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Emir Kusturica, entre farce et tragédie

Publié le 06/12/2018

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copie en super-8 ; les personnages Underground, après être restés enfermés vingt ans durant dans les souterrains de Belgrade, réapparaissent à l’air libre et croient que la guerre continue, alors qu’ils assistent au tournage d’un film sur l’occupation allemande ! Cette œuvre, la plus récente de Kusturica, constitue un retour à la chronique de son pays. Après avoir exploré le monde singulier des romanichels tout empreint de pratiques magiques et celui des fantasmes hollywoodiens, le réalisateur renoue avec sa première veine. A travers les aventures de Marko, salaud ordinaire, apparatchik du régime de Tito, puis trafiquant de drogue, qui vole la femme de son ami Blaky, Kusturica a voulu retracer l’épopée célinienne de l’ex-Yougoslavie, où l’histoire est perçue de façon carnavalesque, à la fois farce et tragédie. Les dernières images du film présentent un groupe d’hommes et de femmes qui chantent et dansent - les cérémonies et les fêtes de famille sont au cœur de ce cinéma - sur un morceau de terre qui, peu à peu, se détache du continent. Elles résonnent comme

À 40 ans et en cinq films,

 

Emir Kusturica s’est imposé comme l’un des auteurs les plus originaux du cinéma contemporain.

 

Un parcours sans faute, jalonné de récompenses prestigieuses : en 1995, il égale Francis Ford Coppola et Bille August en décrochant pour la deuxième fois la Palme d’or du Festival de Cannes avec Underground, une évocation bariolée et tragi-comique d’un demi-siècle d’histoire yougoslave.

 

Réalisée en pleine crise bosniaque, la dernière œuvre de cet enfant de Sarajevo n ’a pas manqué de soulever des polémiques.

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