Catégorie : Français / Littérature
-
L'AVION BLESSÉ - Henri TROYAT, La Neige en deuil
derniers termes, devenus techniques, étaient au départ des métaphores (assimilation de l'avion à un animal) : onverra plus loin que la personnification de l'appareil va en quelque sorte leur redonner une valeur métaphorique; pourl'instant, ils appartiennent pourtant au vocabulaire technique de la description.Le troisième effet réaliste (qui comprend le précédent) tient à l'aspect visuel de l'évocation, et dans celle-ci, auchoix de termes forts, crus, en rapport avec l'intensité de la catastrophe...
-
Le château de heidelberg de Victor HUGO, Le Rhin, lettres à un ami, lettre XVIII
produit normalement une impression de grandeur. On comprend donc la fréquence des termes évoquant l'ampleurdes choses : « immense halo », « magnifique amas d'écroulements », «vaste broussaille», «creux profond», «grospilier», «grande tête», «grand néant», «géants de pierre», «majesté inexprimable », «enchevêtrement des brècheset des crevasses», «corridors inaccessibles », etc.Mais sitous ces traits peuvent être considérés isolément comme réalistes, leur rassemblement ne l'est pas. C'estvolontair...
-
« PRINTEMPS PASSÉ » de COLETTE, La Maison de Claudine
signalé l'activité qui domine le premier paragraphe : la taille des plantes et ce qui s'ensuit. Mais tout se meut dans lesecond paragraphe. La colline « fume » ; le moment de l'aube « passe » très vite; tout « croît »; chaque chose faiteffort vers le haut. C'est bien entendu l'exemple de la pivoine qui est le plus significatif. D'une part, les termesindiquant le mouvement ascensionnel de la pivoine se multiplient : « pousse/ un tel jet! dépliées! traversent/emportent/ suspendent dans...
-
RETOUR AU PAYS de Jules VALLÈS, Le Bachelier
la Loire bleue!» Il y a véritablement surimpression du spectacle passé sur la réalité présente. Nous pouvons noter ànouveau le point d'exclamation : le narrateur recherche avant tout son émoi ancien. Ce qu'il voit n'est qu'unprétexte. Il dit aussitôt : «Je regardais ». C'est un souvenir d'enfance, qui a constitué son être de toujours, qu'il seplaît à contempler.Le paysage de la Loire bleue est -alors décrit, idéalement, tel que le voyait l'enfant: coloré, riche, humain, en parfaitcontra...
-
MISÈRE DE JÉRUSALEM - GARNIER, Les Juives
de la strophe, T'a dévestue, qui donne à imaginer Jérusalem, comme tout à l'heure Jéhovah, sous une formehumaine.Au cours de la troisième strophe, la cité est maintenant interpellée, comme un être vivant, sous son nom de Sion;et la personnification va être complétée et précisée. Cette ville a un visage, que le malheur a obscurci (le verbeobscurcir, appliqué métaphoriquement à un visage, suggère la tristesse et le deuil, comme le verbe plus moderneassombrir); elle a un coeur, dont la duret...
-
Au Cabaret-vert de RIMBAUD (Commentaire composé)
» (et non pas simplement « coloré »), du jambon rose, de la table verte (avec insistance sur cette couleur par lenom du lieu) ; formes lourdement matérielles de la « fille aux tétons énormes », cette fille du Nord qui, évoquéeentre la commande et le service du jambon, et de façon à l'imaginer grasse et d'une solide bonne santé, peutprendre facilement à son tour, dans l'imagination du lecteur, les couleurs vives du jambon. L'appétit sexuel évoquédans sa naïve simplicité cède d'ailleurs le pa...
-
Extrait du Roman inachevé (Aragon)
de joliesses, mais de quelque Chose qui se veut plus profond, plus vrai, et aussi plus difficile à vivre. plan du commentaire composé Introduction 1. Longue et multiple est la tradition des poèmes d'amour, sensuel ou idéal, charnel ou sentimental, chantant avecRonsard les charmes de l'instant ou avecLamartine l'angoisse du temps qu'on ne peut retenir. 2. Plus rare dans la tradition poétique est l'application que fait Aragon de ce lyrisme à la permanence de l'amourconjugal, dans le vaste ensemb...
-
BAïF, Jean-Antoine de
l'année suivante, refuse d'en- registrer ses statuts, et de la Sorbonne, toujours hostile à la nouveauté. Première ébauche d'un con- servatoire, l'Académie a pour objet de mettre en oeuvre de façon expérimentale l'associa- tion étroite entre musique et poésie prônée par Baïf, des théoriciens et des poètes comme ceux de la Pléiade. Ayant la volonté d'abolir les frontières entre les différents arts, elle accueille d'autres disciplines : elle frappe des médailles, s'int...
-
-
Colloque sentimental de Paul Verlaine
donc quelque chose qui revient à l'esprit plus ou moins déformé. Ce qui complète l'étrangeté c'est la texture desêtres qui se meuvent comme dans le lointain, aux« yeux morts », aux « lèvres molles », à la limite entre des êtres sans volonté, vidés de substance morale, ou devéritables ombres : on ne sait ; et tout en devient singulier. Leurs mouvements aussi appartiennent-ils au présentou à un monde chimérique ? Le passé composé : « ont ... passé », « ont évoqué » et surtout la locution temporell...
-
ADIEU PARIS, ADIEU POUR LA DERNIERE FOIS de François MAYNARD
D'Artagnan qui montaient sur Paris riches de désir de réussite.• Les coupes qui martèlent le premier vers pourraient être imitatives d'objurgations intimes.• On dirait que MAYNARD veut se persuader lui-même d'abandonner tout ce qui avait été aiguillons et motivations.• Car, les contemporains nous l'apprennent, ce secrétaire de MARGUERITE DE VALOIS, elle-même poète, ceprésident au présidial (noblesse de robe), cet académicien — il fait partie de l'Académie française dès sa création —a été...
-
JEAN GIONO, Le Hussard sur le toit
sans tête », ce qui explique son rejet.• Dans ce grenier, on peut voir aussi des habits. Ils sont différenciés, du moins en gros : ce sont « les robes et lesredingotes ».• Enfin, autre indication donnée : « les souliers ».• Il s'agit bien de choses qui ne servent plus et que l'on entasse sous les combles.• Cependant, pas la moindre impression d'entassement ou de bric-à-brac, comme dans la plupart des pièces de cegenre ou comme dans la description de MAUPASSANT.• À peine de poussière, pas de noti...
-
Plaisir de l'aube: SIDO, Colette
• Elle est en osmose, en accord complet (« connivence ») avec elle, dès ses manifestations « premières » (adjectifvolontairement répété), dès l'apparition du « soleil », lui aussi en train de naître, de sortir de son oeuf en quelquesorte (« éclosion »), dont il a même alors la forme « ovale ».• Donc bonheur de vivre ressenti dans ses sources mêmes : « état de grâce indicible », de qualité rare. Deuxième partie : « Ma mère » (§ 3) • Pause qui est aussi un hymne à Sido. Préparation au bac 87• Mè...
-
Nuit d'Afrique de Léopold Sédar SENGHOR, Chants d'ombre
paraître cette assimilation parfaite et faire ressentir les valeurs d'harmonie qui imprègnent ce Tout indissociable donc« mélodique ».• Un tel animisme repose naturellement sur des contacts charnels : « la forêt de senteurs » et surtout « l'élanfougueux des collines jumelles » qui évoquent implicitement les seins fermes d'une poitrine aux formes « élégantes »,en sont la preuve. Ainsi la description utilise-t-elle pratiquement toutes les possibilités sensorielles; mais elle insisteparticulièreme...
-
Thématique d'oral: « il fallait édifier... » ou une pensée progressiste
• Tantôt, et le plus souvent au xviiie siècle où le procédé devient méthode, on contournera l'obstacle en faisant riredes travers, attaqués par :— la satire, la caricature : Portraits de Montesquieu (Lettres persanes, XLVIII) ;— l'ironie : Fontenelle, La Dent d'or (Histoire des oracles, IV) ; Voltaire, L'Ingénu, chap. I ;— l'humour : Montesquieu, De l'esclavage des Nègres (L'Esprit des lois, XIV).N.B. : Précisons ici la différence établie par le philosophe Bergson entre Ironie et Humour :Ironie...
-
Thématique d'oral: « instruire c'est former »... un homme digne de ce nom
Ex : Montaigne, Essais, I-xxvi, « Instruire, c'est former le jugement ».• Il ne faut pas « tenir à l'enfant des discours qu'il ne peut entendre » : (Rousseau, Émile, III, Première leçond'astronomie »), mais éveiller sa « curiosité de s'enquérir de toutes choses » (Montaigne) ; il recommande, avecRousseau, les voyages qui permettent de « frotter et limer sa cervelle à celle d'autrui ».• La méthode doit également être attrayante, ne reculant pas devant des méthodes directes, leçons de choses...
-
étude thématique d'oral: la rencontre
précieux de l'époque — est présenté sous un deuxième aspect. Après la rencontre chez le joaillier entre Mlle deChartres et le Prince de Clèves — rencontre fortuite, dont précisément la touche dehasard » ressemble bien à la mise en marche du destin, voici donc ensuite La rencontre au bal (Princesse de Clèves,1re partie) entre Mme de Clèves et le duc de Nemours ; elle est vue sous un angle différent. C'est une sorte de «re-connaissance » pour Mme de Clèves que tout le monde a préparée à voir le hé...
-
-
L'oeuvre de Steinbeck
....... Carol Henning , la première femme de John Steinbeck , a vécu à ses côt és des années de grande misère , avant qu 'il ne connaisse la richesse e t les honneurs . Elle a partagé sa vie jusqu 'en 1943. À la suite ~e ..... son prem1er divorce , Steinbeck a épousé Gwyndolyn Conger . Ils sont restés mariés de 1943 à 1948 . C'est également la mère de ses deux enfants : Thom et John , que Steinbeck adorait. peine de quo i man ger. C'e s...
-
L'oeuvre de Swift
reproches. Elle en mourut quelques semaines plus tard. « Je crois que j'aurais supporté plus volontiers la torture que les mortelles paroles que vous m'avez dites », lui écrivit-elle. Ces passions et ces misères l'avaient atteint alors qu'il était à la fois au sommet de la gloire et au comble de la disgrâce. Depuis 1714, son parti n'était plus au pouvoir. A Swift, les nouveaux maîtres lui avaient donné un os à ronger en le faisan...
-
L'oeuvre de Shakespeare
SHAKESPEARE ET SON ŒUVRE 41 28 mai 1583. Suivirent, en février 1585, des jumeaux, Hamnet (mort en 1596) et Judith. Mais on sait qu'il était à Londres en 1592 grâce à un pamphlet polémique, produit par un autre dramaturge- à cette date il était donc assez connu pour faire l'objet d'une attaque! Londres et la voie du théâtre À l'époque élisabéthaine, on enferme les vagabonds et personne ne circule li brement ; les troupes de théât...
-
L'oeuvre de Proust
Refusé par tous les éditeurs, le premier volume est publié à compte d'auteur, chez Grasset, en 1913, dans une indifférence quasi générale. La gloire ne viendra qu'en 1919, quand le deuxième . volume, A l'ombre des jeunes filles en fleurs, sera couronné par 1 'Académie Goncourt. Paraissent ensuite Le côté de Guermantes (1920), Sodome et Gomorrhe (1921) et, après la mort de Proust qui, jusqu 'à son dernier jour, n'avait cessé d'enrichir so...