grec, cinéma.
Publié le 18/05/2013
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Theo Angelopoulos
Theo Angelopoulos a notamment réalisé le Voyage des comédiens (O thiassos, 1975), film politique retraçant une période sombre de l’histoire de la Grèce (les années 1940, marquées par lesoccupations successives des Italiens, des Allemands et des Britanniques), l’Apiculteur (O melissokomos, 1986), avec Marcello Mastroianni, et l’Éternité et un jour (Mia coniotita ke mia mera,1998), récompensé par la palme d’or au festival de Cannes.Nicolas Guerin/Azimuts/Corbis
Soutenu par la revue Synchronos kinimatografos, un nouveau cinéma grec se fait jour avant même la chute des colonels en 1974, tandis que le cinéma commercial amorce un déclin irréversible, accentué par le développement de la télévision
nationale depuis 1966.
Ce nouveau cinéma est d’abord représenté par Theo Angelopoulos, qui réalise en 1970 la Reconstitution (I ekbompi), puis Jours de 36 (Anaparastassi, 1972), autour du meurtre mystérieux d’un syndicaliste, événement qui mena indirectement à la
dictature du général Metaxas.
Le Voyage des comédiens (O thiassos, 1975) apporte à son réalisateur la reconnaissance internationale et fait de lui une figure essentielle du cinéma moderne.
Dans des films comme les Chasseurs (I kynigui, 1977) ou
Voyage à Cythère (Taxidi sta Kythira, 1984), Angelopoulos mêle l’histoire contemporaine de la Grèce et la mythologie, notamment dans le cycle des Atrides.
On retrouve une même préoccupation du passé, de l’analyse sociale et politique dans Evdokia (1971) ou l’Aurige (Iniochos, 1995) d’Alexis Damianos, les Fainéants de la vallée fertile (I tembelidès tis eforis kiladas, 1978) de Nicos Panayotopoulos, les
Fiançailles d’Anna (To proxenio tis Anna, 1972) de Pandelis Voulgaris, ou encore Balamos (1982) et Un héron pour l’Allemagne (Enas erodios ya tin Germania, 1987) du très poétique Stavros Tornès.
À partir de 1980, le cinéma commercial grec connaît un nouveau recul et aucun acteur international ne parvient à le porter au-delà des frontières du pays, depuis la reconversion de Melina Mercouri, députée socialiste en 1974 et ministre de la Culture
en 1981.
Fondé en 1970, le Centre grec du cinéma soutient les projets ambitieux.
Plus que l’histoire ou la politique, c’est désormais la mémoire intime, la souffrance personnelle, le rêve, l’aventure individuelle, qui dominent dans les nouvelles
générations.
En témoigne l’inflexion de l’œuvre de Theo Angelopoulos vers une réflexion sur l’enfance et la mémoire individuelle, comme l’Apiculteur (O melissokomos, 1986), Paysage dans le brouillard (Topio stin omichli, 1991), le Regard d’Ulysse
(To vlemma to Odyssea, 1995) et l’Éternité et un jour (Mia eoniotita ke mia mera, 1998, palme d’or au festival de Cannes).
Le cinéma grec d’aujourd’hui ne manque pas de richesse intérieure, mais il reste inégal et limité à une audience strictement nationale, à l’exception des films d’Angelopoulos.
Cependant, il existe des œuvres remarquables qui, en d’autres temps,
auraient pu atteindre le public cinéphile européen, comme l’Arbre qu’on blessait (To dendro pou pligomane, 1986), Jours tranquilles d’août (Issychès merès tou Avgoustou, 1991) de Pandelis Voulgaris, les Nuits de cristal (Krystallinès nychtès, 1991)
de Tonia Marketaki, et Je rêve de mes amis (Onirevomai tous filous mou, 1993) de Nikos Panayotopoulos.
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