« Godard n'a cessé d'approfondir ses recherches formelles, basées sur une constante remise en question du matériau filmique, ainsi que sa science du montage, qui s'apparente plus chez lui à un collage d'impressions qu'à une recherche de cohérence narrative classique. » Expliquez par des exemples de scènes précises.
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
On peut voir dans ce film des plans tout à fait originaux. Les acteurs sont souvent cadrés de manière non commune. Par exemple on voit les têtes des deux personnages en minuscules en bas de l’écran, coupées, alors que le reste est centré sur la nature. Godard utilise beaucoup le hors champ mais à l’inverse de l’utilisation du cinéma traditionnel. Dans la scène dans la voiture au début du film, Godard fait un plan sur Marianne alors que c’est Ferdinand qui parle dans le hors champ et inversement, quand Marianne parle, elle est hors champ. Alors que le cinéma traditionnel fait plutôt l’inverse, il filme la personne qui parle et sous-entend qu’il y a une personne qui l’écoute hors champ. Godard nous montre ce qui est habituellement sous-entendu, laissant hors champ ce qui est logique : la personne qui parle. Ce qui est dans le champ a autant d’importance que ce qui est hors champ. Godard fait un réel travail sur la couleur. On retrouve tout au long du film les deux couleurs rouge et bleu qui sont dans la majeure partie des plans (comme on le voit sur la scène où Pierrot et Marianne sont sur un barque). Il ira même jusqu’à utiliser le filtre de couleur qu’il appliquera dans des scènes tels que lors de la réception chez Mr et Mme Expresso (procédé réutilisé notamment dans la célèbre scène d’ouverture dans Le Mépris, avec Brigitte Bardot). Il y utilise tour de tour le filtre rouge puis bleu. Cela reprend le fait que le cinéma n’est pas une simple représentation de la réalité mais peut être fait d’artifices.
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Il expérimente des pratiques originales qui repoussent les limites habituelles du cinéma.Même si au début du film, Godard possédait une trame précise du film, il garde toutde même un scénario évolutif, c’est un point très spécifique des réalisateurs de la nouvelle vague.
On imagine donc que la version initiale fut très différente de laversion finale.
Ainsi sa pensée peut évoluer et le scénario évolue en même temps que le tournage.
Cela donne parfois l’impression d’un film expérimental, difficile àsuivre où on a plus l’impression de suivre des questionnements, des voix… que la trame d’une histoire narrative classique.La mis en scène est plutôt originale dans le jeu des acteurs.
En effet ceux-ci ont une façon de parler plate, morne, on a souvent l’impression qu’il n’y a pas une phraseplus haute que l’autre.
Comme si tout se valait.
Cela ne fait que renforcer l’émotion et attirer encore plus l’attention du spectateur sur ce dialogue qui semble être faitde phrases pleine d’idées fortes, militantes, d’émotions… mais dites sur un ton morne comme si cela était banale.On peut voir dans ce film des plans tout à fait originaux.
Les acteurs sont souvent cadrés de manière non commune.
Par exemple on voit les têtes des deuxpersonnages en minuscules en bas de l’écran, coupées, alors que le reste est centré sur la nature.Godard utilise beaucoup le hors champ mais à l’inverse de l’utilisation du cinéma traditionnel.
Dans la scène dans la voiture au début du film, Godard fait un plan surMarianne alors que c’est Ferdinand qui parle dans le hors champ et inversement, quand Marianne parle, elle est hors champ.
Alors que le cinéma traditionnel faitplutôt l’inverse, il filme la personne qui parle et sous-entend qu’il y a une personne qui l’écoute hors champ.
Godard nous montre ce qui est habituellement sous-entendu, laissant hors champ ce qui est logique : la personne qui parle.
Ce qui est dans le champ a autant d’importance que ce qui est hors champ.Godard fait un réel travail sur la couleur.
On retrouve tout au long du film les deux couleurs rouge et bleu qui sont dans la majeure partie des plans (comme on le voitsur la scène où Pierrot et Marianne sont sur un barque).
Il ira même jusqu’à utiliser le filtre de couleur qu’il appliquera dans des scènes tels que lors de la réceptionchez Mr et Mme Expresso (procédé réutilisé notamment dans la célèbre scène d’ouverture dans Le Mépris, avec Brigitte Bardot).
Il y utilise tour de tour le filtrerouge puis bleu.
Cela reprend le fait que le cinéma n’est pas une simple représentation de la réalité mais peut être fait d’artifices.
Dans la « science du montage « de Godard on ressent une impression dans ce film que le montage est fait de juxtaposition, collage de plans.
Il enchaîne des planscourts qui s’enchaînent brutalement créant une accélération du rythme avec des longs plans séquences.
Les plans ne se fondent pas les uns dans les autres maiss’entrechoquent.
Il nous enlève cette sensation de lien réel entre les plans.
Ainsi, il nous interroge sur la matière filmique du cinéma.La musique est travaillée de telle sorte qu’elle semble être indépendante du film.
Il y a souvent par exemple, une scène avec un fond sonore puis cette musiques’arrête alors que la scène ne s’est pas encore terminée.
Par moment la musique ou encore les bruits liés au film prennent le pouvoir sur la narration du film.
Lamusique s’élève et assourdit les dialogues entre les acteurs.
Ainsi nous ne voyons que la scène, des lèvres qui bougent et la musique qui assourdie le tout.
C’est le caspar exemple dans la scène dans la station d’essence, lorsque Ferdinand se penche vers le pompiste pour lui proposer son marché, un son de moto assourdit le tout detelle sorte que l’on ne puisse entendre leur conversation.
C’est pourquoi cela donne l’impression que la musique est indépendante de l’ensemble du film.
Elle nouspropose aussi peut être un questionnement sur l’importance des dialogues, de certains détails.
Vidéographie :
Pierrot Le Fou, Jean-Luc GODARD 1965.
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