Le cinéma chinois
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
1930-1937: LE CINEMA D'AVANT GUERRE
1946-1949: LE ClNEMA D'APRES-GUERRE
1949-1952 : LES NATIONALISATIONS
1953-1965 : LE REALISME SOCIALISTE
1966-1978 : LA RÉVOLUTION CULTURELLE
LES NOUVELLES VAGUES DE HONG KONG
«
LES ARTS MARTIAUX
Les films d'arts martiaux trouvent leurs
sources dans le wu-shu, porte a fecran
dans la Chine republicaine des annees 1920-1930 (Zhang Sichuan, Feu au
temple du Lotus rouge, 1928), et le wu-
xia-pian, film de sabres chinois.
Un monde partage entre le Bien et le Mal,
la vengeance qui legitime la violence
sont les moteurs de combats
choregraphies se jouant des lois de la
gravite, sur fond de relations maitre-
disciple, de maitrise spirituelle et
d'enseignements de moines-guerriers (temple de Shaolin).
Chang Cheh porte
a fecran les aventures d'un sabreur
manchot -et justicier (Un seul bras
les tua tous, 1967, Le Bras de la vengeance, 1968, La Rage du tigre,
1971).
Puis Bruce Lee devient l'acteur
emblematique du film de kung-fu (La
Fureur de vaincre, 1972, La Fureur du
dragon, 1973), sous la direction de Luo Wei.
Acteur et realisateur (Les 36 Poings
vengeurs
de Shaolin,
1977),
locide
Chan a
ensuite
explore
des voies plus humoristiques et
cherche la consecration aux Etats-Unis
(Jackie Chan dans le Bronx, 1996).
Tandis que le wu-xia-pian evolue vers le fantastique (Histoires de fantdmes
chinois de Ching Siu-tung, 1987-1991, Tigre et Dragon, de Ang Lee, 2000),
Tsui Hark signe avec Seven Swords
(2004) un retour a plus de realisme
dans les combats.
Le cinema
occidental s'est empare de cette
thematique, des scenes de combat
de la trilogie Matrix des freres
Wachowski (1998-2002) au Kill Bill
de Quentin Tarentino (2003).
Yin et Tang
Xiaodang
1952),
des films
historiques
qui reecrivent
l'histoire
de la Chine
moderne, une lutte des classes
omnipresente (La Fille aux demo(
Mena de Wang Bin et Shui Hua, 1950).
Sous ce nouveau regime, en &pit
de leur allegeance au PCC, ces anciens
du cinema de gauche, et meme ceux
qui se reclament du communisme,
ne sont pas certains de trouver les
contours du politiquement correct.
1953-1965 : LE REALISME SOCIALISTS
Le chemin du realisme socialiste
a ete tortueux puisqu'il est ('objet
de dissensions au sein mettle du parti.
La « campagne anti-droitiere)) de 1957
conduit au bannissement et a la mise hors circuit de cineastes.
Mais, face a un discours ideologique
dominant, un certain nombre d'artistes
tentent, non sans ingeniosite, d'associer un langage personnel et leurs themes
preferes en conformity avec fideologie
de l'epoque.
Ils parviennent a offrir
au cinema chinois des oeuvres d'une
qualite rare.
Par exemple, Liang
Shanbo et Zhu Yingtai de Sang Hu
et Huang Sha (1954), premier film-
opera socialiste, est repere dans les
festivals internationaux (par Chaplin
et George Sadoul) comme etant
le Romeo et Juliette chinois.
1966-1978 : LA REVOLUTION CUUURELLE
ET SES CONSEQUENCES
Dans le domaine cinematographique,
la Revolution culturelle commence avec
la declaration de Mao affirmant que
toute la production cinematographique
de ces dernieres annees prend le
chemin du revisionnisme, du
feodalisme et du capitalisme.
Une campagne de rectification est aussitOt
entreprise.
Ainsi, La
Boutique de
la famine Lin
de Shui Hua
(1959) est mis
a findex.
Suit
une «chasse
aux sorcieres))
des films contre-revolutionnaires ou
« inappropries», selon les criteres
&finis par Jiang Qing, la femme de
Mao, leader de la Bande des Quatre.
Cette periode provoque de nombreuses
pertes parmi les cineastes, tugs,
persecutes, incarceres ou forces
a un exil rural.
A ('exception de films de guerre realises
a des fins educatives, les «films de ('Opera de Pekin revolutionnaire»
deviennent les seuls qui soient visibles
a cette epoque: La Nile aux cheveux
blancs de Sang Hu (1972), qui est
la reprise en version opera du film
de 1950, ou La Legende de la lanterne
rouge de Cheng Yin (1975).
Durant
ces annees de devastation, le cinema nest plus qu'une simple captation
de spectacle, sans aucun apport
artistique sur le plan cinematographique.
1977-1978: LES ANNEES
DE LA CONVALESCENCE
La mort de Mao, en septembre 1976,
et le proces de la Bande des Quatre
permettent la liberalisation de la
censure en 1978.
Le cinema chinois
revient de loin.
Les films
prerevolutionnaires sont remis
dans le circuit.
Mais, sur le plan de la production et
de la creation, tout est a recommencer.
LES NOUVELLES VALUES DANS
LES TROIS CHINES: 1979-1989
La Republique populaire de Chine,
Taiwan et Hong Kong connaissent
simultanement le developpement
d'une nouvelle vague.
Ares les annees
de repression, les cineastes chinois
sinvestissent, grace a cette nouvelle
liberty de creation, dans une ere
d'exploration et de creativite qui
depasse largement la denonciation
de fultragauchisme de la Bande
des Quatre.
UNE REDEFINITION DE CECRITURE
CINEMATOGRAPHIQUE
La quatrieme generation batit une
theorisation de la cinematographie
inspiree de la Nouvelle Vague
francaise et du neorealisme italien.
Cette redefinition de fecriture
cinematographique est en rupture avec
la structure a litteraire» de la generation
precedente.
Elle se traduit par exemple
par la preference accord& aux
mouvements de camera plutOt qu'au montage.
Une esthetique documentaire
caracterise leurs films des debuts:
plans-sequences, lumieres et decors
naturels, que Ion retrouve dans Drive
to Win de Zhang Nuanxin (1981).
Plusieurs realisateurs de la quatrieme
generation enseignent a l'Academie
du film de Pekin -Xie Fei (Une filly
de Hunan, 1986), Zhang Nuanxin,
Zheng Dongtian-, formant ainsi les
futurs realisateurs de la cinquieme
generation.
LA CINQUIEME GENERATION
Le travail de la cinquieme generation
est un prolongement du travail
stylistique, esthetique et innovateur
engage par la generation precedente.
Les cineastes peuvent se concentrer
sur la recherche d'un humanisme
en rupture avec les annees de la
dictature culturelle (favoriser l'humain
plutbt que le politique, l'individu plutat
que la collectivite), et donc se &gager
du role de pur instrument politique.
Mais cette generation signe la rupture
avec la domination cinquantenaire
du «cinema par les gens de litterature»
en introduisant le «cinema par les gens
de cinema »: qualite visuelle
contre scenario, imagerie complexe
et ambigue contre dialogue...
Des films d'avant-garde radicalement
iconoclastes attirent ('attention
du monde du cinema, comme One
and Eight de Zhang Jungzhao (1984)
ou Terre jaune de Chen Kaige (1984),
avec cadrages (Wales et tres serres,
lumieres naturelles et paysages arides.
Puis Le Sorgbo rouge de Zhang
Yimou (1987), Ours d'or a Berlin
en 1988, et Le Roi des enfants
de Chen Kaige (1987) marquent la fin
de la cinquieme generation comme
mouvement avant-gardiste.
Se destine
un clivage entre un cinema moderne
populaire et commercial et un cinema
d'avant-garde au public trop confidentiel.
VEMERGENCE D'UN NOUVEAU
CINEMA A TAMAN
Longtemps soumise a la politique
nationaliste du KMT, bloque sur
un cinema traditionnel, la production
cinematographique de Taiwan opere
un changement dans les annees 1970
avec le projet commun de realisateurs
anciens sur la «recherche des racines B.
Puis, dans les annees 1980, nait
un cinema d'auteur avec notamment
des films collectifs comme In our Time
de Dao Dechen, Edward Yang, Zhang
Yi et Ko Yi-zheng (1982).
Hou Hsiao- hsien (All the Youthful Days, 1983),
Edward Yang (Taipei Story, 1985; Yi-Yj
2000), Chen Kunhou et d'autres signent
le &din d'un cinema narratif
traditionnel.
Sur le plan de ('esthetique et des parts
pris artistiques, en se positionnant
contre un cinema commercial
et de propagande, le nouveau cinema
taiwanais est tres proche du cinema
chinois de la cinquieme generation.
II abandonne les stars glamour
et faction bien ficelee pour un rythme
lent et un jeu au nature!.
LES NOUVELLES VAGUES DE HONG KONG
II s'agit surtout d'un renouveau
des films darts martiaux (influences
par les films d'action occidentaux
et les mangas japonais).
Contrairement
a Taiwan et a la Chine continentale,
Hong Kong n'a pas pris la direction
d'un film d'auteur mais celle
d'un cinema commercialement viable
et esthetiquement revise en creant
un «cinema de genres melange)).
Puis l'anxiete du retour de Hong Kong
a la Chine provoque une grande
emigration et la fuite des talents.
Neanmoins, en marge, la deuxieme
nouvelle vague nait avec notamment
Ann Hui (Boat People, 1982; Love in a
Fallen City, 1984).
UN IMAGINAIRE
TRANSNATIONAL :
DE 1990 A NOS LOURS
Ala fin des annees 1980, la Chine
tente d'endiguer une crise politique
en accelerant ses reformes
economiques.
La crise financiere
asiatique de 1997-1998, la preparation
de Hong Kong aux difficultes de sa retrocession a la Chine
et la predominance du cinema
americain menacent le cinema de la region jusqu'a ses bases.
II doit se
reinventer comme un cinema
transnational, «en marche vers le monde».
A HONG KONG
Parallelement au cinema d'action
et d'arts martiaux, Hong Kong
developpe un cinema de nostalgie
(humour, farce, parodie sur fond
de melancolie d'un passe
irreversiblement en fuite) et de
melodrame.
Tandis que Ann Hui
poursuit son cinema tres personnel
(Summer Snow, 1994; July Rhapsody,
2002), un nouveau cinema d'auteur
voit le jour avec Wong Kar-wai (Les
Cendres du temps, Chunking Express,
In the Mood for Love), Fruit Chan (Made in Hong Kong, 1997; Public
Toilet, 2002; Dumplings, 2004) et, plus
recemment Yu Lik-wai (Love Will Tear
us Apart, 1999; All Tomorrow's Parties,
2003).
A TAIPEI
Le u nouveau cinema tatwanais»,
entre carcan politique -et identitaire-
et concurrence occidentale, peine
a exister.
Cependant, le cinema
d'auteur continue son chemin avec
des realisateurs comme Ling Chen-
sheng (Murmur of Youth, 1997; Sweet
Degeneration, 1997; Robinson's Crusoe, 2002), qui s'est affirme en
quelques films
comme la
troisieme figure
eclatante
du cinema
taiwanais, apres Hou Hsiao-hsien
(Millenium
Mambo, 2001) et
Tsai Ming-hang (Goodbye Dragon
Inn, 2003; The Wayward Cloud, 20051
Plus confidentiel encore, on pent citer
Tchang Tso-chi (Ah Chung, 1996; The
Best of Times, 2002).
EN CHINE CONTINENIALE
La sixieme generation prend deja
le relais du cinema academique
de la Chine du &gel (Spmuses
et Concubines de Zhang Yimou, 1991).
C'est un cinema independant (donc
tourne sans autorisation, qualifie d'underground et sous haute
surveillance), nerveux, plus brut, plus
sauvage, d'inspiration documentaire,
apparu apres les evenements
de la place Tiananmen (1989).
Contrairement a Chan Kaige et a Zhang
Yimou, ces jeunes cineastes n'ont pas
connu la Revolution culturelle.
Its creent
un cinema urbain et en prise avec
sa generation.
Maman, tourne en 1990
par Zhang Yuan (Dix -Sept Ans, 1999;
The verL 2003), marque fade de
naissance de la sixieme generation.
Dans la meme mouvance, celle du
cinema a la limite de la legalite, se situe
Wang Xiaoshuai, qui a realise non sans difficultes La Fille du Vietnam (1996),
Frozen (1997) ou Beijing Bicycle (2001), Ours d'argent a Berlin.
Mais aussi Jia
Zhangke, avec Xic Wu, artisan pickpocket
(1997), couvert de recompenses dans
les festivals internationaux, Platform
(2000) et Plaisirs inconnus (2002),
ou Lou Ye avec Week-end Lover (1994)
et Suzhou River (2000).
D'autres
realisent dans la clandestinite, comme
Zhao Jisong (un nom d'emprunt),
auteur de Scenery (1996)..
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