Cinéma réaliste et critique des années 80 : les réalités de la vie face à la fuite dans l'illusion
Publié le 27/03/2019
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Cinéma réaliste et critique des années 80 : les réalités de la vie
face à la fuite dans l'illusion
Dans les années 80, un certain nombre d'éminents metteurs en scène tournent des films réalistes, critiques de leur époque, avec en tête le Français Claude Chabrol, l'Américain Martin Scorsese et le Hongrois Istvan Szabo. Par ailleurs, des films fantastiques, qui reposent sur la technique du trucage, enregistrent d'énormes succès. Ainsi, E. T.- l'extraterrestre de Stewn Spielberg s'impose comme le plus gros succès de l'histoire du cinéma.
Ce qui m'intéressait, c'était de faire un film à proprement pathétique, sur une femme seule, perdue, et qui ne comprend rien à ce qui lui arrive. » Voilà comment Claude Chabrol décrit son travail sur le film Une affaire de femmes (1988), histoire d'une << faiseuse d'anges » sous l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Des passages blasphématoires dans le scénario provoquent des manifestations. L'Église catholique proteste. Mais des mesures de censure encore plus violentes sont prises à l'égard du film de Martin Scorsese, La Dernière tentation du Christ (1988), dans lequel un Christ très humain rêve encore sur la croix d'épouser Marie-Madeleine et d'avoir des enfants.
Comique et critique. Avec le succès de Doris Dôrrie, Manner (1985), une comédie mordante sur les marginaux et les jeunes loups ambitieux, le cinéma allemand redore son blason depuis longtemps négligé : distrayant, le film est aussi une critique virulente dans laquelle les spectateurs se retrouvent. Ernst Lubitsch avait déjà introduit ce mélange avec brio dans les années 30, aux États-Unis. Sidney Pollack et son Tootsie (1982), et Susan Seidelman avec Recherche Susan désespérément (1984) marchent sur les mêmes traces.
«
l 1 • promouv
oir, dans la dernièr e phase de la
guer re froide , les vertus américa ines tel les
que la so lidar ité et l'autodéfe nse.
Illu sions cinématographiques à double
fond.
Même dans des films exigea nts, le
réa lisme ne domine pas exclu sivemen t.
La
Rose pourpre du Caire (1985) de Woody
Allen est une histo ire d'amour où la
sépara tion entre le rêve et la réa lité est
gommée de façon étonnan te.
Nicholas
Roeg renonce à séparer l'apparence de la
réa lité dans son film Une nuit de
réflexion (1985) : il tourne par exem ple
une scène de rendez-vo us entr e Al ber t
Ei ns te in et Mari lyn Monr oe.
Jean-Luc
Godar d, ancien maître de la Nouvelle
Vag ue, fa it va rier le jeu de l'illu sion dans
son film Détective (1984) .
Le numér o un
de l'Améri que en matièr e de des sin
ani mé, la soc iété Wa lt Dis ney Touch
sto ne, investit plusieur s mill ions de
dollar s dans une prod uction où se mêlent
des person nage s de ssiné s et des acteurs
rée ls.
Cela donne un gros succès à
l'humour dévastateur : Qui veut la peau
de Roger Rabbit ? (1 988) .
Dans le genr e du film fantas tique,
Steven Spielberg prend, dans E.
T.
(1982),
le contre- pied optimiste des films d'h or
re ur noir s : l'Améric ain raconte l'histo ire
d'un petit garçon, Elliott, qui rencon tre
un extrate rrestre âgé de 800 ans; le
public y a vu un chef-d 'œuvre.
L'adap
ta tion cinématogr aphique à grand
spe ctacle de Wolf gang Petersen de
L'Histoire sans fin d'apr ès Michael Ende,
triomphe un an plus tard et attir e plus de
5 mill ions de spectate urs.
Émo uvant, mais
plus modeste au nivea u des décor s,
Johan nes Schaaf transpose le récit de
Mi chael Ende, Momo, en 1986, dans le
fi lm mer veille ux du même titre.
Qui nze heur es pour Heimat.
Avec Le
Bateau et L'Histoire sans fin, on assiste à
la nais sance de prod uctions allemande s
d'e nver gure hol lywood ienne.
Une
tr oisième œuvre allemande d'une grande
qual ité artis tique fait égalemen t son
apparition sur grand écran : Edgar Reitz
prod uit Heimat, chron ique de la vie d'un
Allemand et de son épouse, de 1919 à
19 82 ; un film-fle uve prévu pour la
télé vision et présenté sur grand écran en
deux ou qua tre parties.
Conçu comme
une œuvre anti-hol lywoodienne tournée
en noir et blanc et dans des paysages
aus tères de l'Hunsrück , c'est une « histo ire
mondiale à horiz on étroit ».
Ce film est
to urné de façon si conv aincante que le
concep t de «film patr iotique », tombé en
dé sué tude , est ainsi réhabil ité.
Grand
succès cinématographique allemand des années 80 : Wolfgang Petersen adapte à l'écran
le roman Le Bateau de Lothar-Günther Buchheim, avec Jürgen Prochnov dans le rôle du capitaine.
Doublons cinématog raphiques fasci
nants.
Bien que tout existe dans l'histo ire
du cinéma, les doublons sont tout de
même singuliers : deux metteurs en scène
de renom adaptent en même temps le
même sujet vieux de deux cents ans : le
ro man épistolair e de Choderlo s de Lacl os,
Les Liaisons dangereuses.
En 1988, le film
de Stephen Frears voit le jour , d'apr ès un
sc énario signé du Britannique Christopher
Hamp ton.
Les princip aux interpr ètes sont
Glenn Close dans le rôle de la marqu ise
de Merteu il, Michelle Pfeiffe r dans celui
de la prés iden te de Tour vel, et John Mal
kovich dans celui de Valmont.
Une
ver sion de Milos Forman sort hui t mois
apr ès, sous le titr e Va lmont.
Forman avait
enthousiasmé des millions de spectateurs
avec son film consacr é à Mozar t,
Amad eus, en 1984.
L'opulen ce avec
laquelle le Britannique Stephen Frears
me t en scène le suje t lui perme t
d'appr ofond ir le jeu pernicieux de
Va lmon t, autour de l'érotisme et du
pouv oir.
La ver sion de Forman est moins
cruel le, plus légère.
La comparaison entre
les deux film s demeur e une expé rience
fas cinan te.
Une comédie française à grand succès : Trois hommes et un couff in de Coline Serreau {1985}.
Deux ans
plus tard, le film fait l'objet d'un médiocre remake aux États- Unis : Trois hommes et un bébé.
85.
»
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- «Jamais ou presque jamais les contemporains n'ont eu la moindre conscience de vivre et de créer dans une période classique, réaliste, symboliste ; encore moins n'ont-ils proclamé, comme le guerrier de l'image légendaire : «En avant, chevaliers du moyen âge !» ou «Hardi, hommes de la Renaissance !» ou «Nous sommes les préromantiques»... La réincarnation chère à Pythagore jouerait les plus étranges tours aux grands hommes de terres du passé si elle leur redonnait vie et conscience humain
- Dans le salon d'une mondaine, brillante et sophistiquée, de la fin du XIXe siècle, Guy de Maupassant fait porter par l'élégant Mariolle, un des personnages du roman Notre coeur (1890), le jugement suivant, au cours d'une conversation avec le romancier Gaston de Lamarthe : «Au temps où les romanciers et les poètes les (= les femmes) exaltaient et les faisaient rêver, elles cherchaient et croyaient trouver dans la vie l'équivalent de ce que leur coeur avait pressenti dans leurs lectures.
- Tout d’abord, le poème exprime l’angoisse du poète face à la fuite du temps.
- CRITIQUE DE LA VIE QUOTIDIENNE, Henri Lefebvre
- ACTION (L’), Essai d’une critique de la vie et d’une science de la pratique, Maurice Blondel (résumé)