Juliette Binoche au pays des Oscars

Avec l'obtention du prix de la meilleure actrice au Festival de Berlin, puis de l'Oscar du meilleur second rôle à Hollywood pour son interprétation de l’infirmière dans le Patient anglais d’Anthony Minghella, Juliette Binoche, à 33 ans, a confirmé en 1997 ce que l’on pressentait déjà : la plus grande actrice française de sa génération est aussi la seule à posséder l’aura d’une star et à savoir exprimer à l’écran l’intensité de la passion comme bien peu dans le cinéma contemporain.

LES ACTRICES FRANÇAISES À HOLLYWOOD

Le cinéma anglo-saxon, hégémonique, sait aussi attirer les talents étrangers. Ce ne sont pas seulement les réalisateurs français, tels Jean-Jacques Annaud (Sept ans au Tibet) ou Jean-Pierre Jeunet (Alien 4, la résurrection), qui tournent à Hollywood, mais aussi les comédiennes de l’Hexagone qui y sont sollicitées. Après leurs aînées Isabelle Adjani (Quartet de James Ivory, 1981 ; Ishtar d’Elaine May, 1987) et Isabelle Huppert (la Porte du Paradis de Michael Cimino, 1981 ; Faux témoin de Curtis Hanson, 1987 ; Amateur de Hal Hartley, 1994), les actrices nées dans les années soixante traversent également l’Atlantique : Sophie Marceau n’a pas seulement campé Anna Karénine mais a aussi tenu la vedette face à Mel Gibson dans Braveheart (1995), dont il était le réalisateur, et dans Firelight (1997) de William Nicholson, tandis que Béatrice Dalle s’est retrouvée devant la caméra de Jim Jarmusch dans Night on Earth (1991) et d’Abel Ferrara dans Black out (1997), et qu’Anne Parillaud décrochait le rôle principal de Cœur de métis (1993) du Néo-Zélandais Vincent Ward. Après avoir été l’interprète de Philip Kaufman dans l’insoutenable légèreté de l’être, Juliette Binoche est la première française depuis Simone Signoret à remporter un Oscar d’interprétation à Hollywood.