Catégorie : Philosophie
-
Peut-on dire que la connaissance scientifique est la connaissance commune devenue plus rigoureuse ?
Le désir de connaître est, en effet, un des puissants moteurs du coeur humain. L'opération par laquelle l'esprit tendà saisir le fond des choses et leur essence, la volonté d'y parvenir, sont quasi coextensifs à l'existence humaineconçue à juste titre comme transcendance : exister, c'est aller vers le vrai, tenter d'expliquer le réel au senspresque étymologique du verbe « expliquer » : explicatio, en latin, désigne l'action de déplier ; explicare signifiedéployer et exposer. Pour le coeu...
-
Appréciez ce jugement de Claude Bernard: "On expérimente avec sa raison" ?
3. Toute mise en oeuvre des faits s'appuie elle-même sur une théorie. Donc on expérimente avec saraison. Exemple : Le Verrier fait l'hypothèse de l'existence de Neptune ; il vérifie l'hypothèse en observant Neptune avecson télescope ; cette expérimentation n'est possible que grâce aux théories newtoniennes : Le Verrier expérimenteavec sa raison. La connaissance scientifique donne naissance à des théories construites sur des principes fondamentaux. Qu'il y ait une rupture radicale entre le phénom...
-
L'oeuvre d'art est-elle une imitation de la nature ?
une émotion d'ordre sensible. La combinaison heureuse d'éléments divers au sein des choses, le bon accord desformes ou des couleurs déterminent en nous plaisir ou même joie. C'est de cette émotion engendrée par la beautévivante qu'est partie la conception qui voit dans l'oeuvre d'art une copie du réel. La beauté naturelle fut antérieureau beau artistique. Dès lors, ne convient-il pas de la copier fidèlement ? b. L'imitation de la nature a pour fin d'exprimer cette beauté naturelle. S'il existe...
-
Pourquoi applique-t-on le terme de "création" à l'activité artistique ?
transfiguration de ce monde ou l'instauration d'un nouvel univers, comme nous allons tenter de le démontrer. 2. L'activité artistique représente, en réalité, un dur travail pour idéaliser l'apparence et non point lareproduire. Les désirs et les pulsions de l'homme s'expriment à travers une oeuvre et, en particulier, l'oeuvre d'art.Dans l'oeuvre, c'est-à-dire l'organisation de matériaux exprimant un idéal esthétique, l'homme projette précisémentses pulsions et ses désirs. La création et la...
-
Une oeuvre d'art est-elle un objet sacré ?
2. Mais la conception précédente aboutit à ne même pas faire de l'oeuvre d'art un objet, distinct dusujet : l'oeuvre devient manifestation subjective. Dans cette perspective, l'art et l'oeuvre d'art sont purement subjectifs. Cette conception populaire — qui voit dansl'oeuvre d'art une copie du réel, engendrant une jouissance purement sensible, et qui privilégie l'inspiration dans lagenèse de la création artistique — aboutit à un subjectivisme radical : en effet, le simple plaisir des sens est re...
-
L'art n'a-t-il pour fin que le plaisir ?
L'élément d'universalité lié au jugement et à la sphère esthétique n'est nullement comparable à celui du jugementscientifique. Le Beau et l'art, tout en exigeant l'universel, conservant un objet individualisé (un tableau de Picassoest strictement différent de tout autre) alors que le jugement de vérité (scientifique) possède un objet général (cf.concepts scientifiques)Ainsi, l'oeuvre d'art, loin d'être un reflet du réel, est invention d'un Beauté originale, spirituelle et universelle. Elle estda...
-
L'histoire produit-elle son sens ou bien ce sens lui est-il communiqué ?
L'HISTOIRE A-T-ELLE UN SENS? Dans son Discours sur l'histoire, Paul Valéry montre que, selon le ~ point de vue duquel on se place, Robespierre et Saint-Just, acteurs de la Révolution française puis de la Terreur, sont ou bien des« saints», e ou bien des «monstres». La question posée dans ces termes montre Ul que l'histoire peut tout à fait changer de sens selon les points de vue. :c Mais le sens de l'histoire ne dépend-il que...
-
L'histoire est-elle une science ?
est nécessaire d'opérer une critique sévère des témoignages ou documents par des recoupements concordants etvraisemblables. Des règles de recherche très strictes existent donc. — L'organisation des faitsAdossé à des faits apportant une connaissance valide et vraie, l'historien cherche un enchaînement logique. Il vas'efforcer de construire une synthèse historique, en établissant des liens entre les événements : il donne à la sériedes faits historiques une forme d'intelligibilité.Ce travail se he...
-
-
Pensez-vous que l'homme est le seul être à avoir une histoire ?
RAPPEL: Le communisme chez MarxDes quelques rares pages laissées par Marx, il apparaît que le communismedésigne le régime social et économique de la fin de l'Histoire lorsque lapropriété privée des moyens de production et donc la lutte des classes qui enest le corollaire auront disparu. Sur le plan social, le communisme se définitcomme un socialisme radical. Alors que la devise du socialisme est "A chacunselon son travail", celle du communisme est "A chacun selon ses besoins". Dans cette p...
-
La vérité dépasse-t-elle l'individuel et le personnel ?
b. Le jugement subjectif et ses critèresLe doute porte d'abord sur l'accession à la connaissance de l'Idée. Quel critère permettra de savoir si l'on a atteintl'Idée ? Platon ne la déclare-t-il pas lui-même, dans le Parménide, pratiquement inaccessible ?Or l'expérience immédiate et quotidienne nous incite à déclarer vrais toutes sortes de phénomènes qui se déroulentdevant nous. Le soleil est très chaud aujourd'hui : voilà un énoncé que nous déclarons être vrai sans hésitation. Dèslors, notre opin...
-
L'histoire ne raconte-t-elle que des "histoires" ?
lui sont propres. L'impossibilité d'éviter la forme du récit dans la discursivité historique Comment choisir les faits significatifs?Si rigoureuse que soit la méthode, si objective et parfaite que puisse être sa connaissance des faits, l'historien doitcommencer par choisir, parmi tous les faits possibles, ceux qu'il considérera comme significatifs, par opposition àceux qui seront insignifiants. Un tel choix est nécessaire : il serait impossible de tout retenir, le passé est trop riche.Refuser de...
-
L'individu doit-il avoir peur de l'État ?
I. L'individu n'a pas à avoir peur de l'État, qui le protège contre ses semblables, intrinsèquement mauvais a. L'individu avant l'Etat vit dans la peur perpétuelle de ses semblables Nous commencerons par affirmer que l'individu ne doit pas avoir peur de l'Etat, pour la bonne raison qu'il est mieuxfondé à avoir peur de ses semblables. C'est pourquoi nous commencerons par défendre la thèse de la méchanceténaturelle de l'homme, avant de montrer que l'Etat est préci...
-
Peut-on à la fois obéir et être libre ?
A. Introduction Obéir, c'est se soumettre, se plier et acquiescer. Ce verbe suggère une idée de passivité. En effet, obéir désignel'acte par lequel nous nous conformons à ce qui est imposé par autrui, à ce qu'il ordonne ou défend. Ainsi obéit-on àun maître, à une puissance ou à une loi. Par exemple, un élève se soumettra à la discipline scolaire collective, unesclave, à la loi de son maître. Fondamentalement, on obéit à une nécessité, c'est-à-dire à un enchaînement decauses et d'effets auquel on...
-
Peut-on dire que la liberté est d'abord la reconnaissance de la nécessité ?
« Telle est cette liberté humaine que tous se vantent de posséder et qui consiste en cela seul que les hommessont conscients de leurs désirs et ignorants des causes qui les déterminent. » Spinoza, Lettre à Schuller, 1674. Pour Spinoza, l'illusion du libre arbitre vient du fait que les hommes sont tout à fait conscients de leurs actions, maisqu'ils ignorent les causes qui les déterminent. « Aucun physicien ou physiologue qui étudierait minutieusement le corps de Mozart, et tout particulièrement...
-
Peut-on parler de servitude volontaire ou d'esclavage consenti ?
déploie alors dans la provocation et le refus. En saisissant son lecteur au plus vif de ses croyances politiques avecun ouvrage qui n'est pourtant pas simplement un pamphlet antimonarchique local, Étienne de La Boétie (1530-1563)le contraint à s'interroger sur le pouvoir qu'il endure, en même temps que sur sa soumission aux catégories del'opinion. Le Discours sur la servitude volontaire (1548, dit aussi le Contr'Un) ne se contente pas d'affirmer que lapolitique présente est intolérable,...
-
Y a-t-il des guerres justes ?
lors d'une guerre, chacun des participants peut considérer sa cause comme étant la seule juste. Il en va ainsi parexemple pour les guerres de religion par exemple. C'est ce que montre Nietzsche dans La Généalogie de la morale. En effet, selon lui, les valeurs n'existentpas en tant que telles. Ce sont des perspectives, elles sont projetées dans les choses et dans le monde par deshommes assez sûrs d'eux-mêmes pour déclarer qu'ils proclamaient la vérité. Ainsi, Nietzsche dénonce dans l...
-
-
La recherche du bonheur vous paraît-elle constituer un idéal moral ?
peur. » Eprouver du plaisir, c'est d'abord combler un manque : boire quand on a soif, se rassurer quand on a peur. En soi, un plaisir est toujours bon, une souffrance, un désir non comblé, toujours mauvais. Ainsi Epicure nous incite à classer nos désirs, et à adopter face à eux une stratégie telle que nous serons facilement comblés et rarement insatisfaits. Il y a d'abord les désirs naturels (dont certains sont naturels et nécessaires et d'autres seulement naturels) ; et ensuite l...
-
Peut-on parler de sociétés en avance et de sociétés en retard ?
certaines sociétés ne paraît évidente et naturelle que parce qu'elle s'appuie sur une longue histoire et sur la forcesouveraine de l'habitude. La thèse selon laquelle il y aurait des sociétés en avance et des sociétés en retard nous apparaît commeinacceptable d'abord du point de vue de ses conséquences. Les sociétés « en avance » peuvent en effet seprévaloir de cette avance pour dominer les autres sociétés. Elles auraient en effet le devoir d'aider les autressociétés...
-
l'homme est-il par nature un animal politique ?
(qui ne sont pas politiques, mais grégaires) se limite à l'expression des passions, le langage permet la formulation dejugements objectifs sur le juste et l'injuste, règles de la vie commune. B. Les cités justes Mais, qu'est-ce qu'une cité juste ? C'est une cité où le pouvoir est exercé au profit de tous, et non au profitexclusif des gouvernants ou d'une frange de la population. Dans ces derniers cas, le pouvoir ne mérite pas le nom de« politique », mais de despotique. Une fois réglée la ques...
-
Peut-on vouloir le mal ?
attelage composé d'un cocher et de deux chevaux. L'un est blanc, docile, l'autre est noir, à les oreilles poilues et semontre sourd aux injonctions du cocher ; il menace ainsi l'équilibre de l'attelage. Il y a donnc trois instance dansl'âme. Le cocher figure la raison, qui a pour tâche de diriger. Le « cheval blanc » représente le siège de l'honneur, de la colère. Le « cheval noir » symbolise l'âme concupiscible, siège des désirs, et plus précisément des désirs liés au corps. Or ces désirs o...