Catégorie : Français / Littérature
-
• « Victoire de Prométhée, notre victoire : il est naturel que la foule admire, applaudisse et chante. Et il est juste que l'esprit de l'homme, comme celui de Dieu après la création, se réjouisse de ce qu'il a fait. Mais précisément, l'homme n 'est pas Dieu, et il lui est plus facile de prendre à Jupiter son feu que sa sagesse»... Explication et discussion.
• « Prométhée dans sa plus haute victoire n 'est pas délivré de son vautour»... Explication. Discussion.
• Après l'enthousiasme soulevé d'abord par de telles réalisations, et le désir, l'assurance même de parvenir à laconnaissance totale... • ... prises de conscience et doutes ont apparu, dès la première moitié du XXe s. : «L'homme moderne est l'esclave de la modernité», écrit Paul Valéry en 1939, «il n'est point de progrès qui ne tourneà sa plus complète servitude»... ; et se multiplient en cette fin de siècle. • Au niveau même de la satisfaction des besoins matériels de subsistance, des restri...
-
«J'attache personnellement un grand prix à la tradition humaniste. » Que penser de cette affirmation de Bettelheim ?
— «Il est utile, avant tout, de traduire du grec en latin et du latin en grec» écrivait Pline le Jeune; «on acquiertainsi la propriété et l'éclat du vocabulaire, l'abondance des figures, la vigueur du développement». — Il est certain que notre langue étant d'origine latine (et accessoirement grecque), l'enrichissement duvocabulaire, la rigueur de son emploi, le retour au terme «authentique» — sa redécouverte — comme le réclamait Gide, sont spécialement obtenus au contact du latin, qui d'a...
-
«On peut ... se demander quelle est l'importance du maître notamment en fin de primaire et au long du secondaire. Est-ce un simple pion sur cet échiquier complexe? Ne peut-on pas, à la limite, le remplacer par un magnétophone?» Explication et discussion de cette opinion de Leprince-Ringuet.
complémentaire de celui du maître, d'ordre essentiellement méthodologique. Dans le cadre de la classe, le rapportprécise que l'utilisation des machines correspond à une séance d'exercices ou de travaux dirigés (révisions,applications de notions apprises, répétitions...). L'ordinateur par exemple pose des questions; les réponses sontvérifiées, les erreurs signalées immédiatement, les renseignements complémentaires fournis. «Mais l'élève peutappeler à tout moment le professeur, to...
-
Vers une civilisation du loisir ?
presque — d'un certain «bagage» de connaissances est «le passage du travail au loisir». Pour certains, tel H.Lefebvre (La Vie quotidienne dans le monde moderne), ce serait même la grande mutation d'aujourd'hui. • Définition des loisirs : activités hors travail. • La notion de loisirs intervient à partir du moment où les membres d'une société sont soumis à des thèmes culturels«qui ne peuvent plus se comprendre à partir de l'expérience vécue, professionnelle et sociale de ses membres» (A.T...
-
«Les techniques de diffusion, "si elles ont en commun les traits essentiels, ne se recouvrent pas exactement. Chacune d'elles a un rôle propre à jouer".» Explication et discussion de cette affirmation de B. Voyenne.
puis journaux écrits) n'est pas trop souvent discutable? • Les grands moyens de diffusion posent ce problème qualitatif de façon accrue : — d'abord parce que la quantité des programmes et articles nuit sans doute à une qualité constante; — ensuite parce que le public devenant de plus en plus vaste représente de plus en plus une infinie diversitéd'aspirations. • Il est bon là de distinguer presse écrite et presse orale : — T.V. et radio semblent présenter une efficacité plus,, forte. On c...
-
Puisqu'on ne peut leur imposer de vivre ensemble, ni admettre que [jeunes et vieux] s'ignorent, se tournent le dos et en viennent à se détester sans chercher à se comprendre, où est la solution ?
• Ce sont des problèmes axiologiques surtout que ceux qui séparent jeunes et vieux (du grec axia = valeur). • Que sont devenues les valeurs suprêmes, celles que Max Scheler appelait «essences idéales»: — «celles du sorcier des temps primitifs et du chaman des tribus sauvages; — « celles du héros de l'Iliade, du sage hellène; — « celles du législateur primitif, Moïse ou Salomon, celles du saint...» ? • Elles sont descendues à l'échelon inférieur en dépit des moralistes, législateurs... et de tous...
-
VERLAINE, Sagesse: Le son du cor s'afflige
— sont toutes de «douceur», car «l'air» est un «soupir»; même ce verbe d'état «est» se révèle trop marqué; «l'air a[seulement] l'air» — notons cette affectation de négligence de style — d'être un souffle. Tout d'ailleurs « semble »plutôt que n'«est». Car ce «jour d'automne» est déjà un hiver précoce, puisqu'il neige; le jour lui-même est saisi àl'heure crépusculaire d'un «soir monotone». La même imprécision volontaire, exemple de cet art savant «où l'indécisau précis se joint» (Art poétique), do...
-
Jules VALLÈS, Le Bachelier.
• Présentation des thèmes. I. Joie et émotion lyriquement exprimées par le nouveau bachelier. • «Je suis libre, libre, libre...» véritable cri en écho : de joie, d'être enfin responsable de soi, d'enthousiasme, desoulagement aussi. • Chaque exclamation est mouvement de tout l'être : cœur, corps («ma poitrine s'élargit»), esprit et sensations,mêlés («Je sens» : prise de conscience, en un tout qui le pénètre et dont il est «plein»). Noter tous les verbes de mouvement. • Moment exceptionnel où...
-
-
Claude ROY, Clair comme le jour
mélangent», terme par ailleurs dégagé en tête de vers, à la charnière de l'enjambement; ils sont en conséquenceassez clairement détachés : d'une part «les cris des enfants» (encore l'article défini), d'autre part le «flot quichuchote». Pourtant une correspondance subtile entre ce verbe imagé traduisant une perception auditive : «chuchote », dont les sonorités forment onomatopées et son complément : «ses plis» rappelle l'association entrel'élément naturel et le vêtement féminin. La va...
-
Trafalgar Square la nuit - Valéry LARBAUD, Poésies d'A.O. Barnabooth
dédiée à la ville». * * * Le titre est précis : Trafalgar Square la nuit. Non moins exacte est l'indication locale du 4e vers, vaste comme cettecité : le jardin public est « au milieu de la plus grande ville du monde». Ce premier élément du vers — ou plutôtverset comme dans les textes de Cendrars ou de Claudel, les contemporains —, violemment séparé du reste par lacoupe, est véritablement prosaïque dans sa construction syntaxique et le vocabulaire utilisé. On pourrait y voir unephrase du célèbre...
-
Éclair - Simone WEIL
• Belle correspondance olfactive pour traduire l'état d'âme, alors : «odeur de joie», presque une sensation.Décasyllabes réguliers et très peu de recherche métrique y correspondent. • Espoir = naissance, début de vraie vie. Cf. Zola : Germinal. D'où subjonctif à valeur d'optatif : « Que naissetout...» et vastes images qui englobent ce changement. Citer. • Valeur de réalité absolue de cette naissance; elle est «de rêves nettoyé[e], nette [...] de brumes»; ce n'est pasconstruction de l'...
-
« Toutes les histoires d'amour sont tristes, ou plutôt, toutes celles qui font le thème d'un livre ou d'un film. » Vous présenterez vos réflexions sur cette déclaration récente du metteur en scène Roman Polanski, en vous appuyant sur votre expérience personnelle de la littérature et du cinéma.
• Amour fou que sa qualité excessive même voue à l'échec. Cf. L'Ange Bleu, film de Sternberg. Héros et héroïnesraciniens. Le Père Goriot (Balzac). La Faute de l'abbé Mouret (Zola)... • Amour non partagé : racinien par ex., ou mal compris au cours de son développement et dont la valeur ne seraréalisée et appréciée que trop tard : La Strada, film de Fellini. • Amour détruit par les habitudes et la vie quotidienne d'un couple qui était certainement, à la base, mal assorti.Voir Ionesco et en particu...
-
Les livres, films, pièces de théâtre comiques ont souvent la faveur du public. Comment l'expliquez-vous? Les oeuvres comiques ont-elles selon vous autant d'intérêt que les oeuvres dites sérieuses? Vous justifierez votre opinion à l'aide d'exemples précis.
— comique attaque mœurs (Molière, Turcaret de Lesage...), caractères (Marivaux, Molière), société {Contes deVoltaire), l'homme et sa condition (Ionesco);— il prend une position politique (Figaro, Rabelais...); — burlesque ou baroque, traditionnel, farcesque ou ironique, il est très souvent satire (Aristophane, Plaute, Farcede Maître Pathelin...). • C'est alors qu'il devient gênant, à la fois parce qu'il semble prendre la place des œuvres dites sérieuses et parcequ'on lui en veut de traiter en...
-
Roland BARTHES a écrit : «N'exigeons pas de l'histoire plus qu'elle ne peut nous donner : l'histoire ne nous dira jamais ce qui se passe dans un auteur au moment où il écrit. Il serait plus efficace d'inverser le problème et de nous demander ce qu'une oeuvre livre de son temps. »
• D'autant plus que (7) les romanciers eux-mêmes désirent se faire cet écho. • Ex. Balzac, Stendhal, Flaubert, Zola, Sartre : l'un « veu[t] faire concurrence à l'état civil»; l'autre «promène unmiroir le long des chemins» ; Stendhal et Flaubert s'inspirent de faits divers authentiques (Le Rouge et le Noir;Madame Bovary); Zola descend dans les mines étudier la condition des mineurs de son temps; Sartre évoque lenazisme dans Les Séquestrés d'Altona; Aragon : la bourgeoisie du début de l'entr...
-
De nombreux écrivains, de nombreux artistes ont été, depuis des siècles, inspirés par le thème de la mer, que l'on retrouve dans des genres aussi différents que l'épopée, la poésie lyrique, la chanson, le roman, le récit d'aventures... En vous appuyant sur quelques exemples de votre choix — que vous pourrez emprunter aussi à la musique et au cinéma — vous direz ce qui fait, selon vous, la richesse de ce thème.
mais surtout celui qu'il imite : Ulysse dans L'Odyssée (Homère), lors de son errance «à travers la mer violette» se trouvent confrontes a Poséidon, «l'ébranleur du sol». Les tritons représentent les ressacs et tourbillons, les sirènes: les Gouffres où sombrent les navires, Charybde et Scylla : les écueils et passages dangereux. D'ailleurs elle est imprévisible comme toute héroïne, car autre monde Que l'homme; or le monde des héros est celui de l'épopée. Tantôt elle offre ses...
-
Dans les Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar prête cet aveu à l'empereur romain :
«Tantôt ma vie m'apparaît banale au point de ne pas valoir d'être, non seulement écrite, mais même un peu longuement contemplée, nullement plus importantes, même à mes propres yeux, que celle du premier venu. Tantôt, elle me semble unique, et par là même sans valeur, inutile, parce qu'impossible à réduire à l'expérience du commun des hommes. »
A la suite d'Hadrien, vous vous interrogerez sur la
• Une expérience essentielle à transmettre. Exemple : celle de la déportation. Ainsi Cayrol : « Le roman de la voixpure et seule», dit de lui R. Barthes. • Mais aussi ouvrir les yeux de l'humanité. Exemple : Soljenitsyne. • Un besoin d'analyse à double volet (ce qu'on a vu, ce que le lecteur y gagnera) : — sociale (Lettre à moi-même. Rempart des Béguines de F. Mallet-Joris); — historique (Merle, Gracq, Giono); — psychologique (J.-L. Curtis, Les Forêts de la nuit). • L'effort pour comprendre (et...
-
-
«Pour moi, Monsieur, je n'ai point étudié comme vous, Dieu merci, et personne ne saurait se vanter de m'avoir jamais rien appris; mais, avec mon petit sens, mon petit jugement, je vois les choses mieux que tous les livres... », dit Sganarelle à Dont Juan. Vos études littéraires vous permettent-elles de répondre à Sganarelle ?
• On peut ne pas avoir une somme de connaissances et faire preuve d'un jugement droit et sûr. II. L'homme instruit. Rôle du livre. • Certes, l'érudition tatillonne ne développe pas le jugement. • L'érudition livresque risque de lui retirer l'esprit critique, ou l'audace intellectuelle ou l'originalité. • Il faut faire «siennes» les connaissances. Conseil de Montaigne. • Pédantisme > mauvaise assimilation livresque. Cf. Trissotin (Femmes savantes, Molière) > bêtise vaniteuse. • De même les esprit...
-
Éloge de la différence
Première partie : La tolérance ne suffit pas (thèse de Jean Dausset). Les bienfaits de la tolérance. Certes, cette notion a longtemps été considérée comme un progrès humain. Elle se trouve au cœur du combat pour les libertés au xvni e siècle. On penserait bien évidemment au combat de Voltaire et des philosophes contre le fanatisme religieux. A cette époque, la tolérance ne semble pas trop tiède si l'on en juge par les efforts de l'auteur du Traité sur la Tolérance pour réhabilit...
-
Faire vivre sur un même territoire des populations différentes par leurs origines et leur culture soulève bien des difficultés.
L'échec scolaire engendre la marginalisation des enfants de la deuxième génération. La langue mal maîtrisée nuit au cursus normal ; dans le cadre des nomades, les problèmes ne sont pas moindres. Les valeurs transmises par l'école,reflet de la communauté dominante, ne correspondent pas à celles que l'enfant connaît au sein de sa famille. Mœurs et coutumes La famille : l'éducation des enfants, le rôle de la femme, la situation des personnes âgées, la place du chef de famille, autant de domai...
-
Il reste toujours quelque chose, Pierre REVERDY, La Lucarne ovale
reste toujours quelque chose ». Renseignements et rédaction : Le poème de Pierre Reverdy (1885-1960) s'apparente au surréalisme. L'écrivain fonde la revue Nord-Sud à laquelle participent les futurs chefs de file de ce mouvement nouveau et se lie aux peintres cubistes dont il s'inspire pour sa technique poétique. Les textes sont exigeants, tendus et difficiles. Or le texte « Il reste toujours quelque chose » (1956) semble plutôt s'inspirer de thèmes assez traditionnels, uneséparation, u...