Lang, Fritz - réalisateur de cinéma.
Publié le 19/05/2013
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Lang, M le Maudit
Contrairement à ce qui a été souvent dit, M le Maudit (M — Mörder unter uns, 1931) ne s'inspire pas précisément de l'affaire Kürten (le « vampire de Düsseldorf »).
Le scénario de Fritz Lang etde son épouse Thea von Harbour, spécialiste du feuilleton populaire, se réfère aux meurtres en série caractéristiques de cette époque troublée de l'histoire allemande.
Ce sont le « drame dudestin » (Schicksaldrama) et le thème du Bien et du Mal qui intéressent le cinéaste, auteur d'une réflexion fascinante sur les procédures de jugement : une des scènes les plus fortes du film esten effet le procès du meurtrier, qu'interprète Peter Lorre, par un tribunal constitué par la pègre organisée, dans laquelle certains ont voulu voir une parabole du mouvement nazi.Springer/Corbis/THE BETTMANN ARCHIVE
Son premier film parlant — M.
le Maudit (M, 1931) — décrit le calvaire d'un tueur d'enfants pourchassé à la fois par la police et la pègre.
Les inventions sonores et graphiques y sont intenses et le film laisse paraître une vision très réaliste de la
situation contemporaine allemande.
Inquiet de la montée du nazisme, il tourne une nouvelle aventure de Mabuse, le Testament du docteur Mabuse (Das Testament des Doktor Mabuse, 1933) et y attaque indirectement les nazis, dont il sait que son
épouse a embrassé la cause.
Cependant, quand Adolf Hitler arrive au pouvoir, Joseph Goebbels lui propose de devenir le directeur du cinéma allemand.
Pour toute réponse, il quitte tout et s'exile à Paris, où il réalise Liliom (1934) avant de gagner les
États-Unis.
4 LA PÉRIODE AMÉRICAINE (1936-1956) : UNE FILMOGRAPHIE HÉTÉROCLITE
À Hollywood, Fritz Lang réalise d'abord une trilogie réaliste et sociale, Furie (Fury, 1936), un pamphlet sur le lynchage et la volonté de puissance, J'ai le droit de vivre (You Live Only Once, 1937), une tragédie sur un couple pourchassé par la police et
Casier judiciaire (You and Me, 1939), une fantaisie sur l'inutilité du vol, pour laquelle Kurt Weill écrit une musique.
Le producteur Darryl Francis Zanuck lui permet de tourner deux westerns où il intègre son thème favori, la vengeance.
Il tourne ainsi
le Retour de Frank James (The Return of Frank James, 1940) et les Pionniers de la Western Union (Western Union, 1941).
Il enchaîne ensuite plusieurs œuvres combattant le nazisme comme Chasse à l'homme (Man Hunt, 1941), Les bourreaux
meurent aussi (Hangmen Also Die, 1943), écrit avec Bertolt Brecht, Espions sur la Tamise (Ministery of Fear, 1944) et Cape et Poignard (Cloak and Dagger, 1945).
Fritz Lang aborde également la psychanalyse dans des films noirs teintés d'onirisme, tels la Femme au portrait (The Woman In The Window, 1944), la Rue rouge (Scarlet Street, 1945), remake de la Chienne de Jean Renoir, le Secret derrière la porte
(The Secret beyond the Door, 1948) et House by the River (1950).
À l'exception d'un film de guerre, Guérillas (Americain Guerrilla in Philippines, 1950), d'un western romantique avec Marlene Dietrich, l'Ange des maudits (Rancho Notorious, 1952) et
d'un chef-d'œuvre du film d'aventures, les Contrebandiers de Moonfleet (Moonfleet, 1954), il tourne surtout des mélodrames, des films à suspense et des films noirs : Le démon s'éveille la nuit (Clash By Night, 1952), la Femme au gardénia (The Blue
Gardenia, 1953), Règlement de comptes (The Big Heat, 1953), Désirs humains (Human Desire, 1954), d'après la Bête humaine d’Émile Zola, la Cinquième Victime (While The City Sleeps, 1956) et l'Invraisemblable Vérité (Beyond a Reasonable Doubt,
1956).
5 LE RETOUR EN ALLEMAGNE (1959-1960) : LES DERNIERS FILMS
À la fin des années cinquante, Fritz Lang revient en Allemagne pour signer un superbe film d'aventures exotiques en deux parties, le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur, 1959) et le Tombeau hindou (Das indische Grabmal, 1959), puis
ressuscite une dernière fois Mabuse pour signer un film sévère, haletant et contestataire sur l'Allemagne contemporaine, le Diabolique docteur Mabuse (Die Tausend Augen von Doktor Mabuse, 1960).
Il joue également son propre rôle dans le Mépris
(1963) de Jean-Luc Godard.
L’œuvre de Lang analyse le désir de vengeance, la volonté de puissance, la lutte de l'éthique contre le mal et la fascination pour le vice.
Il représente la conscience du cinéma moderne.
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