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Aux états généraux la folle journée du 6 mai 1789 (chronologie)

Publié le 30/08/2013

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chronologie

 

 

Dès leur première journée de travail, le 6 mai, les états généraux sont en crise. Les élus de la noblesse et du clergé refusent de siéger avec le Tiers état et de vérifier leurs pouvoirs en commun. Les privilégiés marquent ainsi leur volonté de maintenir la distinction par ordre. Les députés du Tiers décident de ne pas céder et de prendre le nom de « Communes «.

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« OUI SONT LES DÉPUTÉS DU TIERS ÉTAT ? Contrairement à certaines idées reçues, les députés du Tiers état ne sont pas des paysans, des ouvriers ou des pauvres gens, illettrés et barbares, tout droit sortis de leur campagne.

Pour la plupart, ce sont des bourgeois, instruits, cultivés et désireux de faire évoluer la société et de transformer l'État.

On compte parmi eux des hommes de loi en grand nombre, mais aussi des négociants et des marchands.

Tous ces notables provinciaux, non issus de l'aristocratie, sont conscients des blocages de la société et prédisposés, par leur instruction, leurs idées et leur réussite, à orchestrer un changement profond.

Ils forment une communauté assez homogène, venue des quatre coins de la France, animée d'une même volonté collective de s'unir contre les aristocrates et le clergé.

On y rencontre des personnalités qui vont devenir des grands noms de la Révolution, tels Barnave, Robespierre, Touret, Buzot, Rabaut Saint-Étienne ou Bailly.

Seuls deux d'entre eux sont des privilégiés, élus sous l'étiquette du Tiers : l'abbé Sieyès, auteur d'une brochure intitulée Qu'est-ce que le Tiers état ? et le vicomte de Mirabeau, député d'Aix-en-Provence, qui a été rejeté par les « siens ».

même salle.

Les nobles refu­ sent catégoriquement.

Le clergé, lui, est plus mitigé, mais se range dans un pre­ mier temps à l'avis des aris­ tocrates.

Car si la vérification des pouvoirs s'effectue en commun, il en sera de même pour les délibérations et les votes.

Cela marquera la fin de la distinction des ordres sur laquelle repose jusque-là l'Ancien régime.

Les privilé­ giés ne veulent pas en entendre parler.

En outre, si l'on vote par tête, les dépu· tés du Tiers état, plus nom­ breux que ceux de la nobles­ se et du clergé - par leur doublement accordé en décembre 1788, ils sont en nombre presque égal à celui des deux autres ordres réunis - parviendront à faire passer toutes les lois par les­ quelles ils entendent réfor­ mer la société.

Les Communes voient le jour Dès cette première journée -% de travail, les états généraux § -~ sont dans l'impasse.

Les ; heures passent et chacun & ~ campe sur ses positions.

Les o ::g: députés du Tiers n'acceptent ;;; pas de siéger et de vérifier ë ""'c.o les pouvoirs séparément.

Devant l'obstination des aris­ tocrates, ils décident de prendre le nom de « Com­ munes», en référence à la chambre des Communes anglaise.

Ainsi le Tiers état affirme-t-il son intention de tenir tête au roi.

La journée du 6 mai marque le début d'un bras de fer entre les représentants du peuple et les privilégiés.

Inquiet de la tournure prise par les évènements, le Gou­ vernement tente de rétablir, Je 7 mai, la censure de la presse en faisant saisir Le Journal des états généraux que Mirabeau a publié sans auto­ risation.

Le turbulent élu du Tiers contourne hardiment l'interdiction en changeant Je titre de sa publication.

Le 10 mai, celle-ci est rebaptisée La Lettre du comte de Mirabeau à ses commettants.

Le Gouverne­ ment laisse faire et la liberté de la presse se trouve du même coup préservée.

Le blocage auquel les états généraux doivent faire face va durer un mois.

Contraire­ ment aux deux autres ordres, les élus du peuple sont très unis et animés d'une même volonté de faire évoluer la société.

Du côté des aristo­ crates, des voix discordantes se font entendre, car une par­ tie de la noblesse adhère aux idées de la Révolution.

La division règne aussi du côté du clergé où nombre de curés de campagne sont atti­ rés par les idées du Tiers.

Ces désaccords vont être déterminants.

Ils aboutiront au ralliement d'une partie des élus du clergé au Tiers état et à la création de l'As­ semblée nationale, le 17 juin.. »

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