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avant-garde, cinéma d' - cinéma.

Publié le 18/05/2013

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avant-garde, cinéma d' - cinéma. 1 PRÉSENTATION avant-garde, cinéma d', genre cinématographique à caractère expérimental et artistique. Si certains intellectuels et plasticiens s'intéressent aux possibilités expérimentales offertes par le cinéma dès ses débuts, c'est surtout en tant que spectateurs. Mais, au fil du temps, ils ont été nombreux à enrichir le septième art de leurs recherches. Historiquement, l'avant-garde cinématographique a recouvert diverses tendances artistiques, notamment le futurisme, l'expressionnisme, le formalisme, le surréalisme, le structuralisme, le Lettrisme, et l'underground. Mais elle dépasse ces catégories et comprend en fait toute forme d'écriture cinématographique qui se démarque nettement et volontairement des codes et des usages du cinéma traditionnel. 2 LES PIONNIERS C'est en 1911 que débutent les essais de peinture sur pellicule de l'Allemand Hans Stoltenberg, vite suivis en Italie par ceux des frères Corradini. Très influencés par le futurisme, ceux-ci composent une mosaïque de couleurs et d'images sans se soucier de narration. Leur film le plus célèbre est Vita futurista (1915). Toujours en Italie, Anton Giulio Bragaglia (1889-1960), créateur de la casa d'Arte, réalise deux films d'avant-garde, Thaïs (1916) et Charme perfide (Perfido Incanto, 1916). La même année, le Français Abel Gance entreprend de déformer les images dans la Folie du docteur Tube, puis commence à superposer des scènes distinctes dans J'accuse (1918). En Allemagne, Robert Wiene (1881-1938), proche de l'expressionnisme, applique les principes plastiques chers à ce mouvement à l'esthétique de son Cabinet du docteur Caligari (Das Kabinett des Dr Caligari, 1919). Aux États-Unis, David Wark Griffith pose, quant à lui, en termes de prise de vue et de montage, les bases de la syntaxe cinématographique telle qu'elle a encore cours aujourd'hui. 3 L'IMPRESSIONNISME CINÉMATOGRAPHIQUE FRANÇAIS En France, le premier mouvement d'avant-garde cinématographique se développe sous l'impulsion du cinéaste et théoricien Louis Delluc (1890-1924). Auteur de films importants comme Fièvres (1921) et la Femme de nulle part (1922), il prône la subjectivité et défend les audaces de la Roue (1923) d'Abel Gance. Il collabore comme scénariste avec Germaine Dulac pour la Fête espagnole (1919) et l'influence pour la Souriante Madame Beudet (1923). Ses idées se retrouvent également dans Coeur fidèle (1923) de Jean Epstein et dans Eldorado (1921) de Marcel L'Herbier (1890-1979). Trois oeuvres restées célèbres représentent cette école liée à la fiction : l'Inhumaine (1924) de Marcel L'Herbier, Napoléon (1927) d'Abel Gance et la Chute de la Maison Usher (1927) de Jean Epstein. 4 LE DOMAINE ALLEMAND Leni Riefenstahl Leni Riefenstahl débute sa carrière en 1926 par un rôle dans la Montagne sacrée (Der Heilige Berg) d'Arnold Fanck. Quelques films se succèdent par la suite avant qu'elle ne passe derrière la caméra pour son premier film en tant que réalisatrice, la Lumière bleue (Das Blaue Licht, 1932). Trois ans plus tard, le Triomphe de la volonté (Triumph des Willens, 1935) dresse un portrait complaisant d'Adolf Hitler. Ne parvenant toutefois plus à trouver le soutien financier nécessaire à l'élaboration de nouveaux films, elle se consacre au documentaire, à l'exception d'un long métrage de fiction, Tiefland, sorti en 1954 après plusieurs années de montage. The Everett Collection, Inc. En Allemagne, à l'époque du muet, certains auteurs d'oeuvres réalistes ou fantasmagoriques développent des formes de cinéma extrêmement stylisées. C'est le cas de Hans Werchmeister avec Algol (1920), de Karl-Heinz Martin dans De l'aube à minuit (Von Morgen bis Mitternacht, 1920), de Fritz Lang avec les Nibelung...

« volonté (Triumph des Willens, 1935) et les Dieux du stade (Olympiad, 1936). 5 EN UNION SOVIÉTIQUE Eisenstein (Sergueï), la Grève Œuvre phare de la propagande soviétique, la Grève (1925) est un film artistiquement brillant et novateur, notamment sur le plan du montage.

Il reflète à la fois le culte du prolétariat alors envigueur et la liberté de création qui caractérise la première décennie post-révolutionnaire.Par la suite, dans les années 1930, la propagande cinématographique, étroitement contrôlée par Stalineen personne, s'est massivement développée en URSS sous l'égide du très contraignant dogme « réaliste socialiste », auquel Sergueï Eisenstein a dû faire allégeance.

Bien qu'il n'ait jamais été àproprement parler dissident, sa sensibilité artistique s'est difficilement accommodée de l'absolutisme stalinien et des lourdes pressions politiques qui se sont exercées sur lui.

La Grève (Stachka,1925) de Sergueï Eisenstein.G.

Loney/Everett Collection Dans leur volonté de révolutionner le fond et la forme du cinéma, les réalisateurs d'Union soviétique sont d’enthousiastes avant-gardistes, comme le montrent les expériences de Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein dans la Grève (Stachka, 1924), dans le Cuirassé Potemkine (Bronenosets Potemkine, 1925), dans Octobre (Octjabre, 1927) et dans la Ligne générale (Geralya Linya, 1929).

Mais d’autres cinéastes sont tout aussi inventifs : Aleksandr Dovjenko l’illustre dans Arsenal (1928) et dans la Terre (Zemlia, 1930).

Cependant, Dziga Vertov est peut-être l’auteur le plus représentatif de l'avant-garde soviétique.

Créateur du cinéma-œil (kinoglaz), puis du Cinéma Vérité (Kino-Pravda), il réalise des symphonies visuelles comme Soviet en avant (Cahgai Soviet!, 1926), l'Homme à la caméra (Tcheloviek s Kinoapparatom, 1929) et Trois chants sur Lénine (Tri pesni o Lenin, 1934). La domination du cinéma académique stalinien met fin à ces expérimentations, dont Alexandre Nevski de S.

M.

Eisenstein représente le chant du cygne. 6 LE CAS FRANÇAIS En France, le mouvement dada et le surréalisme rassemblent des artistes que le cinéma fascine, mais qui hésitent à s'y essayer.

En revanche, de jeunes cinéastes tournent des films d'avant-garde : Claude Autant-Lara réalise Fait divers (1923), Henri Chomette (1896-1941) signe Jeux des reflets et de la vitesse (1923) et Cinq minutes de cinéma pur (1925) et Jean Grémillon réalise Photogénie mécanique (1924). Le peintre et photographe Man Ray s'aventure le premier dans la réalisation avec le Retour à la raison (1923), puis il continue avec Emak Bakia (1927), l'Étoile de mer (1928), d'après un scénario de Robert Desnos et le Mystère du château de dés (1929).

C'est ensuite le peintre Francis Picabia qui collabore avec René Clair pour Entr'acte (1924). Fernand Léger signe alors le Ballet mécanique (1924), Marcel Duchamp réalise Anemic cinema (1925) et Germaine Dulac adapte un scénario d’Antonin Artaud, la Coquille et le Clergyman, (1927) qui n’a pas le bonheur de plaire au groupe surréaliste qui lui préfère les documentaires scientifiques de Jean Painlevé (1902-1989). Les surréalistes boudent également les audaces de Jean Renoir dans la Petite Marchande d'allumettes (1928), méprisent le Sang d'un poète (1930) de Jean Cocteau.

En revanche, ils acclament les fulgurances poétiques, l'onirisme ironique, la sexualité dévoilée et les automatismes cinématographiques d' Un chien andalou (1929) et de l'Âge d'or (1930) de Luis Buñuel et Salvador Dalí.

De leur groupe, seul Jacques Brunius (1906-1967) devient réalisateur avec Violon d'Ingres (1939). Il faut également citer Jean Vigo pour À propos de Nice (1929) et pour Zéro de conduite (1933) dont les audaces formelles sont au service d'une description d'une sensibilité et d'une sincérité admirables du monde de l'enfance.

Cependant, le fait que chez Vigo l'innovation visuelle n'apparaisse jamais comme une fin en soi mais soit en quelque sorte spontanément appelée par le sens même du récit (lequel récit est en lui-même tout à fait classique), fait de lui un cinéaste inclassable auquel l'étiquette d'avant-gardiste ne correspond pas entièrement, bien qu'il ait été l'un des cinéastes les plus libres et les plus inventifs de l'histoire, ce que confirme l'Atalante (1934), son dernier film et ultime chef-d'œuvre. 7 AILLEURS DANS LE MONDE L'auteur de documentaires néerlandais Joris Ivens, avec Étude sur le Zeedijk (Zeedijk Film Studie, 1927) et le Pont (De Brug, 1928), les Belges Charles Dekeukeleire (1905-1971) avec Impatience (1928), Henry Storck avec Images d'Ostende (1930) et les membres de l'école anglaise du documentaire (1929-1940) se rapportent plus ou moins directement à l'avant-garde.

Au Japon, Teinosuke Kinugasa (1896-1982) signe l'expérimental Une page folle (Kurutta ippreji, 1926).

En revanche, le. »

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