septembre 1998 dans le monde (histoire chronologique)

POLITIQUE

Un ancien Premier ministre rwandais est condamné pour génocide

2

À Arusha, au Zimbabwe, le Tribunal pénal international pour le Rwanda condamne à la prison à vie Jean Kam-bada. Premier ministre du Rwanda en

1994, au moment du génocide des Tutsis et des Hutus modérés. Celui-ci avait reconnu sa responsabilité dans les massacres et avait collaboré avec le tribunal.

L'affaire Lewinsky

est dévoilée au grand public

9

Le procureur spécial Kenneth Starr remet au Congrès son rapport sur l’affaire de la liaison entre Bill

Clinton et Monica Lewinsky, stagiaire à la Maison-Blanche. Le document

indique que le président et la jeune femme ont eu des rapports de nature sexuelle (fellations) à dix reprises et rentre dans des détails tout à fait intimes. Il conclut sur le fait que le président a commis de graves infractions pouvant ouvrir la voie à une procédure de destitution : mensonge, faux témoignage, obstruction à la justice, parjure, subornation de témoin et abus de pouvoir. La majorité républicaine du Congrès décide aussitôt de la publication du document sur le réseau Internet. Dans les heures qui suivent, des sondages indiquent que 66 % des Américains estiment que M. Clinton devrait pouvoir terminer son mandat.

11

septembre

Lionel Jospin reçoit un rapport sur la Corse

9

Le document a été rédigé par la commission parlementaire sur la gestion des fonds publics en Corse, présidée par le député PS Jean Glavany. Il dénonce l’émergence dans l’île d’un «système prémafieux», met en cause à la fois les élus locaux qui « n’ont pas pris la mesure de leurs responsabilités» et les gouvernements successifs depuis vingt ans qui ont cru que «la paix civile s’achète ou se vend à coups de nouvelles dérogations fiscales, de dettes effacées ou d'amnisties excessives». La Caisse de développement de la Corse (Cadec) et le Crédit agricole sont particulièrement mis en cause.

Le président Liamine Zeroual annonce son retrait

12

Le président algérien annonce que des élections présidentielles anticipées auront lieu avant février 1999 et qu'il n'y sera pas candidat. Pour expliquer cette décision soudaine, plusieurs hypothèses sont évoquées : l’état de santé du général Zeroual, l’exacerbation des tensions sociales, mais, surtout, les clivages importants au sein de l'équipe dirigeante. Le développement de l’affaire Mohamed Betchine, au cours des semaines précédentes, semble accréditer cette dernière hypothèse : très proche du président Zeroual, ce général avait été mis en cause pour son affairisme par une partie de la presse, aux mains d’un clan rival de hauts gradés. En outre, le général Betchine passait pour un partisan d’une ligne islamo-populiste rejetée par la fraction éradicatrice-laïquc du haut commandement militaire.

Evgueni Primakov est investi comme Premier ministre

Après avoir rejeté par deux fois la candidature au poste de Premier ministre de Viktor Tchemomyrdine, la Douma (Parlement) accepte par 315 voix contre 63 et 15 abstentions

13

celle de M. Primakov, jusqu’alors ministre des Affaires étrangères. Âgé de soixante-neuf ans, spécialiste du monde arabe, M. Primakov a d’abord exercé la profession de journaliste avant de diriger différents centres de recherche sur la politique internationale puis de rejoindre, en 1991, le KGB au poste de n° 2. En 1996, il remplace à la tête de la diplomatie russe Andreï Kozyrev, jugé trop prooccidental. L’autorité de Boris Eltsine, forcé de se déjuger sur le choix de son jeune poulain Kirienko puis incapable d’imposer le retour aux affaires de M. Tchemomyrdine, est ainsi gravement remise en cause. M. Primakov tente de rassurer les Occidentaux en déclarant qu’il entend poursuivre les réformes et payer toutes les dettes de la Russie. Il constitue son équipe en nommant aux postes de commande des communistes et des «centristes», proches de M. Tchemomyrdine, et des libéraux. Toutefois, il rencontre rapidement de grosses difficultés : ainsi, Alexandre Chokhine, devenu ministre chargé des relations avec les institutions financières internationales, démissionne après la nomination aux Finances de Mikhaïl Zadomov, poste que ce dernier occupait déjà dans le gouvernement Kirienko.

Maintien des partis nationalistes aux élections en Bosnie

En Republika Srpska (entité serbe de Bosnie), le Parti radical serbe (SRS) l’emporte sur les modérés de la présidente Biljana Plavsic soutenus par les Occidentaux. Toutefois, c’est un Serbe modéré qui est élu à la présidence collégiale de la Bosnie, à la place d’un extrémiste du fait des réfugiés musulmans qui ont voté à leur ancien domicile. Dans les communautés croate et musulmane, les candidats nationalistes restent en tête, mais les petits partis démocrates enregistrent une légère progression. Le processus de pacification mis en place après les accords de Dayton en décembre 1995 ne sera pas facilité par le résultat de ce scrutin.

Tirana à nouveau en proie à l'émeute

Les partisans de l'ex-président Sali Berisha s’opposent violemment aux forces de l’ordre après l'assassinat d’un député du Parti démocratique (PD). Le Premier ministre socialiste, Fatos Nano, est accusé par la foule d’être responsable de cette mort. Malgré les défis de M. Berisha, M. Nano se maintient en place en se prévalant du soutien de la communauté internationale. Le 28, regrettant publiquement de n’avoir «eu le soutien ni des membres de la coalition ni de son parti », il donne sa démission.

François Bayrou est élu à la tête de l'UDF

16

Avec 89 % des voix, le président de Force démocrate succède à François Léotard à la tête de la confédération créée par Valéry Giscard d’Estaing en 1978. L’organisation a été affaiblie par le départ, en mai, d’Alain Madelin et de Démocratie libérale et par les hésitations de certains de ses élus face au Front national et à la démarche de Charles Millon.

L'ETA annonce une trêve

17

Trois jours après que les partis nationalistes modérés et la coalition Herri

Batasuna, vitrine légale de l'ETA, ont proposé une solution négociée au conflit, l’organisation indépendantiste