brésilien, cinéma.
Publié le 18/05/2013
Extrait du document
«
volonté de s’adresser au peuple brésilien en puisant dans la tradition populaire et en créant des formes nouvelles et mobilisatrices.
Par son dynamisme, Glauber Rocha devient le porte-parole du mouvement et publie sous le titre Révision critique du cinéma brésilien (1963) une compilation de ses articles.
Il écrit également, en 1965, un manifeste au double titre significatif :
Esthétique de la faim ou Esthétique de la violence. Son œuvre est à l’image du meilleur Cinema Novo, débordante d’inventions, refusant de se figer dans des formules, puisant aussi bien son inspiration dans l’opéra, le western et la littérature de
colportage du Nordeste que chez S.M.
Eisenstein, Luchino Visconti, Bertolt Brecht.
À travers des films comme Terre en transe (Terra em Transe, 1967), Antonio das Mortes, (o Dragão da Maldade contra o Santo Guerreiro, 1969), le Lion à sept têtes
(Der Leone have sept cabeças, 1970) ou son film devenu testamentaire, l’Âge de la terre (a Idade da Terra, 1980), il est devenu l’une des figures marquantes du cinéma mondial, un très grand créateur de formes et agitateur d’idées.
5 LE CINÉMA MARGINAL
Pereira dos Santos (Nelson), Mémoires de prison
L'écrivain brésilien Graciliano Ramos est emprisonné pendant l'« Estado Novo » (le « nouvel État », organisation politique mise en place au Brésil par Getúlio Vargas entre 1937 et 1945), car ilest soupçonné d'avoir collaboré avec l'Alliance nationale de libération lors d'un épisode resté dans l'histoire sous la désignation de « complot communiste ».
Mémoires de prison constitue laseconde rencontre importante entre Graciliano Ramos et Nelson Pereira dos Santos, qui a déjà réalisé une adaptation cinématographique de Vidas secas (écrit en 1938, réalisé en 1963).
Dans lesdeux œuvres, le réalisateur parvient à rendre compte du style sec et concis de Graciliano Ramos (1892-1953), un des premiers auteurs brésiliens à rompre avec les procédés rhétoriques quiabondaient jusque-là dans la littérature d'Amérique latine.Carlos Vereza (au centre) incarne Graciliano Ramos dans Mémoires de prison (Memórias do cárcere, 1984) de Nelson Pereira dosSantos.The Everett Collection, Inc.
Le développement du Cinema Novo est fortement entravé par le coup d’état militaire de 1964, mais les cinéastes du mouvement participent à leur manière à la lutte politique avec notamment les Héritiers (os Heirdeiros, 1969) de Diegues.
Le seul film
du Cinema Novo à rencontrer un réel succès populaire est Macunaíma (1969) de Joachim Pedro de Andrade.
Cette œuvre est fortement marquée par le tropicalisme, phénomène artistique et sociologique qui s’oppose à tous les académismes, y
compris politiques, et plaide pour les marginalités et les manquements au « bon goût ».
Par ailleurs, on s’interroge sur la validité des principes du Cinema Novo et certains réalisateurs s’expatrient pour poursuivre leurs expériences dans un contexte
plus favorable, ainsi Ruy Guerra tourne en France et Glauber Rocha en Allemagne.
La génération suivante s’oriente vers un cinéma « marginal », volontiers expérimental, dérisoirement appelé udigrundi en référence à l’ underground américain, avec des cinéastes tels que Rogiero Sganzerla ( o Bandido da Luz Vermilla, 1968) ou Julio
Bressane ( Memorias de um Estrangulador de Loiras, 1971).
Dans le même temps, le cinéma commercial doit affronter la concurrence de la télévision, qui s’est accaparé la tradition de la chanchada, et absorbe le public avec ses feuilletons, les telenovelas. L’industrie cinématographique se réfugie alors dans la
pornochanchada, comédie érotique qui demeure dans les limites permises par la censure.
Elle est protégée par l’instauration d’une « réserve de marché », mesure protectionniste réservant un nombre de jours de programmation en salles pour la
production nationale.
Ni successeurs du Cinema Novo, ni expérimentaux désabusés, ni adeptes de la pornochanchada, de nouveaux talents apparaissent néanmoins, sous l’égide de l’entreprise d’économie mixte Embrafilme, tel Bruno Barreto, qui
connaît un certain succès international avec Dona Flor et ses deux maris (Dona Flor e Seus Dois Maridos, 1976), ou Hector Babenco avec Pixote, la loi du plus faible (Pixote, a Lei do Mais Fraco, 1980).
Inspiré d’un roman de José Louzeiro et largement
influencé par los Olvidados de Luis Buñuel, le film est une virulente critique de la pauvreté dans le tiers-monde ; au travers du parcours d’un jeune garçon de 10 ans (interprété avec conviction par Fernando Ramos da Silva) dans les rues violentes,
sauvages, parfois inhumaines, de Rio de Janeiro se dessine parallèlement une sévère dénonciation d’une société brésilienne répressive, corrompue et, plus encore, indifférente.
En 1990, le président Fernando Collor de Mello liquide Embrafilme et la législation qui protégeait le cinéma national.
Un seul film est produit en 1990, au titre de circonstance : Des jours meilleurs viendront (Dias Melhores viaro) de Carlos Diegues.
Pourtant, depuis 1993, grâce à un organisme de la ville de Rio, Riofilme, à une loi sur l’audiovisuel favorisant fiscalement l’investissement dans la production et à l’initiative privée, le cinéma brésilien semble renaître de ses cendres.
Ours d’or à Berlin
en 1998 pour Central do Brasil, Walter Salles, déjà remarqué pour Terre lointaine (Terra estrangeira, 1997), est le chef de file d’une génération de réalisateurs qui tente de renouer avec les thèmes quotidiens et traditionnels de la réalité brésilienne.
D’autres cinéastes sont apparus dans la décennie quatre-vingt-dix : Fabio Barreto, dont o Quatrilho a remporté un franc succès, Tara Amaral, Beto Brandt, Murillo Salles, Luiz Farnando Carvalho, Carla Camuratti.
On assiste aussi au retour
d’« anciens » tels Nelson Pereira dos Santos, Carlos Diegues avec Orfeu do Carnaval, Ruy Guerra avec Estorvo, Paulo Cesar Saraceni avec o Viajante, et Walter Lima Jr., un proche collaborateur de Glauber Rocha.
Enfin, une nouvelle chaîne satellite,
Canal do Brasil, est sur le point d’être consacrée au cinéma national.
Si les « jours meilleurs » annoncés par Carlos Diegues ne sont pas encore assurés, ils font néanmoins plus que poindre.
Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
Tous droits réservés..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Cavalcanti (Alberto de Almeida Cavalcanti, dit Alberto) Réalisateur et producteur de cinéma brésilien (Rio de Janeiro, 1897 - Paris, 1982).
- Le cinéma brésilien (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)
- En quoi la littérature et le cinéma participent-ils à la construction de la mémoire de la Shoah ? (exemple du journal d'Hélène Berr)
- Histoire du cinéma – Liste des concepts
- Cours 10 – L’industrie du cinéma canadien maintenant