie•• placé dans une perspect ive éva ngélique
(l'Evangi le selon saint Matthi e u , 1 964) ou scanda leuse (les Cen t Vingt Journ ées d e Sodome, 1975 ).
Dans un registre p lus po pul aire- et p lus éphé
m ère -, m ais d' une ind é niable impor ta nce : la
vogue du péplum et du western «spagh etti» lanc é
par Fbur une poi gn ée de do llars (1964) de Sergio
Leo n e (1929- 1989); les film s d'épouvante comme
Jnferno (19 7 9) de Dario Arg ento ( né en 1940 ).
Après une c rise productive et cr éatrice due à
la libéra lisatio n des chaînes d e té l évis ion au début
des années 1980 , le c iném a ita lie n retrouve de la
vig u eur, a insi qu'une audi en ce interna tional e:
dans le regis tre dramatique, avec Bertolucci (l e
Dernier Empereur, 1987), ou com iqu e, avec Nanni
More tti (n é e n 1 953) et son Jo urnal inttine ( 1994 )..
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