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Le cinéma fantastique

Publié le 05/04/2012

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Certains films sont à la frontière du fantastique et y puisent leur essence: « Blade Runner « (1982) de Ridley Scott, «Phase 4« (1975) de Saül Bass, «Mondwest« (1974) de Michael Crichton, «L'Empire contre-attaque« ( 1980) d'lrvin Kershner, « 1984« (1984) de Michael Radford, «Rencontres du troisième type« (1978) de Steven Spielberg...

« être depuis toujours le genre le plus populaire mais, para­ doxalement, c'est celui qui contient le plus d'œuvres« mau­ dites», qui a rencontré la plus totale incompréhension.

Le grand public, très friand d'un « Frankenstein » de série, rejette les créatures réelles et dérangeantes de «La monstrueuse parade» (1932) de Tod Browning.

Il regarde avec un petit frisson amusé le fœtus d'un homme-loup dans une kermesse, mais accepte de mauvaise grâce «La féline» (1942) de Jacques Tourneur.

Ces voies, nouvelle­ ment ouvertes, resteront sans succession pendant long­ temps.

Il faudra attendre «Elephant Man» de David Lynch, et la dignité bafouée d'un homme-monstre, pour retrouver l'essence de« Freaks ».

Le grand public, donc, semble refuser le surnaturel tout en appréciant l'horreur et les sensations qu'elle lui fait un instant éprouver.

Quant aux critiques, composés le plus souvent« d'intellectuels», ils mettront un temps fou pour admettre un des aspects du cinéma fantastique: sa poésie, en prétendant que les œuvres en question sont« bassement» populaires.

Pour­ tant, aucune autre forme d'expression artistique, même la peinture, n'a libéré de façon aussi claire les archétypes les plus secrets de 1 'inconscient et révélé, par de subtiles métaphores, l'esprit véritable d'une époque et sa société.

Pour comprendre par exemple l'Allemagne nazie, on peut revoir« Le cabinet du docteur Caligari » (1919) de Robert Wiene, «Docteur Mabuse» (1922) ou« M.

le maudit» de Fritz Lang.

De la même façon, «Le voleur de Bagdad» ( 1924) de Raoul Walsh, avec Douglas Fairbanks, relate avec une grande précision l'euphorie américaine avant le krach de 1929.

Le cinéma fantastique, qu'il soit ambitieux ou purement commercial, est d'une certaine façon le miroir de la société.

«Le garçon aux cheveux verts» (1948) de Joseph Losey témoigne du monde dévasté dans lequel se débattent les hommes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

«Muriel» (1963) d'Alain Resnais reflète, avec un aspect fantastique, le traumatisme que la guerre d' Algé­ rie a provoqué dans la société française.

L'érotisme, d'habitude inexistant dans le cinéma «traditionnel», a pu, à des époques où la censure était inflexible, apparaître dans des films représentatifs du cinéma de terreur.

De l'arrière­ fond obligatoirement érotique du vampirisme à la bestia- _!j_ lité de« King-Kong» (1933) de Merian C.

Cooper et Ernest. »

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