CINEMA: La Nouvelle Vague
Publié le 17/01/2022
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En 1956, dans Les Cahiers du cinéma notamment, de jeunes cinéastes ont défini une conception originale de leur art et dénoncé les servitudes esthétiques et commerciales qui en entravent l'essor. D'autres se révélèrent, autour de 196o, avec des films anticonformistes. On donna le nom de Nouvelle Vague à ce mouvement, qui par la suite devait se révéler disparate et décevant. Le groupe des Cahiers fut d'abord relativement homogène, avec Jacques DoniolValcroze, François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Pierre Kast, Jacques Rivette, Éric Rohmer. Des affinités subtiles unirent Alain Resnais, Agnès Varda, Jacques Demy et Chris Marker. Certains réintégrèrent le système du cinéma commercial : Vadim, De Broca, Mocky, Sautet et surtout l'un des plus doués, Claude Lelouch, dont Un Homme et une Femme fut en 1966 une séduisante réussite. D'autres sont restés jusqu'à ce jour des cinéastes maudits : Jean-Daniel Pollet, Marcel Hanoum. Le romancier cinéaste Robbe-Grillet est surtout goûté des intellectuels. Trois réalisateurs ont été à certains égards les annonciateurs de la Nouvelle Vague : Jean-Pierre Melville, Jean Rouch, Alexandre Astruc. JEAN ROUCH (né en 1917) Le tempérament de Rouch, ethnographe et poète brut, s'est affirmé de La Circoncision (1949) à La Chasse au tir à l'arc (1964). Il a tiré de l'Afrique vivante des chroniques qui unissent le sens de la prise de contact personnelle au goût de la vie en train de se faire (Moi un noir, La Pyramide humaine, Petit à petit). Unissant à la rigueur de l'analyse l'humour et la chaleur du regard, il a révélé les possibilités du cinéma-vérité «.
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contrepoint entre l'image et le son : les vues néo-réalistes d'un quartier populaire de Sèteencadrent le dialogue d'un jeune couple parisien.
Le souci d'un symbolisme plastique dominedans ses courts métrages à la fois serrés et capricieux : O saisons, ô châteaux; Du côté de la Côte; OpéraMouffe.
Dans ses longs métrages, Cléo de 5 à 7 (1961), Le Bonheur (1965), Les Créatures (1966), elle associe à cette recherche formelle une méditation sensible, quelque peu précieuse, tantôt grave et tantôt souriante, sur la beauté, le temps, la mort, la créationartistique, le présent et le devenir des humains.
Avec Salut les Cubains et Lion's love, elle opte pour le cinéma engagé.
JACQUES DEMY (né en 1931)
Chez Jacques Demy, mari d'Agnès Varda, les jeux cruels et décevants du hasard et de l'amourvont se nouer et se délier avec les molles ondulations d'un ballet mélancolique.
Le poète deLola (1961), de La Baie des Anges (1963), des Parapluies de Cherbourg (1964), des Demoiselles de Rochefort (1976), a le sens de la précarité du bonheur, mais sa lucidité se nuance d'une grâce rêveuse, qui donne le ton à sa romance.
Il déroule des images où sefondent avec le jeu des interprètes la musique et la couleur.
Peau d'âne (1970) est plus qu'un conte bleu.
CLAUDE CHABROL (né en 1930)
Claude Chabrol se révéla en 1959 comme un cinéaste au regard aigu, au langage aisé etmordant.
Le Beau Serge est la peinture robuste d'une amitié virile dans le cadre d'un petit village perdu; Les Cousins sont une chronique parisienne bouffonne et dramatique.
Chabrol a donné en 196o le film qui reflète le mieux son ironie violente et drue, nuancée de compassion :Les Bonnes Femmes.
La suite de son oeuvre (Ophélie, Landru, Les Godelureaux, Les Biches) prend des formes plus déconcertantes et rejoint parfois les conventions du cinéma commercial.Mais il se révèle comme un émule de Fritz Lang avec La Femme infidèle, comme un moraliste ambigu avec Le Boucher et Que la bête meure (1969).
ÉRIC ROHMER (né en 1928)
Les « Contes moraux » de Rohmer, amorcés en 1962, ont atteint avec La Collectionneuse, Ma nuit chez Maud, Le Genou de Claire, L'Amour, l'après-midi, à une plénitude d'analyse et d'expression exceptionnelle dans l'investigation quasi entomologique du coeur humain.
Cethéritier de Laclos et de Marivaux pousse loin l'exploration des rapports mystérieux entre lessexes et conduit sa recherche avec un sens aigu de la vulnérabilité humaine
FRANÇOIS TRUFFAUT (né en 1932)
François Truffaut, critique agressif des Cahiers du cinéma, a manifesté, comme jadis Jean Vigo, une sensibilité écorchée dans Les Mistons et Les Quatre cents coups (1959).
Il renouvelait en profondeur le réalisme français par l'évocation sobre et nuancée d'un monde sordide, commepar la description sensible de la pré-adolescence.
On retrouve ce lyrisme frémissant, maisdiscipliné par l'humour, dans Tirez sur le pianiste (196o).
Après Jules et Jim (1961), La Peau douce (1966) : ces films font pâlir ceux du trop distingué Louis Malle (Les Amants, Zazie dans le métro, Le Souffle au coeur).
Fahrenheit 451 demeurant à part, Truffaut revient à l'intimisme avec Baisers volés, Deux Anglaises et le Continent.
JEAN-LUC GODARD (né en 1934)
Depuis la projection d'A bout de souffle (1958), interprété par Jean-Paul Belmondo, un public fidèle à Godard suit, à travers ses films déjà nombreux, le progrès d'un sens tragi-comique de ladérision universelle.
Ce cinéaste lance un défi permanent à l'esthétique traditionnelle par unlangage d'une liberté anarchique, parfois délibérément grossier, banal ou indigent, et par unmontage hardi, dont les lenteurs insistantes alternent avec de brutales ruptures.
Godard créeune atmosphère de malaise et d'inconfort.
Dans Le Petit Soldat, Vivre sa vie, Made in U.
S.
A., Week-end, il dénonce avec une verve mordante les impostures et l'absurdité du monde moderne.
Il poursuit une quête fébrile (Le Mépris, Une Femme mariée, Pierrot-le-Fou), identifiant son angoisse à celle d'une génération traquée, qu'il a peinte avec tendresse dansBande à part, Masculin-Féminin.
Aujourd'hui, il crée un cinéma politique et militant (La Chinoise, Tout va bien)..
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- CHABROL, Claude (né en 1930) Critique aux Cahiers du cinéma en même temps que Truffaut et Godard, il réalise en 1958 son premier film, Le beau Serge, précurseur de la Nouvelle Vague.
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