Catégorie : Français / Littérature
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Mors de Victor Hugo, Les Contemplations (commentaire)
La logique de cette métamorphose, où chaque réalité humaine passe du tout au rien, présente tout de même uneexception : les enfants ne sont pas transformés en cadavres, mais « en oiseaux ». Il y a mutation, certes, mais nonopposition. Cela s'explique bien sûr par la délicatesse du poète, mais aussi par la pudeur de l'homme : il emploiera leverbe « s'envoler » à propos du décès de sa propre fille. Par ailleurs, l'enfant est si proche encore du ciel dont ilsemble venir qu'il n'a pas besoin, semble...
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VIGNY: LES DESTINEES : LA MAISON DU BERGER
qu'elle est alors qu'elle ne saurait être autrement. Dans ces premiers vers fortement accentués (ce qui souligne leuraspect oratoire), on remarque évidemment l'opposition entre le « vous » et le « nous »; Vigny parle au nom del'homme, du sein de l'humanité dont il fait partie, et il met à distance la froide Nature par ce « vous » six fois répété(en comptant les impératifs). A ce « vous » répondra plus loin le tutoiement intime adressé à Eva.« L'homme, humble passager, qui dut vous être un Roi; P...
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Il n'aurait fallu... de Louis ARAGON
légèreté du déroulement des phrases. La seconde, cependant, aura notre préférence : pour mieux saisir l'espèce derelation magique qui se crée entre le « héros » central du poème et l'héroïne dont l'amour transforme, nous allonsexaminer globalement la façon dont chacun des protagonistes nous est présenté. C'est-à-dire :1. La vision de la femme, son idéalisation éventuelle.2. La métamorphose du poète, son caractère radical. LA VISION DE LA FEMME Cette femme n'est pas nommée Le texte n'emploie pas...
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Les Confessions, début du livre I (Rousseau): Une étrange entreprise
Absolu des deux négations symétriques ne [...] jamais / ne [...] point. Ainsi structurée, ainsi affirmée, la phrase deRousseau paraît incontestable. La symétrie, l'architecture de la forme ne « prouve » rien, bien sûr, mais elle intimide.Le lecteur n'ose mettre en cause la' véracité de la phrase, car ce serait nuire à la beauté de son architecture —sans parler de l'équilibre sonore de ce parallélisme. Ainsi, le caractère unique du projet de Rousseau ne peut être misen doute. Le lecteur sait bien...
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Voltaire, Traité sur la Tolérance - Chapitre XXIII : « Prière à Dieu »
dans ce texte un phrasé propre à l'éloquence religieuse. — La ferveur du ton soutient cette éloquence. C'est un ton de supplication et d'espérance, marqué par lesimpératifs et les subjonctifs (« Fais que nous nous aidions », « que ces erreurs ne fassent point », « que toutes cespetites nuances [...] ne soient pas », « Puissent tous les hommes », « employons l'instant de notre existence »).Une mention particulière doit être accordée au tutoiement. Il ne s'agit pas du tout, en ef...
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Promenade sentimentale de Paul VERLAINE (Poème saturniens)
sont au pluriel —quoique « nombreuses », les eaux sont calmes !). Cette tranquillité du paysage est naturellementmarquée par la régularité du rythme : l'accent tonique revient toute les cinq syllabes; des assonances, dues auxtrois terminaisons à l'imparfait, ponctuent ce flux régulier de la phrase; enfin, les vers 3 et 4, où l'on peut observerun enjambement et une légère allitération (roseaux/ luisaient/ calmes eaux), produisent une impression d'extensionqui souligne l'horizontalité du plan visu...
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LA MARCHE DES GROGNARDS - Edmond ROSTAND, L'Aiglon, tirade de Flambeau
spectateurs.Nous allons donc étudier, synthétiquement, ces deux aspects, sans oublier bien entendu qu'ils ne produisent qu'unseul effet d'ensemble. LES EFFETS DRAMATIQUES Il s'agit d'une scène à trois personnages. L'un, l'ex-maréchal Marmont, traître à l'Empereur, vient d'invoquer la plusmauvaise excuse : la fatigue. L'autre, le jeune Aiglon, duc de Reichstadt, victime de ceux qui veulent salir lamémoire de son père, est tendu, admiratif, vers ce laquais, surprenant orateur. Ce dernier, g...
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TEST SUR LES FIGURES DE STYLE
Cette phrase pourrait donner lieu à une transcription cinématographique immédiate. PHRASE N° 2: «Honte à ceux qui font de la politique une distraction et de la distraction une politique! »Repérez la figure de style.Chiasme. Il y a bien sûr au départ une double antithèse entre la « politique » (chose sérieuse) et la « distraction »(chose futile) : certains osent s'amuser de la politique, d'autres décident très sérieusement (pour des questions degros sous) de distraire le peuple au lieu de l'info...
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LA SCÈNE DU PAUVRE - MOLIÈRE, Dom Juan, acte III, sc. 2
L'explication de texte traditionnelle, étudiant le dialogue à ces différents niveaux, pas à pas, est tout à fait possible: des candidats l'ont pratiquée maintes fois. La lecture méthodique, pour tenir dans le cadre de l'examen, ne doitpas trop multiplier les balayages du texte. Nous proposerons donc de nous en tenir à deux axes :1. Le premier, centré sur le mouvement de la scène et sa tension dramatique, sera l'axe proprement théâtral :l'avantage de commencer par cet aspect est de nous perme...
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TIRADE D'INÈS (Jean-Paul SARTRE, Huis Clos)
Inès dépossédée d'elle-même (11 premières lignes) Il est important d'expliquer l'idée et de montrer la force que lui donnent les moyens d'expression utilisés.Garcin a proposé de fermer les yeux; il cache sa figure sous ses mains; il croit ainsi ne pas importuner Inès par sonregard, et donc se faire « oublier». C'est sur ce mot que bondit Inès : «Ah! oublier. Quel enfantillage !» Elle va doncmontrer à quels différents niveaux (en dehors du regard) la présence de Garcin empiète sur la sienne. La p...
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Jules SUPERVIELLE: Le voleur d'enfants
jour de ses propres ailes...Sa stupeur même, tant la coupure fut brutale : « on le sépare violemment de sa bonne ». Antoine et sa protectrice— notons la marque de la possession — cessent brusquement de former un tout. Une puissance subie à l'aveugle,impossible à identifier — « on » — opère ce schisme. Ainsi, le colonel Bigua qui adorait les enfants et ne pouvait enavoir à lui, les volait-il ou les recueillait-il... Cette histoire d'une de ses tentatives avortées, véritable occasion pourAntoine d...
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Louis ARAGON - Le Nouveau Crève-coeur: J'ai des peurs épouvantables
étriqué dans lequel le sujet se mure et avec lui, celle qu'il aime. Ses craintes sont telles qu'il voudrait pouvoir lagarder toujours à portée de son regard protecteur : « Tu vas sortir (...) Sortir sans moi, quel vilain jeu. » Sortir !Echapper à ma vue ! L'horizon du poète semble bien devoir se limiter au cercle qui entoure immédiatement la femme.Tout ce qui est extérieur est menace. L'espace s'amenuise. Il faut rester dans la maison, dans la chambre. «'Moncoeur bat comme une porte », rappelle...
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COLLETTE: Les vrilles de la vigne
Transition : Ainsi, Colette se trouve placée au coeur d'une intimité animale qui lui fait vivre ce moment exceptionnel avec une sensibilité aiguisée. II. La féerie d'un spectacle polysensoriel. a) La neige, élément magique.— Mots utilisés par Colette pour désigner la neige et la qualifier : « poudrées », « scintille », « sucre impalpable », «mille et mille mouches blanches » (profusion enchanteresse), « froides comme des fleurs effeuillées » (imagesurréelle).— Les métamorphoses des robe...
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Allégorie de Paul VERLAINE, Parallèlement
« ... C'est effrayant ce que nous nous sentonsD'affinités avec les moutonsEnrubannés du pire poétastre.Nous fûmes trop ridicules un peuAvec nos airs de n'y toucher qu'à peine.Le Dieu d'amour veut qu'on ait de l'haleine,Il a raison ! Et c'est un jeune Dieu.Séparons-nous, je vous le dis encore.O que nos coeurs qui furent trop bêlants,Dès ce jourd'hui réclament, trop hurlants,L'embarquement pour Sodome et Gomorrhe ! » Le regard que Verlaine porte sur la tapisserie est donc bien l'occasion d'un rega...
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Intervention de Henri MICHAUX, Mes Propriétés
Trait bien ironique que ce persiflage tous azimuts. On songe à l'attitude des contemporains de Michaux : Max Ernstpeignant en 1928 La Vierge corrigeant l'enfant Jésus devant trois témoins ou les textes — bien plus violentsqu'Intervention, il est vrai — de Naville, Breton, Péret ou Koppen parus dans La Révolution surréaliste où l'on peutlire : « Le procès de la connaissance n'étant plus à faire, l'intelligence n'entrant plus en ligne de compte, le rêve seullaisse à l'homme tous ses droits...
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Céline, Voyage au bout de la nuit - Lecture analytique
Céline, Voyage au bout de la nuit - Lecture analytique Intro : Louis Ferdinand Céline (1894-1961) a marqué le XX ème Siècle de son œuvre si particulière : la publication de Voyage au bout de la nuit a été un événement. En rompant avec la tradition romanesque, il a permis le développement du genre en 1950. En effet, ce premier roman est représentatif d’un style insolite, reposant notamment sur la langue populaire. Cette œuvre évoque les tribulations de Ferdinand Bardamu, le narrateur, qui no...
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Honoré de Balzac, La Maison Nucingen
Honoré de Balzac, La Maison Nucingen (1838) La Maison Nucingen retrace en partie l’itinéraire du baron Nucingen, véritable « Napoléon de la finance » de La Comédie humaine . Pour le prodigue et toujours impécunieux Balzac, toute grande fortune s’édifie dans le secret et naît du crime. Le puissant financier rejoint cependantles sommets grâce à son énergie qui lui permet de ne pas sombrer dans les médiocrités de la société bourgeoise. L’action du passage suivant sesitue dans un cabaret parisie...
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L'ADIEU de VERCORS, Le Silence de la mer
»), Vercors donne à son récit la force, l'authenticité d'un témoignage vécu. La distinction auteur/narrateur s'imposeici. En tant que narrateur, l'oncle de la jeune fille prend en charge tous les aspects informatifs et réalistes du récit :— Il informe : il nous donne toutes les indications spatiales et temporelles sur la position des personnages qu'ildécrit, la durée de l'échange, les traits objectifs de leurs visages, etc. — Il fait croire : l'emploi des temps du passé « prouve » que cela...
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FRÉDÉRIC ET ROSANETTE de Gustave FLAUBERT, L'Education sentimentale, 3e partie, chap. 1
• Les trois descriptions — Frédéric contemple Rosanette. Ce n'est pas un beau portrait mais c'est le portrait d'une femme jolie. Le narra-teur se contente d'énumérer quelques traits réalistes, mais chacun de ces traits signifie pour Frédéric la beauté deRosanette, qu'il s'agisse de son visage (sa « jolie» figure ovale) ou de son vêtement.— Les amants dînent. Leur repas est décrit. A vrai dire, les détails relevés par le narrateur seraient plutôt de na-ture à dégriser nos héros : « du vin râpeux,...
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PORTRAIT DE VAUTRIN de Honoré de BALZAC, Le Père Goriot
occupent d'ailleurs, dans cette phrase, plus de place que l'évocation du buste. C'est que les mains sont signed'action, et non de simples objets anatomiques. Elles nous informent que cet homme saisira toute chosebrutalement, de façon épaisse et carrée, et qu'il ne lâchera pas ce que tiennent ses phalanges poilues. Du moins lepressent-on...• La figure « rayée ». Les rides prématurées, elles aussi, ne sont pas simple effet de vieillesse physique : ellessignifient l'expérience, et une...