La nouvelle vague
Publié le 18/11/2018
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LE MYTHE DE L'AMATEURISME : LES CARABINIERS (1963)
Ce film de Jean-Luc Codard est un réquisitoire satirique contre la guerre et la bêtise humaine. C'est un échec financier (2800 spectateurs) et critique. La presse juge la photographie bâclée et accuse Godard de désinvolture.
Le cinéaste répond point par point à ces attaques dans Les Cahiers du cinéma. Il explique à quels procédés techniques complexes il a eu recours pour obtenir «la densité photographique des premiers Chaplin ». Il revient sur le choix du faux raccord, référence directe au montage d'Eisenstein. Il détaille les différentes étapes de la prise de son et du mixage. Chacune de ses explications révèle une connaissance parfaite de la technique alors que, paradoxalement, la Nouvelle Vague traîne encore aujourd'hui une réputation d'amateurisme.
DE$ CINÉASTES EN QUETE DE MODERNITE
En août 1957, pour présenter une grande enquête menée auprès de huit millions de jeunes Français entre 18 et 30 ans, le magazine L’Express titre «La Nouvelle Vague arrive». L'expression désigne alors une nouvelle génération qui cherche à se démarquer de ses aînés. Elle est ensuite reprise en 1959 (d'abord par L'Express puis par tous) pour qualifier plus spécifiquement le mouvement cinématographique initié principalement par François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Jacques Rivette et Éric Rohmer. Les cinéastes souhaitent rompre avec une certaine tradition du cinéma français. Ils sont en quête de modernité et cherchent à imposer une nouvelle esthétique cinématographique.
LA NAISSANCE DE LA NOUVELLE VAGUE
Cinéphiles passionnés, les représentants de la Nouvelle Vague commencent par critiquer le cinéma français de l'époque avant de se tourner vers la réalisation.
Le cinéma français dans LES ANNÉES 1950
Dans les années 1950, le cinéma français se porte bien. La fréquentation est élevée, 120 à 140 films sont produits par an. Pourtant si les films de cinéastes comme Robert Bresson (Un condamné à mort s’est échappé, 1957), Max Ophuls (Madame de, 1953) ou Jacques Becker (Casque d’or, 1952) font date, l'ensemble de la production est convenu et parfois même médiocre. Les styles et les équipes ne se renouvellent pas. Les cinéastes en place perpétuent le cinéma dit «de qualité» qui a fait leur gloire dans l'entre-deux-guerres et qui repose sur l'association de scénaristes-dialoguistes, d'excellents techniciens de studio et d’acteurs connus. Ce cinéma désormais conventionnel et d'ailleurs appelé «cinéma de papa» offre surtout de bons divertissements populaires. Le cinéma des années 1950 bute aussi sur un problème de génération : il ne rend pas compte des mutations que connaît la société française. La jeunesse ne s'identifie plus aux héroïnes interprétées par
Martine Carol, Michèle Morgan ou Françoise Arnoul et se passionne soudain pour la Juliette (Brigitte Bardot) de Et Dieu créa la femme (1956) de Roger Vadim. Le film connaît un succès retentissant et a un fort impact sociologique. Il raconte les hésitations amoureuses d'une jeune femme émancipée à Saint-Tropez.
Si le propos ne paraît plus subversif aujourd'hui, il l'est en 1956. L'actrice Brigitte Bardot et le personnage de femme libérée qu'elle incarne fascinent le public Le film de Roger Vadim marque la naissance d'un cinéma qui se veut en prise avec son époque. Avec la Nouvelle Vague, on assistera donc à un renouvellement des équipes (entre 1958 et 1962, 97 cinéastes réalisent et sortent leur premier film) et des thèmes abordés.
Dans la France d'après-guerre, la cinéphilie se développe, les ciné-dubs prolifèrent et le cinéma acquiert progressivement le statut d'art. Or, les cinéastes initiateurs de la Nouvelle Vague se présentent justement comme des cinéphiles. Loin des écoles de cinéma, ils se réunissent à la Cinémathèque française, au festival du Film maudit de Biarritz en 1949 (un festival «antiCannes») et dans des revues comme la Revue du cinéma. Ils finissent par rejoindre Les Cahiers du cinéma (fondés en 1951) dont les rédacteurs en chef sont André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze. Si ces derniers n'approuvent pas toutes les prises de position de Truffaut, Rohmer, Codard, Rivette et Chabrol (appelés les «Jeunes Turcs»), ils soutiennent pourtant ces jeunes critiques qui analysent la mise en scène de chaque film avec précision. En 1954, dans un article volontairement polémique, intitulé «Une certaine tendance du cinéma français»,
François Truffaut s'attaque au cinéma de qualité de Jean Delannoy, René Clément ou Claude Autant-Lara. Il critique le «réalisme psychologique» de ces films et s'en prend aux adaptateurs scénaristes les plus célèbres de l'époque : Jean
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LE
MYTHE DE L'AMATEURISME :LES CARABINIERS (IH3)
Ce film deiHal.uc
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est un
réquisitoire satirique
contre
la guerre
et la bêtise
humaine.
C'est un échec financier
(2 800 spectateurs) et critique.
La
presse juge la photographie bâclée et
accuse Godard de désinvolture.
Le cinéaste répond point par point
estampillés "Nouvelle Vague» sortent
en salle.
Certains reposent sur de véritables
innovations formelles, d'autres restent
en demi-teinte.
Tous témoignent avec
acuité de leur époque.
En 1963, après
quelques échecs, le mouvement
s'essouffle.
L:amour est un thème récurrent dans
ce cinéma centré sur la jeunesse.
Le Bel Âge (1960) de Pierre Kast avec
Jacques Donioi-Valcroze est un conte
sur l'amour et les jeux de séduction.
L'Eau à la bouche de Donioi-Valcroze
(1960) met en scène les amours
libertins de jeunes héritiers.
Avec À bout de souffle (1960),
Jean-Luc Godard signe le film culte
de la Nouvelle Vague et enfreint avec
audace toutes les règles du récit
traditionnel et du montage classique.
L:histoire fait référence au film policier
américain.
Après avoir tué un policier,
Michel (Jean-Paul Belmondo) remonte
sur Paris et s'installe chez une
Américaine du nom de Patricia (Jean
Seberg).
Celle-ci finit par le dénoncer.
Le film est un succès.
Ce n'est pas le cas
de tous les films Nouvelle Vague.
Très mal accueilli par la critique, Les
Bonnes Femmes de Claude Chabrol
(1960) raconte le quotidien médiocre
de quatre vendeuses.
Paris nous appartient (1961) de Jacques
Rivette est une histoire de manipulation
assez complexe.
Le film mettra trois ans
avant de sortir en salle.
Le Signe du lion (1962) d'Éric Rohmer,
qui raconte l'histoire d'un peintre
désargenté en attente d'un héritage,
connaîtra lui aussi de longs problèmes
de distribution.
avec Charles Aznavour, François
Truffaut suscite l'enthousiasme avec
Jules et lim (1962) interprété par
Jeanne Moreau, Henri Serre et Oscar
Werner.
Jules et Jim aiment Catherine.
Elle épouse l'un, mais deviendra
la maîtresse de l'autre.
Leur triangle
amoureux connaît une fin malheureuse.
Là où Truffaut vise l'épure et l'analyse
sensible du sentiment amoureux,
Godard ne cesse d'expérimenter
tout en filmant sa compagne et muse: à
ces attaques dans Les Cahiers du
cinémo.
ll explique à quels procédés
techniques complexes il a eu recours
pour obtenir c.
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- CHABROL, Claude (né en 1930) Critique aux Cahiers du cinéma en même temps que Truffaut et Godard, il réalise en 1958 son premier film, Le beau Serge, précurseur de la Nouvelle Vague.
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