Cinéma, guerre et engagement
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
D’autre part, se pose la question de la portée, de l’efficacité de ces œuvres qui souvent ont été victime de la censure. B/Des réceptions mitigées Ces films sont certes le reflet de leur époque mais ils ont aussi outrepassé les conventions et modes de représentations alors en place. Pour cela, chacun recevra un accueil soit couronné de succès ou au contraire sera mal compris. Transcendant les limites de la simple fresque, brisant les mythes, dépassant le patriotisme flamboyant de l’époque, J’accuse fit un triomphe à sa sortie en 1918 et scellant le retour des spectateurs dans les salles obscures alors désertées. Le Dictateur, fut vigoureusement attaqué par les isolationnistes qui lui reprochaient un encouragement à l’intervention américaine. Néanmoins, ce fut un succès populaire censuré en Espagne et Allemagne. To be or not to be, intervient alors que les Etats-Unis entrent en guerre à la suite de l’attaque de Pearl Harbour. Le film en adoptant le ton de comédie pour un sujet si grave va choquer. Le film à sa sortie connaitra un cinglant échec La vie est à nous va être interdite par la Commission de contrôle et ne sera autorisée que pour les séances privées et à un usage interne au sein du P.C.F. . Enfin, il ne faut pas négliger l’importance de la censure
«
Ni l’Angleterre, ni la France ne réalisèrent un seul film grand public qui fût antinazi.
En 1939, alors que la France n’a pas encore défini qui du communisme ou dunazisme constitue un ennemi, pour les Etats-Unis le choix de l’ennemi est clair.
Les prises de position contre le nazisme deviennent de plus en plus explicites.
TheMortal Storm (1940) est carrément un appel aux Allemands à résister contre Hitler.
En 1940, avant que les Etats-Unis n’entrent en guerre on peut compter près devingt films antinazis dont notamment Le Dictateur.
Une fois la guerre déclarée, Roosevelt donna des instructions précises afin de développer un cinéma qui glorifiaitle juste droit et les valeurs américaines.
Les nazis constituent un péril, violemment stigmatisé après le début de la Seconde guerre mondiale comme dans To or not tobe.
Les films sont souvent l’œuvre d’immigrés allemands ou autrichiens.
D’ailleurs, Lubitsch contrairement à Chaplin qui rebaptise hommes du Reich(Hitler=Hynkel/Goebbels= Garbitsch) n’hésite pas à faire référence directement à Hilter ou au camp de concentration.Par ailleurs, il est intéressant de voir quels sont les outils employés par le cinéma.C/Les outils de propagandeLa parodie et le rire dans le cadre d’une œuvre cinématographique peuvent constituer de véritables armes de propagande.
To be or not to et le Dictateur sont deuxœuvres indissociables l’une de l’autre, elles ont traité leur sujet sur le mode de la satire.
Ce fut d’ailleurs une pratique d’avant-garde que de traiter d’un sujet aussigrave que le nazisme sur le ton de la dérision.
Ainsi, usant du comique de répétition, il met en avant par la répétition grotesque de « Heil Hitler » le respect mécaniquede la discipline et la dévotion aveugle à Hitler.
Il joue aussi avec les faux semblant ainsi une troupe de comédiens polonais va se faire pour des membres del’organisation nazie.
A la différence du Dictateur, le film de Lubitsch intervient dans un climat patriotique, va être rejeté.L’expression passe aussi par l’utilisation de symbole.
Par exemple, dans le Dictateur, Chaplin caricature l’expansionnisme allemand en faisant jouer le personnaged’Hynkel avec un ballon représentant un globe terrestre.
Des symboles du pouvoir comme la croix gammée sont détournés.
Celle-ci dans le film de Chaplin devientune double croix (double cross en anglais faisant référence à la trahison)Par ailleurs, la mise en abîme permet le recours à une pièce fictive afin d’éclairer l’action ou le sujet de la pièce réelle.
Dans le film de Lubitsch, la troupe decomédiens préparaient une pièce nommée Gestapo critique à l’égard du nazisme.
D’autre part, des films comme La vie est à nous ont recours à des codescinématographiques précis : la représentation des masses à travers les défilés et cortèges/la représentation du chef discourant seul à la tribune.Enfin, il reste à considérer dans quelle mesure ce cinéma engagé influe réellement sur le public qu’il vise.III/Les limites du cinéma engagéA/La collusion avec le politiqueLes années 1930 furent les grandes années du cinéma de propagande.
Le cinéma devient une arme de persuasion.
Cette forme de cinéma militant tend davantage à seservir de l’Histoire qu’à porter un regard critique dessus.
Ces films de propagande exprimaient souvent une « ligne ».
Ils étaient produits par les voies officielles.Ainsi, La vie est à nous a été financé par des collectes dans les réunions du parti communiste et ont rapporté plus de 70 000 francs.
Le cinéma a alors pour ambitionde servir de levier de mobilisation des masses et sert des intérêts politiques.
L’essentiel de la production militante émane du parti communiste encadrée par desorganisations comme le Ciné-Liberté, l’Alliance du Cinéma Indépendant….Le rapprochement entre le cinéma militant et les institutions politiques pose le problème crucial de l’indépendance du cinéaste.
Le cinéma peut alors devenir uninstrument de manipulation plutôt qu’un outil de prise de conscience.
D’autre part, se pose la question de la portée, de l’efficacité de ces œuvres qui souvent ont été victime de la censure.
B/Des réceptions mitigéesCes films sont certes le reflet de leur époque mais ils ont aussi outrepassé les conventions et modes de représentations alors en place.
Pour cela, chacun recevra unaccueil soit couronné de succès ou au contraire sera mal compris.Transcendant les limites de la simple fresque, brisant les mythes, dépassant le patriotisme flamboyant de l’époque, J’accuse fit un triomphe à sa sortie en 1918 etscellant le retour des spectateurs dans les salles obscures alors désertées.Le Dictateur, fut vigoureusement attaqué par les isolationnistes qui lui reprochaient un encouragement à l’intervention américaine.
Néanmoins, ce fut un succèspopulaire censuré en Espagne et Allemagne.To be or not to be, intervient alors que les Etats-Unis entrent en guerre à la suite de l’attaque de Pearl Harbour.
Le film en adoptant le ton de comédie pour un sujet sigrave va choquer.
Le film à sa sortie connaitra un cinglant échecLa vie est à nous va être interdite par la Commission de contrôle et ne sera autorisée que pour les séances privées et à un usage interne au sein du P.C.F.
.
Enfin, il ne faut pas négliger l’importance de la censure
C/Le poids de la censureEn France, le décret du 7 mai 1936 va marquer un durcissement de la censure.
C’est le cadre juridique qui va être en place jusqu’à la veille de la 2ème guerremondiale .
Elle visait à prendre en considération « l’intérêt de la conservation des mœurs et traditions nationales ».
Enfin la circulaire d’Edouard Sée du 25 octobre1937 va encore plus loin entre censurant les films intéressant de près ou de loin les départements militaires ou diplomatiques.D’autre part, le contrôle gouvernemental des productions hollywoodiennes est effectué par The Office of War Information.
Cet organisme n’imposait pas de censuredirecte mais pouvait communiquer des mots d’ordre gouvernementaux et boycotter des films étrangers.
Quand éclate la Première Mondiale, le cinéma a déjà bel et bien dépassé son simple statut d’objet forain, il est devenu un art.
En tant qu’art, il donne l’occasion auxcinéastes d’affirmer leur vision de la société.
La représentation de la guerre permettre l’expression de prise de position.
Ce cinéma engagé dans sa forme extrêmeconduit même à illustrer des idéologies politiques et glisse ainsi vers le cinéma de propagande.
Ce cinéma engagé est aussi le témoin de l’évolution des sociétés qu’ilretranscrit à travers ses propres codes.
Par ailleurs, ces œuvres de par leur caractère plus ou moins « avant-gardiste » ont fait l’objet d’incompréhensions voir mêmede censure.
Enfin, il faut rappeler que même si les films participent à l’évolution des représentations mentales, le pouvoir du cinéma reste limité..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dates première guerre mondiale et dates du cinéma à cette époque
- guerre, film de - cinéma.
- L’engagement de Lyndon B. Johnson dans la guerre du Vietnam fait échouer son combat contre la pauvreté
- LA GUERRE FROIDE (1947-1953): L'engagement américain inquiète l'URSS ?
- La Guerre des étoiles au cinéma