Catégorie : Français / Littérature
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Mon rêve familier -Verlaine
CONDITIONS DE PUBUCATION Le 28 avril 1866, la revue Le Parnasse contemporain publie six pièces de Verlaine que l'on retrouvera dans les Poèmes saturniens. «Mon rêve familier» se situe le dernier dans le périodique. Les Poèmes saturniens sont édités cette même année chez Alphonse Lem erre. L'achevé d'imprimer porte la date du 20 octobre 1866, mais ce n'est que le 17 novembre que le Jour nal de la Librairie enregistre le recuei...
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J.-J. Rousseau écrit dans sa troisième « Lettre à M. de Malesherbes » : « L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon coeur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui m'environnaient, l'étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d'observation et d'admiration : le concours de tant d'objets intéressants qui se disput
Introduction. Que de fois n'a-t-on refait le portrait de Rousseau, diagnostiqué son cas! Psychanalystes et médecins, critiques ethistoriens se sont penchés sur lui comme sur un objet de curiosité. Souvent on a oublié l'étude humble et patientedu texte! I. — La sensibilité Autant il est facile de décrire les opérations de l'intelligence, autant, quand nous parlons de sensibilité, nous noustrouvons dans le vague. Pourtant ce que Rousseau dit de lui-même : « Je sentis avant de penser », est vrai de...
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Caractérisez l'art de chacun de ces deux poèmes, comparez-les et dites celui qui correspond le mieux à votre sensibilité : Soleil couchant (Heredia, Les Trophées), Soleils couchants (Verlaine, Poèmes Saturniens).
Donc analyse et synthèse : la recherche les sépare; mais l'exposé peut les réunir sans inconvénient, puisque l'uneest le fruit de l'autre. Dans la comparaison qui les a déjà groupés se révéleront les éléments de l'analyse. c) la sensibilité: on ne demandera pas, nous l'espérons, au correcteur de prendre parti, de se prononcer. On faitappel ici à une sensibilité non encore émoussée : celle de l'élève. Celle de l'adulte est trop pénétrée d'élémentsrationnels, élaborés. Néanmoins il nous semble que...
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Corneille, Nicomède I, 2, v. 156-183 (commentaire)
1. Nous sommes à la cour de Prusias, roi de Bithynie, peu de temps après la mort d'Hannibal. Docile aux volontés desa seconde femme, Arsinoé, le roi a éloigné Nicomède, fils d'un premier mariage. Prusias, par ailleurs, tremble devantFlaminius, ambassadeur de Rome. Enfin il retient à sa cour, et sous sa surveillance, Laodice, reine d'Arménie, qu'ilvoudrait marier à son second fils, Attale, né de son mariage avec Arsinoé. Cependant Nicomède est revenu, aprèsde brillantes victoires, à la cour de...
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Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux Parisiens, Le Crépuscule du Soir, CX.
périodique du style : chacune des trois parties que nous avons distinguées ne comprend qu'une phrase. On songeaux idées exposées dans la Genèse d'un Poème : « S'il est une chose évidente, c'est qu'un plan quelconque, dignedu nom de plan, doit avoir été soigneusement élaboré en vue du dénouement... C'est en ayant sans cesse la penséedu dénouement devant les yeux, que nous pouvons donner à un plan son indispensable physionomie de logique et decausalité, en faisant que tous les incidents et particu...
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Lorsqu'il crée des personnages, la tâche du romancier ne consiste-t-elle qu'à imiter le réel ?
Le roman sert donc de point d'argumentation et de critique, on le voit notamment avec les romanssociaux. On l'observe avec les romans comme ceux de George Sand (La mare au diable par exemple)qui n'hésitera pas a revendiquer une certaine égalité entres hommes et femmes et à dénoncer ladiscrimination. Plus tard, Victor Hugo dresse une grande fresque humaniste avec Les Misérables. Ainsi, le romancier va imiter le réel dans ses œuvres dans différentes visées. Il va imiter leréel pour l'esthétisme...
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Explication de texte de la dixième lettre des Lettres philosophiques de Voltaire
contraste entre « les trois flottes » du début et les « deux cents vaisseaux de guerre »d'après. Il effectue une gradation dans le rôle que tiennent les anglais dans leursexpéditions et met en avant la disproportion entre la petitesse de l'île et sa puissance dans lemonde : L'Angleterre joue un rôle important dans la conquête d'un endroit stratégique, dans laconquête territoriale, et dans son intervention dans les conflits (« le gendarme du monde »).Cette capacité à être une...
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Vous examinerez ce jugement de Maine de Biran : «Les philosophes du XVIIIe siècle n'ont pas connu l'homme».
nouveauté la Ve Promenade des Rêveries de Rousseau (ibid., p. 264). Ainsi le XVIIIe siècle a d'abord voulu libérerl'homme de tous les systèmes a priori qui pesaient sur la psychologie ; il l'a fait en se soumettant à l'observationminutieuse et sincère de cette réalité multiforme qu'est l'homme. Réussira-t-il d'une façon plus positive à donner del'homme une image synthétique, littéraire et vivante ? II L'explication de l'homme Il faut reconnaître que les philosophes du XVIIIe siècle ne semblent j...
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Croquis Parisien (Eau-forte) - Verlaine
3. Le titre du poème : « croquis ». Il confirme cette définition. C'est un dessin fait en quelques traits de crayon ou de pinceau, qui se borne à indiquerles formes essentielles et vraiment caractéristiques d'un objet ou d'une personne. Or, c'est ce qui, en poésie, caractérise précisément l'art de Verlaine, impressionnisme de sons et d'images. En effet,l'impressionnisme tend à rendre purement l'impression, telle qu'elle a été matériellement ressentie. L'artiste s'attachemoins à peindre l'objet e...
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La Besace (La Fontaine, I, 7)
Lynx envers nos pareils, et taupes envers nous, autant d'antithèses rapides et expressives qui élargissent le cadre du tableau. Ces effets plaisants, qui contrastent avec la solennité oratoire d'autres passages, sont soutenus, relevés par laversification. Ici les « vers libres » de La Fontaine (c'est-à-dire les vers de différentes mesures, aux rimes tantôtplates, tantôt croisées, tantôt entrelacées ou embrassées, triples à l'occasion : tous, fous, nous) s'étalent ou seresserrent selon ce qu'il...
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Un critique contemporain définit l'esprit du XVIIIe siècle en ces termes : «Il fallait édifier une politique sans droit divin, une religion sans mystère, une morale sans dogme.» Dans quelle mesure et avec quelles nuances ce jugement se trouve-t-il vérifié par les oeuvres du XVIIIe siècle que vous connaissez ?
1 En politique - pour commencer par l'aspect le plus percutant des idées nouvelles -, on s'applique moins à proposertel ou tel système qu'à substituer à un fondement surnaturel et mystique un fondement rationnel. C'est un lieucommun de remarquer que presque aucun philosophe du XVIIIe siècle n'est vraiment républicain : la forme degouvernement qu'on peut adopter est pour lui chose assez indifférente, à condition que les fondements en soientrationnellement explicables. Un monarque, un...
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Paul Valéry donne à l'écrivain ce conseil : «Entre deux mots, il faut choisir le moindre» (Tel Quel, Littérature, 1929, Pléiade, t. II, p. 555). Vous rapprocherez cette boutade de la définition qu'André Gide propose du classicisme : «Le classicisme - et par là j'entends : le classicisme français - tend tout entier vers la litote. C'est l'art d'exprimer le plus en disant le moins.» (Billets à Angèle, 1921, dans Incidences.) Vous vous demanderez quel aspect du classicisme et, d'une façon
encore plus, sous chacun de ses silences couve une insolence qu'elle veut bien ne pas dispenser, une impertinencevolontairement restreinte, réduite, reconduite, tenue en main, tenue en guide, une insolence, une impertinenceroyale, fille de roi, quel roi, (secrètement fille d'Atride); ou le dernier, le pire de tout, une insolence de tendresse,une impertinence tendre.» (Victor-Marie, comte Hugo in Pléiade, Oeuvres en prose, t. II, p. 776.) A la lumière decette suggestion de Péguy, il serait...
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Commentez cette opinion d'André Gide : «Il me semble que les qualités que nous nous plaisons à appeler classiques sont surtout des qualités morales et volontiers je considère le classicisme comme un harmonieux faisceau de vertus dont la première est la modestie.».
Paraphrases des Psaumes; il se borne à les publier dans quelque Cabinet satyrique ou Délices satyriques, il accepteune hiérarchie des valeurs établies par la tradition. 3 Mais cette attitude, à la fois critique et conformiste, qui unit public et auteur, se retrouve chez l'auteur lui-même,seul en face de son œuvre : il se méfie, dit-on, de tout ce qui est spontané, inconscient, des mouvements profondsde la sensibilité, etc. A vrai dire, il ne s'en méfie pas parce que c'est de lui, il n'a pas une...
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Racine écrit dans la Préface de Phèdre : «Je n'ose encore assurer que cette pièce soit la meilleure de mes tragédies. Je laisse et aux lecteurs et au temps à décider de son véritable prix.» Plus que des formules conventionnelles de modestie, ne faut-il pas voir dans cette remarque un article essentiel du goût classique ?
II La notion de succès pour un classique Combien fait contraste avec ce narcissisme de l'auteur moderne la position de Racine et des classiques ! Ceux-cimettent l'accent sur tout ce qu'il y a de profondément objectif dans les qualités qu'on demande à une œuvre etdans la manière de reconnaître ces qualités : refus de la subjectivité et du devenir au profit de la stabilité et del'universalité. 1 La perfection technique. L'œuvre ne se juge pas encore comme prolongement et comme témoignage d'un homm...
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Madame de Staël écrit en 1800 dans De la Littérature (Première Partie, chap.11) : «Ce que l'homme a fait de plus grand, il le doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. Les esprits médiocres sont, en général, assez satisfaits de la vie commune ; ils arrondissent, pour ainsi dire, leur existence, et suppléent à ce qui peut leur manquer encore par les illusions de la vanité ; mais le sublime de l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper a
action ne soit pas la médiocre réussite financière et sociale, et l'accent est très antibourgeois chez cette fille debanquier (Necker) : elle souffre certainement d'appartenir à cette classe qui va médiocrement dominer le XIXe siècleet, bien qu'elle ait été suspecte aux révolutionnaires et ne doive pas tarder à l'être à l'empereur, elle regarde avecnostalgie du côté des héros de la Révolution et des guerres de Bonaparte, toujours bondissant vers un inaccessibleidéal. 3 La naissance de la mélanco...
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«Aimez ce que jamais on ne verra deux fois», tel est le conseil que donne Vigny au vers 308 de La Maison du Berger. En face de la morale et de l'art classiques qui privilégient l'éternel par rapport à l'éphémère, l'universel par rapport au singulier, ne vous semble-t-il pas que Vigny définit ainsi une attitude - éthique et esthétique - nouvelle qui, annoncée par Montaigne et la littérature baroque, s'est surtout développée dans la littérature moderne, à partir du romantisme ? Pour répo
s'est pensée comme un Absolu, sont apparues puis disparues sans qu'il reste rien de l'univers particulier quechacune d'elles a constitué (cf. par exemple XIXe Siècle, p. 60) : c'est bien là le sens de la fuite du temps chez lesromantiques, non point le regret banal qu'un bon moment passe trop vite, ni même que les grands sentimentss'évanouissent, mais l'inquiétude métaphysique que des instants si complets, qui semblaient toucher de si près àl'éternité, soient disparus au point qu'i...
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La passion romantique est habituellement présentée comme destruction, ravage, catastrophe. Vous vous demanderez dans quelle mesure le romantisme n'envisage pas tout autant, et même davantage, la passion comme une base pour édifier un monde nouveau.
et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime : c'est l'union de deuxde ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ;mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : J'aisouffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être facticecréé par mon orgueil et mon ennui»). 3 Le cou...
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« Le romantisme a été la grande révolution littéraire moderne. On a parlé souvent de réactions contre le romantisme. On a donné ce nom à des mouvements comme le Parnasse, le réalisme, le naturalisme, le symbolisme, le néoclassicisme. Mais il ne serait pas difficile de montrer qu'ils sont bien plutôt des décompositions ou des transformations du romantisme.» (Thibaudet, Histoire de la littérature française, Stock, 1936). Commentez ce jugement.
des genres plus larges, plus humains et se mettent à rêver à cette épopée de l'humanité qui ne cessera de hantertout le XIXe siècle. Écrire le grand poème de l'homme, telle sera l'ambition du Lamartine de Jocelyn ou de La Chuted'un Ange, du Hugo de La Légende des Siècles et, d'une façon plus fragmentaire, du Vigny des Poèmes antiques etmodernes. Mais cette ambition, les Ecoles suivantes en héritent curieusement : Leconte de Lisle veut tracerl'épopée religieuse de l'humanité, Heredia dis...
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Dans le salon d'une mondaine, brillante et sophistiquée, de la fin du XIXe siècle, Guy de Maupassant fait porter par l'élégant Mariolle, un des personnages du roman Notre coeur (1890), le jugement suivant, au cours d'une conversation avec le romancier Gaston de Lamarthe : «Au temps où les romanciers et les poètes les (= les femmes) exaltaient et les faisaient rêver, elles cherchaient et croyaient trouver dans la vie l'équivalent de ce que leur coeur avait pressenti dans leurs lectures.
réalistes et entre autres à Zola : rappeler contre un certain optimisme du XVIIIe siècle et même du romantisme (cf.George Sand) qu'il n'y a pas de morale naturelle au sens précis du terme ; les paysans ne sont pas vertueux parceque la nature aurait sur eux on ne sait trop quelle influence bienfaisante : dans le village à peu près déchristianiséde Rognes ne règne que la violence des instincts, luxure, avarice, meurtre (La Terre). Assez curieusement onretrouve ici les attaques de Baudelaire...
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HISTOIRE LITTERAIRE: LA RENAISSANCE
en 1439, une «Académie platonicienne» qui répandit largement les thèses de la nouvelle philosophie. Le succès de Platon s'explique par deux raisons : la nature de sa doctrine et les préoccupations religieuses de sesnouveaux lecteurs. Il faut comprendre en effet qu'à la fin du Moyen Age seuls savent lire ceux qui, de près ou deloin, font partie de l'Église. Par définition, les lecteurs de Platon ne purent être que chrétiens et ils crurent trouverdans sa doctrine un aliment à leur foi. Qu'est-ce d...