Catégorie : Français / Littérature
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Lisez-vous une pièce de théâtre comme vous lisez un roman ?
On pourra, certes, prétendre que les « grandes scènes » peuvent se lire comme des romans (ou des poèmes) etqu'elles n'ont guère besoin d'être lues : que ce soient les scènes entre Alceste et Célimène ou Tartuffe et Elmire. Onpeut même prétendre que rceuvre de Racine se contente très bien de la lecture et que de « voir » n'apporte pasgrand-chose. Quant aux drames romantiques, on pourra affirmer aussi que les commentaires scéniques, lesindications de jeu sont si précis, les auteurs sont si prolixe...
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« Croyez-moi, ceux qui lisent sont plus intelligents, plus habiles, plus riches que ceux qui ne lisent pas. Et surtout, ils sont plus heureux. Ils ont toujours à portée de main un remède souverain pour combattre la tristesse, les soucis, le vide. »
Michel TOURNIER.
À l'aide d'exemples précis, commentez ce point de vue sur la lecture et dites dans quelle mesure vous le partagez.
être humain. Tout le reste doit être brûlé. Malheureusement, brûler les livres, ça n'est pas une attitude trèsheureuse. Cela a même un fâcheux relent d'obscurantisme. L'Émile (le livre), d'ailleurs, sera brûlé et son auteur poursuivi par la justice française, puis genevoise. Un livre, c'est aussi dangereux. C'est pour cela qu'on les faitflamber aujourd'hui encore où Salman Rushdie vit en proscrit. On imagine volontiers que les ennemis de Rushdie, comme ceux de Voltaire ou Roussea...
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Le texte étudié est un poème en prose intitulé « les fenêtres » et tiré du recueil petits poèmes en prose écrit en 1869 par Charles Baudelaire
une vérité générale, grâce aux verbes au présent qui s'inscrivent dans la durée d'après le passé proche « j'ai refait »et le futur « me direz-vous » qui leurs sont associé, qui est en contraste a la formule énonciative utilisée. Cettehistoire racontez par Baudelaire est plus qu'une simple expérience personnelle. En effet, en réalité, l'accent est mis sur un processus de création : l'observation, l'imagination, le récit. Lescompléments de phrase apportent des précisions significatives....
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Maupassant : Bel-Ami : IIe partie, chapitre VIII
personnages : à l'évocation par Mme Walter du « deuil de sa vie» succède l'interrogation vulgaire et peu littéraire de Duroy; de même, au discours émouvant et suppliant de sa maîtresse, il répond de manière glaciale. Le contraste estégalement net entre l'exclamation de Walter (« ce que j'ai ri !») et la réponse exaltée de sa femme. C'est donc en multipliant les discours directs et en introduisant un décalage de ton entre les paroles dignes et tragiques de MmeWalter et celles des autres, que...
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Maupassant: Pierre et Jean: Chapitre V
Esquisse d'histoires. Pierre rêve si profondément à partir du tableau qu'il contemple que chaque paragraphe finit par raconter une histoire : celui que la femme désire séduire, c'est d'abord « quelqu'un», puis « les hommes», « tous les hommes», puis « l'amant d'aujourd'hui», « l'amant de demain» et enfin l'« inconnu». Plus les termes qui caractérisent les hommes se multiplient, plus la séduction est assimilée à l'adultère. Le verbe « conquérir», la position syntaxique de l'...
- L'Emploi Du Temps - Michel Butor
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Maupassant: Une vie - Chapitre VI
dans l'ensemble du roman; auparavant, ils étaient imprégnés des relations heureuses et mêmes passionnées deJeanne avec la nature. Dans ce texte, ils sont immédiatement suivis de l'adjectif « triste», et marquent donc unrenversement. Jeanne doit se rendre à l'évidence : la Normandie lui est hostile, pour la première fois, et s'opposeégalement à la Corse ensoleillée, dont elle revient. L'opposition terme à terme des deux derniers paragraphes jouesur le contraste entre, d'une part, la nature...
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La poésie cesse-t-elle d'être poésie lorsqu'elle décide de s'engager de lutter contre les problèmes de notre société ?
pour faire sens. Chez Paul Eluard, auteur engagé, la poésie est un condensé d'écriture tout particulièrement parcequ'il n'utilise pas de ponctuation. La succession de phrases nominales s'adressent à la sensibilité et à l'émotion plusqu'a la raison. Ainsi, la poésie engagée joue avec les mots qui l'a qualifie donc de poésie. 2) La poésie reste une poésie de par les émotions qu'elle transmet au lecteur.De plus, La poésie est un lieu privilégié où le langage permet de transmettre les émotions de l'...
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"Le lieu de la plus grande liberté, de l'imagination la plus folle" Eugène Ionesco.
Le théâtre est un genre littéraire ancien, qui existe depuis l’antiquité, c’est Aristote qui le premier définit les règlesthéâtrales et les conventions que le théâtre se doit de respecter. Il se sépare en deux genres, la comédie, genre«bas», populaire qui est destiné à faire rire, et la tragédie, «genre noble» destiné à provoquer la catharsis, marquéepar la mort et la souffrance des protagonistes. Au cours de son évolution, le théâtre a traversé de nombreuxgenres, des tragédies antiques r...
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Maupassant: Bel-Ami - Ire partie, chapitre V
Le mouvement du texte met en évidence la faiblesse du personnage, son incapacité à résister à ses penchants, sonmanque de volonté. Malgré la constance du point de vue, qui demeure celui de Georges, le lecteur n'est dupe àaucun moment de son intention de rembourser sa maîtresse. Une détermination qui s'affaiblit. L'organisation du passage est éloquente: elle retrace la série des démissions de Bel-Ami. Celui passe de la surprise à la colère en découvrant l'argent de Clotilde, mais il n'hésit...
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Lecture analytique : « l'huitre » de Francis Ponge
chiasme avec sa construction en miroir reproduit dans le langage la clôture de l’huître) et pour l’huître marquent son enveloppe . Pourtant une lecture de L’Huître à l’aune d’un document scientifique permettrait de constater tous les écarts entre ce genre de texte et celui de Ponge. Seuls les termes de nacre et de perle relèvent du lexique scientif ique, le recours aux métaphores témoigne lui de la subjectivité du regard : d’abord, celle du monde / firmament renforcée par celle des ha...
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Selon Jean Cocteau, la poésie "dévoile, dans toute la force du terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement" Vous vous demanderez comment s'exerce dans "Alcools" cette fonction de dévoilement de la poésie.
j'avais à dire se sont changés en étoile". Que la lumière provienne du soleil, des étoiles, d'une chandelle, des becsde gaz ou de l'électricité, elle éclaire le monde qui nous entoure d'une manière toute particulière, qui permet ledévoilement dont parle Jean Cocteau. A cette lumière se joint la sensibilité exacerbée du poète afin de "dévoiler" le réel, de percevoir ces "chosessurprenantes". Dans "Cortège", les vers "Moi qui connais les autres / Je les connais par les cinq sens et que...
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Giraudoux, "Electre", Acte 1, scène 8, Livre de poche (Grasset), pp. 61-63
dans un premier temps elle exprime son émerveillement de retrouver le frère perdu, en des termes empruntésau vocabulaire amoureux (l. 5 à 16) ; puis son exaltation s'accroît : elle s'imagine donnant à Oreste sa forme et sa substance, de manière àremplacer leur mère (l. 18 à 27) ; — enfin, elle évoque sa haine pour Clytemnestre (l. 38 à 50) : celle-ci n'estque l'envers de son amour exclusif pour son père. Le duo fraternel Les trois longues tirades d'Électre sont à peine interrompues par...
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Giraudoux, "Electre", Entracte: Lamento du jardinier
Tragédie : si Électre rejette sa mère, c'est parce qu'elle «se cherche une mère»; de même, la Tragédie, dans sa cruauté même, a une finalité qui n'est autre que l'amour; il termine son monologue en appliquant ce principe à lui-même : du fait de sa situation de délaissé et desolitaire, il a pour devise «joie et amour». Dans ce Lamento, le jardinier, tour à tour naïf et ironique, devient le porte-parole de l'auteur. Tandis que le Mendiant déchiffre les signes du destin en train de...
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Souvenir de la nuit du 4 - Les Châtiments - Hugo
Un rythme morne. Le poème est presque tout entier composé en parataxe, sans mots de transition. Le retourlancinant des rimes suivies concourt à l'impression de calme. Le rythme même des alexandrins se fait prosaïque. Dans la plupart des vers, la musique de l'alexandrin se trouve eneffet comme gommée par la place des accents et le jeu des e muets. L'effet est particulièrement sensible au vers 2, où la présence de quatre e muets casse la cadence. Au vers 14, Hugo avait d'abord écrit: « S...
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Livre III,3 - Hugo - Les Châtiments
et 6, par exemple), dans l'usage habile de certains procédés de versification, (voir le contre-rejet du vers 5 : «jesuis», qui met en évidence la fatuité du personnage), dans certaines tournures qui sont comme des clins d'oeiladressés à l'illustre prédécesseur (l'antéposition archaïsante de l'adjectif dans « royal appétit»), et dans la façon dejouer subtilement avec le sens des mots, pour mieux mêler hommes et animaux (l'antre entouré de carnage setransforme en caverne «pleine d'ossements...
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Victor HUGO: L'expiation - Livre V, 13
l'absence de déterminant devant le mot troupeau, de même que la connotation péjorative de ce terme trahissent ladésorganisation de l'armée. Cette emprise du chaos était déjà manifeste dans les phrases juxtaposées des premiersvers. Plus loin, la parataxe (aux vers 9 et 10, par exemple) ou l'absence de verbe (vers 6 et 8) suggèrent un mondequi semble ne plus obéir à aucun ordre, aucune logique. Les rejets (v. 10-11, v. 15-16 et 18-19) donnent, en outre,la sensation d'une impuissance face à la fata...
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LUX de Victor HUGO (Les Châtiments)
ne clôt pas, il ouvre un nouveau cycle de parole. La vérité de la prophétie se trouve clairement affirmée par l'usage du futur de l'indicatif, le mode du réel. Le dernierprésent du texte, « avoisine», peut exprimer une vérité générale, intemporelle, comme dans «le clairon redit ce que dit», ou poser comme déjà accomplie la réalisation de la vision. Les martyrs. La venue de la lumière se fera au prix du sacrifice des « bannis», trois fois nommés à l'ouverture comme en une prière (cette tripl...
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La fessée de Rousseau (Confessions - Livre I)
indéfini renforce le caractère vague du substantif «signe»). Scrupules et embarras. Le récit est mené avec prudence. Voyez l'emploi alterné des verbes ( « trouver», «chercher»), la succession des adjectifs qualificatifs («effrayante», «terrible» , «bizarre») pour conduire graduellement à la révélation surprenante. Notez aussi le passage du passé simple ( « trouvai») au plus-que-parfait («j'avais trouvé ») : la révélation, au moment où elle est énoncée, est mise à distance da...
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La révolte contre l'injustice - Confessions - Rousseau - Livre I
«mon pouls s'élève» (l. 1): l'émotion est purement physique; «mon coeur s'enflamme » (l. 6-7) : le registre métaphorique (emploi figuré de « coeur» qui signifie le « courage ») nous fait passer au plan moral: ce n'est plus seulement l'être sensible, c'est l'être moral deRousseau qui s'anime et s'exalte; «je partirais volontiers pour aller poignarder» (l. 10) : on passe au plan de l'action; cependant la réaction de compassion héroïque (force épique de « poignarder », « mi...