burlesque, cinéma.
Publié le 18/05/2013
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Laurel et Hardy
La rencontre entre Stan Laurel (à gauche sur la photographie) et Oliver Hardy (à droite) a lieu en 1926.
Le duo Laurel et Hardy — que tout oppose et rapproche à la fois — se fait rapidementconnaître et apprécier du public, à la faveur de ses prestations comiques et burlesques dans de nombreux films muets.
Puis le succès ne se dément pas avec l'avènement du cinéma parlant :Livreurs, sachez livrer ! (The Music Box, 1932) de James Parrott obtient notamment l'oscar du meilleur moyen métrage de comédie.Bettmann/Corbis
En dehors de Mack Sennett, il faut citer Hal Roach qui exploite ce filon avec intelligence et lance le tandem Stan Laurel et Oliver Hardy, qui ne tarde pas à devenir emblématique du burlesque.
Hal Roach donne également les moyens à Harold Lloyd
d’innover en conjuguant le suspense avec le comique.
L’image de Lloyd suspendu à une aiguille d’horloge au-dessus du vide dans Monte là-dessus (Safety Last, 1923) de Fred Newmayer et Sam Taylor figure parmi les plus célèbres du cinéma.
Cette
fameuse scène de l’escalade du building est réalisée en décors réels, sans truquages apparents.
Bientôt, le film burlesque devient long métrage, et Buster Keaton triomphe avec les Trois Âges (The Three Ages, 1923), coréalisé avec Eddie Cline, tandis que Harry Langdon obtient un énorme succès avec Plein les bottes (Tramp, Tramp, Tramp,
1926), mis en scène par Frank Capra.
Charles Chaplin, de son côté, intègre au burlesque une composante mélodramatique et romanesque nouvelle, qui sera la marque de ses films ultérieurs, dans la Ruée vers l'or (The Gold Rush, 1925).
4 LA CRISE DU PARLANT
Essentiellement visuel, le burlesque connaît une crise avec l'arrivée du cinéma parlant.
Seul Charles Chaplin possède alors une notoriété suffisante pour résister à la mode et continue à réaliser des œuvres muettes jusqu'en 1940.
Pour les autres, la
transition est parfois fatale.
Buster Keaton, Harold Lloyd et Harry Langdon perdent leur public.
En revanche Stan Laurel et Oliver Hardy demeurent très populaires.
Ils persévèrent dans le comique destructeur et les batailles de tartes à la crème,
conservant une audience internationale.
Une nouvelle forme de burlesque se dessine alors, fondée sur l’humour des dialogues autant que sur les gags visuels.
En Italie cette nouvelle voie est ouverte par Totò et par Fernandel en France.
Parmi les réalisateurs on peut citer, en Italie, Carlo
Ludovico Bragaglia avec Animali Pazzi (1938) interprété par Totò et, en France, René Clair avec le Dernier Milliardaire (1934), Richard Pottier et Jacques Prévert avec Si j'étais le patron (1934) et Un oiseau rare (1935), ainsi que Christian-Jaque qui
dirige Fernandel dans François I er (1937).
Signalons également que Robert Bresson a débuté comme réalisateur avec un court métrage burlesque interprété par le clown Beby, les Affaires publiques (1934).
En Tchécoslovaquie se distingue, de 1931 à 1934, le tandem comique Voskovec et Werish.
Aux États-Unis, le renouveau provient des comédiens de music hall et principalement des Marx Brothers qui réunissent à eux quatre les grandes composantes du comique américain : Groucho avec les jeux de mots délirants à double ou triple sens et
les mimiques suggestives, Chico avec les manigances absurdes et les numéros musicaux, Zeppo en faire-valoir bellâtre, et Harpo le muet, également musicien, avec sa gestuelle surréaliste, réminiscence du burlesque primitif.
Leurs films, tels
Explorateurs en folies (Animal Crakers, 1930) de Victor Heerman, Soupe au canard (Duck Soup, 1933) de Leo McCarey, Une nuit à l'opéra (A Night at the Opera, 1935) de Sam Wood ou les Marx aux grands magasins (The Big Store, 1941) de Charles
Riesner, obtiennent un immense succès et paraissent aujourd’hui encore très modernes.
En revanche leurs imitateurs sont moins convaincants.
Les Ritz Brothers traversent ainsi avec une certaine lourdeur plusieurs comédies musicales et ne sont amusants que sous la direction d’Allan Dwan, dans les Trois Mousquetaires (The Three
Musketeers, 1939) et le Gorille (The Gorilla, 1939).
Il convient pourtant de citer les injustement méprisés Trois Stooges (Moe Howard, Shemp Howard et Larry Fine), vedettes de deux cents court métrages de 1934 à 1958 et réels héritiers du
burlesque muet.
Leur débilité insistante et la pauvreté de leurs gags touchent paradoxalement au génie.
Un charme réel se dégage de certains de leurs films, comme No Census No Feeling qui comporte des séquences burlesques stupéfiantes.
Une autre grande figure comique des débuts du parlant est W.C.
Fields, qui campe avec causticité un personnage d’ivrogne irascible, incapable de faire face à la plus élémentaire des réalités.
Parmi ses meilleurs rôles, on peut citer Million Dollars Legs
(1932) d’Eddie Cline, ainsi que les courts métrages d’Arthur Ripley, The Barber Shop (1933) et The fatal Glass of Beer (1933).
Dans un registre anticonformiste et provocateur, Mae West flirte intelligemment avec le burlesque, mais sans renouer avec
les enchaînements de catastrophes qui faisaient la force du genre au temps du muet.
Parallèlement Eddie Cantor, qui ne s’inspire que dans une certaine mesure de l’art burlesque, transpose avec talent ses exhibitions théâtrales à l'écran, avec la
complicité de Leo McCarey dans le Roi de l'arène (The Kid from Spain, 1932) et celle de Frank Tuttle dans Scandales romains (Roman Scandals, 1933)..
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