canadien, cinéma.
Publié le 18/05/2013
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Denys Arcand
Le cinéaste québécois Denys Arcand reçoit ici deux récompenses à l'occasion de l'édition 2003 du festival de Cannes : le prix du meilleur scénario et le prix d'interprétation féminine (attribué àMarie-José Croze) pour son film les Invasions barbares, également lauréat de trois césars (meilleur scénario, meilleur réalisateur et meilleur film) et d'un oscar à Hollywood (meilleur filmétranger).Denys Arcand/Corbis
Après une période hésitante, le cinéma canadien, essentiellement grâce à l’ONF, attire l’attention des cinéphiles du monde entier.
L’apparition d’un matériel plus léger, qui offre des possibilités d’enregistrement simultané de l’image et du son, ouvre de
nouvelles perspectives à certains cinéastes américains, français et québécois, qui échangent leurs idées et leurs expériences.
C’est la grande période du cinéma direct, appelé par erreur Cinéma Vérité.
Pour la suite du monde (1963), de Michel Brault
et Pierre Perrault, focalise un débat qui, entre enthousiasme naïf des défenseurs et mauvaise foi ou incompréhension des détracteurs, permet de mieux apprécier un domaine exploré à la même époque en France par Jean Rouch et par Chris Marker, et
aux États-Unis par Richard Leacock.
Brault et Perrault poursuivent leur collaboration pour offrir Un pays sans bon sens (1970) et l’Acadie, l’Acadie (1971).
Simultanément, des films influencés par les nouvelles techniques introduisent dans la fiction un regard neuf dans des productions indépendantes réalisées par des cinéastes issus de l’ONF : en témoignent, par exemple, À tout prendre (1963) de
Claude Jutra, et le Chat dans le sac (1964) de Gilles Groulx.
Désormais, le documentaire québécois — coïncidant avec le regain culturel de la province — développe des formes diverses, du reportage au poème en passant par le film d’intervention
sociale.
Parmi les plus grands réalisateurs de cette époque figurent notamment Arthur Lamothe, avec deux séries de films sur les Amérindiens ( Carcajou ou le Péril blanc, 1973-1978 ; Innu asi, 1979-1980), Fernand Dansereau ( Saint Jérôme, 1968) et George
Dufaux ( Au bout de mon âge, 1976).
Perrault continue sa découverte du Québec, de l’île aux coudres de ses débuts aux bœufs musqués du Grand Nord ( Cornouailles, 1994).
La plupart des cinéastes ayant débuté avec le documentaire à l’ONF poursuivent leur carrière dans la fiction : Gilles Carle ( la Vie heureuse de Léopold Z, 1965 ; la Postière, 1992) ; Denys Arcand ( On est au coton, documentaire, 1970 ; le Déclin de
l’empire américain, 1986, et Jésus de Montréal, 1988, deux grands succès internationaux) ; Pierre Falardeau ( Octobre, 1996) ; Michel Brault ( Entre la mer et l’eau douce, 1967 ; les Ordres, 1974, subtile association documentaire-fiction ; Mon amie
Max, 1994) ; Jean-Claude Labrecque ( la Visite du général de Gaulle au Québec, documentaire, 1967 ; l’Affaire Coffin, 1980 ; le Frère André, 1987) ; Jacques Leduc ( On est loin du soleil, 1971).
Deux cinéastes, à l’écart du documentaire et de l’ONF,
poursuivent une œuvre singulière et forte : Jean-Pierre Lefebvre, auteur du Révolutionnaire (1965) et de Au rythme de mon cœur (1983), et André Forcier, réalisateur de Bar Salon (1974) et du Vent du Wyoming (1994).
4. 2 Le cinéma anglophone
Le Canada anglophone se manifeste parallèlement par des films qui ont quelque mérite à rester hors du modèle hollywoodien.
Le documentaire, outre les pionniers Colin Low et Wolf Koenig, fait preuve de sa vitalité à travers l’œuvre de Donald
Brittain ou de Robin Spry.
Le cinéma de la côte Ouest se différencie de son homologue oriental dans le documentaire ( Who Has Seen the Wind, 1977, Allan King) et dans la fiction ( The Ernie Game, 1967, Don Owen).
Il excelle dans le film
expérimental ( Canadian Pacific, 1974, David Rimmer), genre illustré à l’est par Michael Snow ( la Région centrale, 1970-1971).
Deux cinéastes atteignent une audience internationale : David Cronenberg, réalisateur de la Mouche (The Fly, 1986), de Faux-semblants (Dead Ringers, 1988) et de Crash (1996), qui exploite avec raffinement des genres américains par excellence,
horreur et fantastique ; Atom Egoyan, d’origine arménienne ( The Adjuster, 1991 ; Calendar, 1993 ; Exotica, 1994), qui rappelle la diversité du creuset canadien.
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