JEAN-LUC GODARD
Publié le 11/02/2019
Extrait du document
Mais le film qui le fait connaître sur la scène internationale est son premier long métrage, A bout de souffle (1959), l’un des films manifestes de la Nouvelle Vague. Sur un sujet de François Truffaut inspiré d’un fait divers - un petit escroc poursuivi, qui finit par être trahi par sa petite amie et qui se fait tuer bêtement dans la rue - Godard réalise un film à la fois iconoclaste, décontracté et presque documentaire dans sa façon de filmer les personnages, qui est un pastiche du thriller américain. À bout de souffle obtient le prix Jean Vigo.
Des films politiques
Godard abandonne progressivement les conventions de la narration, développe un style fait de coupes brusques, recourant aux techniques documentaires et filmant la caméra à l’épaule. Dans le film Vivre sa vie (1962), il franchit une étape de plus, utilisant des procédés comme le commentaire d’ordre sociologique et les statistiques qui se superposent sur la bande-son. Dans ses réalisations politiques des années 1970, le film lui-même, image et son, devient le support de son discours critique avec «collages» d’images, superpositions de voix off et de dialogues sur la bande-son, confrontations chocs de scènes filmées et de commentaires mettant en question le spectateur.
Après À bout de souffle, Godard réalise Le petit soldat (1960) sur la guerre d’Algérie, qui est interdit par la censure gaulliste pendant trois ans. En 1963 sortent à la fois Les carabiniers, métaphore pacifiste qui prolonge la critique et les préoccupations sociales du cinéaste, et Le mépris - d’après le roman éponyme de l’écrivain italien Alberto Moravia - qui, lui, est paré de tous les attributs d’une superproduction internationale: scope couleur, vedettes avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli et l’acteur américain Jack Palance; il obtient même la participation du grand réalisateur Fritz Lang qui joue son propre rôle. Godard apparaît dans le film comme son respectueux assistant. Hymne au cinéma, le film est salué
The Kobal Collection
The Kobal Collection
À À bout de souffle est le premier succès international de Jean-Luc Godard.
Jean-Paul Belmondo (qui jouera l’alter ego de Godard dans plusieurs de ses films) et l’actrice américaine Jean Seberg y tiennent les rôles principaux.
▼ À la fin des années 1960, les films
de Godard sont de plus en plus politiques. Week-end, avec Mireille Darc et Jean Yanne, est une sévère critique de la politique et de la morale de la société française.
comme un chef-d’œuvre par certains critiques, mais ne rencontre pas le succès escompté auprès du public. Ses films suivants, de Bande à part (1964) à Week-end (1967), confirment Godard comme le chef de file de la Nouvelle Vague et recueillent l’estime des cinéphiles passionnés par le cinéma d’art et d’essai. Godard y privilégie l’idée et le concept sur le vécu pour exprimer sa vision de l’aliénation des individus face aux impératifs de la consommation,
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Jean-Luc
Godard
coréalisé avec François Truffaut.
Mais Je film qui
Je fait connaître sur la scène internationale est son
premier long métrage, À bout de souffle (1959),
l'un des films manifestes de la Nouvelle Vague.
Sur un sujet de François Truffaut inspiré d'un fait
divers -un petit escroc poursuivi, qui finit par
être trahi par sa petite amie et qui se fait tuer
bêtement dans la rue -Godard réalise un film
à la fois iconoclaste, décontracté et presque
documentaire dans sa façon de filmer les person
nages, qui est un pastiche du thriller américain.
À bout de souffle obtient le prix Jean Vigo.
Des films politiques
Godard abandonne progressivement les conven
tions de la narration, développe un style fait
de coupes brusques, recourant aux techniques
documentaires et filmant la caméra à l'épaule.
Dans le film Vivre sa vie (1962), il franchit une
étape de plus, utilisant des procédés comme le
commentaire d'ordre sociologique et les statis
tiques qui se superposent sur la bande-son.
Dans
ses réalisations politiques des années 1970, le film
lui-même, image et son, devient le support de son
discours critique avec «collages» d'images, super
positions de voix off et de dialogues sur la bande
son, confrontations chocs de scènes filmées et de
commentaires mettant en question le spectateur .
Après À bout de souffle, Godard réalise Le petit
soldat (1960) sur la guerre d'Algérie, qui est inter
dit par la censure gaulliste pendant trois ans.
En
1963 sortent à la fois Les carabiniers, métaphore
pacifiste qui prolonge la critique et les préoccupa
tions sociales du cinéaste, et Le mépris -d'après
le roman éponyme de l'écrivain italien Alberto
Moravia -qui, lui, est paré de tous les attributs
d'une superproduction internationale: scope cou
leur , vedettes avec Brigitte Bardot, Michel
Piccoli et l'acteur américain Jack Palance; il
obtient même la participation du grand réalisa
teur Fritz Lang qui joue son propre rôle.
Godard
apparaît dans le film comme son respectueux
assistant.
Hymne au cinéma, le film est salué i À bout de souffle est le premier succès A international de Jean-Luc Godard.
Jean-Paul Belmondo (qui jouera l'alter ego
de Godard dans plusieurs de ses films)
et l'actrice américaine Jean Seberg
y tiennent les rôles principaux.
' À la fin des années 1960, les films
de Godard sont de plus en plus politiques.
Week-end, avec Mireille Darc et Jean Yanne,
est une sévère critique de la politique
et de la morale de la société française.
comme
un chef-d'œuvre par certains critiques,
mais ne rencontre pas le succès escompté auprès
du public.
Ses films suivants, de Bande à part
(1964) à Week-end (1967), confirment Godard
comme le chef de file de la Nouvelle Vague et
recueillent l'estime des cinéphiles passionnés par
le cinéma d'art et d'essai.
Godard y privilégie
l'idée et le concept sur le vécu pour exprimer sa
vision de l'aliénation des individus face aux impé
ratifs de la consommation, de leur soumission
aux idéologies conservatrices.
Cette veine cri
tique trouve un nouveau souffle avec les événe
ments de mai 1968 qui conduisent résolument
Godard vers le film militant.
Cette période enga
gée, où la notion d'auteur disparaît au profit du
discours politique et du collectif- Godard appar
tient au groupe Dziga Vertov -produit des films
très dogmatiques et datés, mais souvent fascinants
par l'utilisation créative des possibilités tech
niques de l'expression cinématographique.
Suit
pour Godard une époque «vidéo>> (1974-1980),
où le cinéaste explore tous les potentiels de ce
nouveau média qui lui permet de contrôler seul
toute la chaîne création-production, mais aussi
d'approfondir sa réflexion sur l'image.
Une œuvre dérangeante
Quand Godard revient au cinéma traditionnel
dans les années 1980, ses films expriment une
vision moins idéologique du monde mais plus
pessimiste et plus profondément axée sur ses
propres interrogations sur la création: Passion
(1982), Prénom Carmen (1983)-Lion d'or au fes
tival de Venise -ou Je vous salue Marie (1985),
confrontant de manière iconoclaste et provoca
trice le mystère de son travail créateur (le film en
gestation) et une certaine idée du sacré.
Avec
Détective (1985), Soigne ta droite (1987), Nouvelle
Vague (1990), JLG, JLG (1995) et For ever Mozart
(1996), Godard poursuit avec ténacité son interro
gation sur l'évolution et l'état du monde..
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