Grand oral du bac : Les grands films classiques du cinéma français
Publié le 17/11/2018
Extrait du document
PURETÉ DU SEPTIEME ART
• L'expression « films classiques » désigne les films appartenant au patrimoine culturel de la France qui ont contribué à la reconnaissance du cinéma français à l'étranger et, pour certains, à l'histoire même du septième art.
• Le cinéma français s'est tout d'abord caractérisé par sa rigueur formelle : une mise en scène épurée, un souci des décors et de l’éclairage, des scénarios ciselés servis par de grands acteurs populaires. Les années 1960 ont bouleversé ces règles et apporté une réelle liberté dans l'écriture des scénarios et le traitement esthétique.
• Présenté dès sa naissance comme un art majeur, le cinéma français a toujours été soutenu par une politique culturelle forte, favorisant la coexistence d'un cinéma d'auteur et d'un cinéma commercial.
ET MOTS D'AUTEUR
• Au milieu d'une production courante médiocre, un genre vite remarqué fait son apparition : le réalisme poétique. L'expression englobe des films certes différents, mais souvent caractérisés par des atmosphères sombres, des personnages de voyous, des dialogues vifs et des tournages en studio. Deux scénaristes brillants, Jacques Prévert et Charles Spaak, offrent alors leurs plus belles répliques aux grands acteurs du moment (Arletty, Jean Gabin, Louis Jouvet, Jules Berry, etc.).
•À nous la liberté (1931), de René Clair, avec Raymond Cordy et Henri Marchand. Deux anciens prisonniers se retrouvent. L'un est devenu patron d'usine, l'autre vagabond. Après de nombreuses péripéties, ils repartent ensemble sur les « chemins de la liberté ».
UN CINÉMA HORS DU MONDE
• Remorques (1941), de Jean Grémillon, avec Jean Gabin, Madeleine Renaud et Michèle Morgan. André Laurent, capitaine d'un remorqueur de sauvetage, est marié à Yvonne, mais il nourrit une grande passion pour Catherine, une jeune femme qu'il a sauvée. Lorsque Yvonne se meurt, André reste à son chevet, rongé par la culpabilité.
• Les Enfants du paradis (1945), de Marcel Carné, scénario de Jacques Prévert, avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur, Marcel Herrand et Maria Casarès.
Le film est divisé en deux époques : « Le boulevard du Crime » et « L'homme blanc ». En 1828, boulevard du Temple à Paris, dans le milieu du théâtre populaire, une jolie foraine. Garance, nourrit un amour impossible pour un mime
«
•
Une si jolie petite plage (1949), d'Yves
Allégret, scénario de Jacques Sigurd,
avec Gérard Philipe et Madeleine
Robinson.
Un homme accusé d'un
crime et menacé par un maitre
chanteur trouve refuge dans un hôtel
au bord d'une plage du Nord en hiver.
Entre comique et merveilleux
• La Beffe et la Bête {1946), de Jean
Cocteau, avec Jean Marais et Josette
Day.
De ce conte pour enfants, Cocteau
a tiré un film enchanteur.
Au moyen de
trucages optiques et d'astuces variées,
il a créé un monde féerique.
• Jour de fête (1949) de et avec
Jacques Tati.
Le facteur François donne
un coup de main aux forains qui
s'installent dans son village le temps
d'une fête ...
et signe la naissance
d'un nouvel auteur/acteur atypique.
LES ANNÉES 1950-1960
• Les années de guerre sont encore
toutes proches et les tabous de
l'Occupation ne sont pas levés.
La Ti'aversée de Paris (1956) de Claude
Autant-Lara, avec Jean Gabin, Bourvil
et Louis de Funès, évoque le marché
noir sur le mode tragicomique.
VARIANTES AUTOUR DU FILM NOIR
• Casque d'or (1952), de Jacques
Becker, avec Simone Signoret et Serge
Reggiani.
La belle Marie, surnommée
« Casque d'or», fréquente une bande
de voyous.
Lorsqu'elle se brouille avec
son amant et tombe amoureuse d'un
charpentier du nom de Manda,
l'histoire vire au drame.
• Bob le Flambeur (1955), de Jean
Pierre Melville, avec Roger Duchesne et
Daniel Cauchy.
Bob a la passion du jeu.
À court d'argent, il organise un hold-up
dans un casino.
• Les Yeux sans visage (1960),
de Georges Franju, avec Édith Scob
et Pierre Brasseur.
Christiane a été
défigurée dans un accident.
Son père,
un grand chirurgien, mutile des jeunes
femmes pour reconstituer son visage.
Un film entre épouvante et poésie.
UN CINÉMA TOURNt VERS LE PASSt
• Si le film noir prend souvent place
dans des univers contemporains,
certains cinéastes continuent à explorer
le passé avec finesse.
·Madame de ...
(1953), de Max
Ophuls, avec Danielle Darrieux, Charles
Boyer et Vittorio De Sica.
Madame
de ...
se compromet dans la vente des
bijoux que lui avait offerts son mari,
puis tombe amoureuse du baron
Donati.
Les deux affaires s'entremêlent.
lA NOUVELLE VAGUE
·À la fin des années 1950, le cinéma
classique français est remis en cause
par les cinéastes de la « nouvelle
vague ».
Cette jeune génération
propose une autre esthétique
cinématographique.
Aujourd'hui, ces
contestataires sont devenus à leur tour
des emblèmes du cinéma français.
•
Les 400 Coups {1959), de François
Truffaut, avec Jean-Pierre Léaud.
Dans son premier film, Truffaut raconte
l'enfance difficile du jeune Antoine
Doinel.
Prix de la mise en scène au
festival de Cannes.
• Hiroshima mon amour (1959), d'Alain
Resnais, scénario de Marguerite Duras,
avec Emmanuelle Riva et Eiji Okada.
À Hiroshima, une Française raconte
à son amant japonais pourquoi elle a
été tondue à Nevers après la guerre.
Ce film magnifique mêle une histoire
individuelle et celle de l'humanité.
• À bout de souffle (1960), de Jean
Luc Godard, avec Jean-Paul Belmondo
et Jean Seberg.
Après avoir tué un
policier, Michel s'installe chez sa
maîtresse, Patricia.
Tournage en
extérieur, montage haché, ton insolent
et ruptures de style font de ce film une
œuvre très audacieuse pour l'époque.
• Cléo de 5 à 7 (1961), d'Agnès Varda,
avec Corinne Marchand et José Luis de
Villa longa.
Le film suit en temps réel
une jeune chanteuse, Cléo, de
17 heures à 18 h 30, alors qu'elle craint
d'avoir un cancer et attend le résultat
d'une analyse médicale.
• Les l'tlrapluies de Cherbourg
(1964), de Jacques Demy, avec
Catherine Deneuve, Anne Vernon et
Nino Castelnuovo.
Geneviève épouse
un diamantaire, alors qu'elle est
enceinte d'un homme envoyé en
Algérie.
Ce mélodrame entièrement
chanté a obtenu le prix Louis-Delluc
et la Palme d'or à Cannes.
·La Religieuse (1966), de Jacques
Rivette, avec Anna Karin a, d'après
l'œuvre de Denis Diderot.
La destinée
tragique d'une jeune femme enfermée
dans un couvent par sa famille.
Ce film
fera scandale à sa sortie.
• Ma nuit chez Maud (1969), d'Éric
Rohmer, avec Jean-Louis Trintignant,
Françoise Fabian, Antoine Vitez.
Un marxiste et un catholique passent
la soirée de Noël chez une femme
libre-penseur.
S'ensuit un marivaudage
intelligent et distrayant.
CINtMA VtRirt ET CINÉMA POLITIQUE
• Avec les tournages en extérieur
(facilités par un matériel plus léger)
et la prise de son directe, de nouvelles
approches documentaires sont
possibles.
Chronique d'un été (1961),
de Jean Rouch et Edgar Morin, Le Joli Mai
(1962), de Chris Marker, illustrent
cette liberté de travail.
• Le Chagrin et la pitié (1969}, de
Marcel Ophuls, est un documentaire
historique qui, en remettant en cause
de nombreuses idées reçues sur la
Résistance et la collaboration durant
la guerre, a suscité de vives réactions.
LES INCLASSABLES
• Un condamné à mort s'est échappé
(1956) de Robert Bresson, avec François
Leterrier et Charles Le Clainche.
Alors
qu'il doit être exécuté, un lieutenant
parvient à échapper aux Allemands.
Une esthétique épurée dissèque
chaque étape de cette évasion.
• Adieu Philippine (1962), de Jacques
Rozier, avec Jean-Claude Aimini,
Yveline Cery et Stefania Sabatini.
Un
film sur la jeunesse de l'époque avec
en toile de fond la guerre d'Algérie.
• Playtime (1967), de Jacques Tati,
avec Jacques Tati et Barbara Den ne k.
Malgré un travail sonore et plastique
merveilleux, un décor gigantesque,
un personnage burlesque atypique,
cette œuvre magistrale sera incomprise.
LES ANNÉES 1970·1980
• La nouvelle vague en tant qu'école
n'existe plus.
Les jeunes cinéastes
qui l'ont marquée évoluent
individuellement.
Aucun genre ou
mouvement ne se distingue vraiment,
mais de nouveaux auteurs font leur
apparition.
L'APRtS·NOUVULE VAGUE
• Lacombe Lucien (1974), de Louis
Malle, avec Pierre Blaise et Gilberte
Rivet.
Après avoir essayé d'entrer dans
la Résistance et à la suite d'une série de
hasards, un adolescent devient milicien
sous l'Occupation.
• Violette
Nozirre
(1978), de
Claude
Chabrol, avec
Jean Carmel,
Stéphane
Audran et
Isabelle
Huppert.
Pour
avoir incarné
cette femme mystérieuse qui assassina
ses parents, Isabelle Huppert reçut le
prix d'interprétation à Cannes.
· Sans toit ni loi (1985), d'Agnès Varda,
avec Sandrine Bonnaire et Macha Meril.
Le film tente de reconstituer la vie de
Mona, une jeune vagabonde découverte
morte de froid dans un fossé.
LES INCLASSABLES
• La Maman et la Putain (1973), de
Jean Eustache, avec Jean-Pierre Léaud,
Bernadette Lafont Françoise Lebrun.
Prix spécial du jury au festival de
Cannes, ce film raconte les hésitations
et doutes d'un jeune ménage à trois.
• lndia Song (1975), de Marguerite
Duras, avec Delphine Seyrig et Michaël
Lonsdale.
Marguerite Duras expérimente
ici un travail plastique et sonore autour
de la quête d'un amour perdu.
• Le Roi et l'Oiseau (1979), film
d'animation de Paul Grimault,
dialogues de Jacques Prévert.
l'histoire
d'amour de la bergère et du petit
ramoneur au royaume du tyrannique
roi Charles V+III=VIII+VIII=XVI.
Prix
Louis-Delluc.
ET
AUSSI ...
• Sous les toits de Paris de René Clair,
avec Albert Préjean, 1930
• Boudu sauvé des eaux de Jean
Renoir, avec Michel Simon, 1932
• Hôtel du Nord de Marcel Carné,
avec Arletty, 1938
• La Bête humaine de Jean Renoir,
avec Jean Gabin, 1938
• L'assassin habite au 21 de Henri
Georges Clouzot 1942
• Goupi Mains rouges de Jacques
Becker, avec Fernand Ledoux, 1943
• Les Dames du bois de Boulogne
de Robert Bresson, 1945
• Partie de campagne de Jean Renoir,
avec Sylvia Bataille, 1946
· Les Portes de la nuit de Marcel
Carné, avec Yves Montand, 1946
• Le Salaire de la peur de Henri
Georges Clouzot.
avec Yves Montand,
Charles Vanel, 1953, Palme d'or au
Festival de Cannes 1953.
• Touchez pas au grisbi de Jacques
Becker, avec Jean Gabin, 1953
• Les Diaboliques de Henri-Georges
Clouzot avec P.
Meurisse, 1954
• ft Dieu ...
aéa la femme de Roger
Vadim, avec B.
Bardot, 1956
• Ascenseur pour l'échafaud de Louis
Malle, avec J.
Moreau, M.
Ronel, 1957
• Zazie dans le métro de Louis Malle,
avec Philippe Noiret 1960
• Le cave se reb iffe, de Gilles Grangier,
avec J.
Gabin, Bernard Blier, M.
Carol,
dialogues de Michel Audiard, 1961
• Jules et Jim de François Truffaut, avec
Jeanne Moreau, 1962
• Pierrot le Fou de J.-L.
Godard, avec
J.-P.
Belmondo et A.
Karina, 1965
• Thérèse (1986}, d'Alain Cavalier, avec
Catherine Mouchet.
Ce film retrace
avec humanité la vie de sainte Thérèse
de Lisieux.
Prix du jury à Cannes.
DE NOUVEAUX CINUffiS
• Les Choses de la vie (1970), de
Claude Sautel avec Michel Piccoli
et Romy Schneider.
Alors qu11 a un
accident de voiture, Pierre se rappelle
« les choses de sa vie ».
Il pense à sa
compagne Hélène avec laquelle il vient
de se disputer et qu'il s'apprêtait
à quitter.
• Série noire (1979), d'Alain Carneau,
avec Patrick Dewaere, Bernard Blier et
Marie Trintignant.
Malheureux en
affaires et en amour, Frank.
médiocre
vendeur à domicile, rencontre Mona.
Elle lui propose d'assassiner sa tante,
qui la prostitue, et de récupérer son
magot.
Un film tragique et angoissant
servi par un Patrick Dewaere étonnant.
• Coup de torchon (1981), de Bertrand
Tavernier, avec Philippe Noire!, Isabelle
Huppert et Jean-Pierre Marielle.
Dans l'Afrique coloniale de la fin des
années 1930, un policier se croit investi
d'une mission purificatrice et assassine
plusieurs personnes.
• Sous le soleil de Satan (1987},
de Maurice Pialat, d'après Georges
Bernanos, avec Gérard Depardieu et
Sandrine Bonnaire.
Les doutes de
l'abbé Donissan obtiennent une Palme
d'or très contestée à Cannes.
•
La Grande Vadrouille de Gérard
Oury, avec Bourvil et L.
de Funès, 1966
• Le Deuxième souffle, de J.-P.
Melville,
avec Lino Ventura, Paul Meurisse,
Michel Constantin, 1966
• Un homme et une femme, de Claude
Lelouch, avec Anouk Aimée, Jean
Louis Trintignant, 1966
• Beffe de jour de Luis Buiiuel, avec
Catherine Deneuve, 1967
• Z de Costa Gavras, avec Y.
Montand,
J.-L.
Trintignant Irène Papas, 1969
• Le Charme discret de la bourgeoisie
de L.
Buiiuel, avec Fernando Rey, 1972
• Les Valseuses de Bertrand Blier,
avec Gérard Depardieu, Patrick
Dewaere, Miou Miou, 1973
• Le Juge et l'Assassin de B.
Tavernier,
avec M.
Galabru, P.
Noiret.
1976
• Le Dernier Métro de François Truffaut
avec Catherine Deneuve, 1980
• Le Père Noël est une ordure de Jean
Marie Poiré, avec Anémone, Thierry
Lhermitte, Josiane Balasko, Gérard
Jugnot Michel Blanc.
Christian Clavier,
Martin Lamotte, 1982
• 3 hommes et un couffin de Coline
Serreau, avec Roland Giraud, Michel
Boujenah, André Dussollier, 1985
• Le Grand Bleu de Luc Besson, avec
Jean-Marc Barr, Jean Reno, Rosanna
Arquette, 1988
• Un monde sans pitié de Eric Rochant.
avec Hippolyte Girardot 1989
• La Haine de Mathieu Kassovitz,
avec Vincent Cassel, 1995
• On cannait la chanson d'Alain
Resnais, avec S.
Azéma, P.
Arditi,
J.-P.
Bacri, A.
Dussolier, A.
Jaoui, 1997
DES ANNÉES 1990 À NOS JOURS
LES VALEURS SOIES
• Conte de printemps (1990), d'Éric
Rohmer, avec Anne Teyssedre et
Florence Darel.
Un marivaudage tel
que Rohmer les affectionne.
Il y aura
un conte par saison.
• Trois couleurs : Bleu , 8/onc, Rouge
(1993-1994), de Krzysztof Kieslowski.
Cette trilogie (Bleu : liberté, Blanc :
égalité, Rouge : fraternité) donne
respectivement le premier rôle à
Juliette Binoche, Julie Delpy et Irène
Jacob.
Les trois films interrogent dans
des styles différents les notions de
liberté et d'humanité.
• Van Gogh (1991 ), de Maurice Pialat,
avec Jacques Dutronc et Alexandra
London.
Un magnifique portrait de Van
Gogh et de son univers intérieur.
UNE NOUVELLE GtNtRAnON
• Depuis le milieu des années 1990,
le cinéma français est marqué par des
figures fortes telles que François Ozon
ou Arnaud Desplechin.
Travaillant leurs
univers esthétiques avec rigueur et
constance, ils imposent leur singularité.
Mais deux films créent la surprise.
• Le Fabuleux Destin d'Amélie
Poulain (2001) de Jean-Pierre Jeunet.
avec Audrey Tautou, et Les Choristes
(2004), de Christophe Barratier, avec
Gérard Jugnot et François Berléand,
illustrent la permanence du cinéma
à la française..
»
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