Essai Alfred Hitchcock: En quoi l'œuvre de Hitchcock, Fenêtre sur cour, est-elle une réflexion sur le regard et le cinéma?
Publié le 14/11/2023
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En quoi l'œuvre de Hitchcock, Fenêtre sur cour, est-elle une réflexion sur le regard et le
cinéma?
Dans cet essai, nous examinerons comment le film Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock
constitue une réflexion profonde sur le regard et le cinéma.
Fenêtre sur cour est un film
emblématique de la filmographie d'Hitchcock, connu pour son utilisation habile de
techniques cinématographiques pour immerger le spectateur dans l'univers du
personnage principal, Jeff.
Hitchcock utilise tout d'abord la caméra subjective pour nous plonger dans le monde de
Jeff.
Une scène clé illustrant cette technique est lorsque Jeff observe ses voisins à
travers sa fenêtre.
En nous permettant de voir le monde à travers les yeux de Jeff,
Hitchcock crée une connexion intime entre le personnage et le spectateur.
Cette
perspective limitée par la fenêtre offre également une expérience unique du regard,
soulignant ainsi le rôle central de l'observation dans le film.
De plus, dans son interview avec Truffaut, Hitchcock souligne le pouvoir du montage
dans la création d'un film purement cinématographique.
Il cite l'expérience de Koulechov
décrite dans le livre de Poudovkine sur l'art du montage pour illustrer cette idée :
Koulechov choisit un plan Ivan Mosjoukine, plan sur lequel le visage de l’acteur est
neutre et ne laisse paraître aucun sentiment particulier.
Ce plan, il le décline à l’identique
deux fois.
La première fois, il le fait suivre d’une autre image, celle d’une assiette de
nourriture.
La deuxième fois, le plan est suivi de l’image d’un bébé mort ; ses plans
succèdent au dernier plan neutre d’Ivan Mosjoukine.
La faim et l’affliction : deux
émotions suscitées par les plans en contrechamp de celui de l’acteur.
Par des raccords
rapides entre les plans, Hitchcock parvient à communiquer les émotions et les tensions
sans recourir à des dialogues explicites.
Le montage devient ainsi la forme la plus pure
du cinéma, permettant de transmettre des idées et des émotions à travers les éléments
visuels du film.
En outre, Fenêtre sur cour met en évidence la dimension de la perception.
Le film est
structuré autour du personnage de Jeff qui observe, tandis que nous, en tant que
spectateurs, regardons ce qu'il observe et observons ensuite sa réaction.
Une scène
marquante qui met en lumière cette dimension est lorsque Jeff voit son voisin Lars
Thorwald en train de nettoyer une scie ensanglantée.
L'accent est mis sur la perception
de Jeff plutôt que sur ce qu'il a réellement vu, mettant ainsi en question la fiabilité de
l'observation et la subjectivité du regard.
Par ailleurs, Hitchcock utilise deux styles de mise en scène distincts pour les espaces
du film.
Dans l'appartement de Jeff, les plans....
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