Catégorie : Français / Littérature
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DES FLEURS FANÉES
2, Lettres persanes. 3, France vivante. CORRIGÉ remarques préalables Le texte proposé est un article de fond qui, s'élevant au-dessus de l'actualité du jour adopte, sur la transformationde la France, les points de vue des moralistes classiques. Le journaliste se souvient avec nostalgie de la « douceur de vivre » (celle du Second Empire ou de l'époque 1900). Ildonne une définition vague et académique du caractère français — qui rappelle à la fois P. Valéry et J. Giraudoux. Laconclusion est assez...
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La science n'a pas, croyez-le bien, le monopole de la sagesse - 3 février 1848. Jules MICHELET, L'Étudiant.
Remarques préalables La date du texte a son importance : c'est à la fin du mois de février 1848 que la révolution va emporter la monarchiede Louis-Philippe. Michelet est connu comme historien, mais ici il nous livre des réflexions politiques qui, malgré leur romantisme(populisme), restent d'actualité. I. Analyse entièrement rédigée a) Sous la monarchie censitaire, le corps électoral est constitué de citoyens aisés auxquels s'adjoignent desintellectuels (les capacités). Michelet, d...
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Autrefois tout semblait ne pas nous concerner - Louis Aragon, Le roman inachevé
Deux moments qui correspondent à deux états : le bonheur de la paix, le malheur de la guerre. Mais surtout — carles guerres ont existé de tous temps — une accélération de l'histoire qui bouleverse la vie de l'homme. 2. Réalité et poésie. De son expérience vécue Aragon ne retient qu'une suite d'impressions — « ... tout semblait ne pas nous concerner» — à l'aide desquelles il transforme le réel. Peu de termes appartenant au monde matériel (« journaux ») mais une profusion de formules floues à la...
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SOLEIL COUCHANT - Victor Hugo, Les feuilles d'automne (commentaire)
— répétition des jours : un implicite aujourd'hui appartenant déjà au passé (« Le soleil s'est couché ce soir... »)auquel succède un « demain » lui-même suivi de « nuits » et de « jours »; — répétition des saisons dont le cycle est illustré par la permanence du feuillage — « et les bois toujours verts » —symbole de renaissance régulière — « s'iront rajeunissant »; — répétition de la vie naturelle par l'exemple du « fleuve » qui puise « sans cesse » de quoi s'alimenter et alimenterl'océan. Par op...
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H. de Balzac, Ferragus, chapitre Ier.
En effet, la ville que nous décrit le narrateur échappe à toute emprise géographique ; transformée par la vision d'unspectateur attentif elle se métamorphose en une succession d'images :— comparaison initiale de la ville à un « monstre » (lui-même défini antithétiquement comme « délicieux ») dont lamonstruosité vient du manque d'unité; on remarquera que le narrateur joue, dans le développement de cette figure,avec les genres de façon significative : au féminin (« jolie femme », « élégant comme u...
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Victor Hugo, dans cet extrait des Misérables, décrit le passage d'un convoi de forçats dans les rues de Paris.
La compassion tient moins à ce qui est dit qu'à ce que le narrateur ne dit pas : pour lui, les forçats ne sont jamaisnommés péjorativement (bagnards, forçats, etc.) Ce ne sont que des « hommes entassés », des « enchaînés » : cen'est donc pas leur nature qui les rend remarquables, mais leur situation. Quant à l'horreur, elle naît dedéterminations dont l'accumulation et l'unité thématique — « hideusement », « rougeurs malsaines », « mauvaiselumière », etc. — créent une vision subjective et e...
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La recherche du temps perdu ?
Et pourtant, n'est-ce point ce même Apollinaire qui dans le refrain de ce même poème affirme : « Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure » « Je demeure » : parole de défi et de victoire. De défi à la divinité — seule immortelle — et de victoire sur un tempsque l'on sait pourtant armé de sa faux mortelle. Défi victorieux que Nerval résume dans une note du Carnet deDolbreuse : « Je ne demande pas à Dieu de rien changer aux choses mais de me rechanger relativement à elles,...
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La Fontaine, Fables VII. LES DEUX COQS
10-18) pour détendre l'atmosphère avant que n'intervienne à l'acte IV (v. 19-23) un autre ressort dramatiqueimportant : la péripétie. Enfin (v. 24-28) un acte de dénouement (heureux selon le schéma de la tragi-comédie etdu drame). Classique par la conduite solidement menée de l'intrigue, la « comédie » de La Fontaine est cependant une pièceque les « doctes » condamneraient. D'autant que le mélange des tons, proscrit au nom de l'harmonie idéale, vientbattre une nouvelle fois en brèche la...
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« Voyage en Espagne » de Théophile Gautier
de marcher »). Pour Gautier, au contraire, l'idée est d'abord née de la vision du réel : d'où la différencefondamentale entre le pin landais, saisi pour lui-même dans la relation en prose, et l'adaptation du poème danslaquelle le pin s'efface derrière le poète. * * * Une description interprétée qui devient l'interprétation d'une description : telle pourrait être l'évolution du pin, duVoyage en Espagne à España. Le poème s'ouvre sur la restriction de focalisation « on ne voit... d'a...
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Le temps de vivre. Anna de Noailles, Le Coeur innombrable (commentaire)
alors le sensualisme de surface pour atteindre à une communion avec la nature. Le temps qui passe s'inscrit aussi dans l'ordre naturel : dans le premier quatrain, la vie humaine est comparée aune journée, «le soir», «De l'aube au jour qui baisse», de l'enfance à la vieillesse. A noter que nous avons là untemps linéaire, alors que très souvent dans la poésie romantique celui-ci est réservé à l'homme, la natureconnaissant un perpétuel renouveau grâce au temps cyclique. La fugacité du t...
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Chanson - Marie Noël
peut-être aussi une monotonie. Dans ce vers «la fenêtre», ouverture sur le monde, témoigne d'une certaine envied'évasion ; mais elle est loin d'être totalement réalisée : il suffit de regarder les autres vivre. Pourtant la jeune fillereste au sein du logis. c) « L'hiver dans les doigts, l'ombre sur le dos ». La tonalité est ici nettement morne. La première partie du vers avec «l'intériorisation de l'hiver» laisse entendre uncertain engourdissement du corps, mais aussi sans doute du cœur et de l'...
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Balistique - René de Obaldia, Innocentines
l'élan qui pousse le fils vers sa mère. Mais la haine reste enfantine. Si l'aversion est forte, elle se manifeste de façonpuérile par le jeu de la fronde. Une sorte de délectation teinte la «terrible» vengeance : la reprise du mot «noyaux»,la précision de la description du jet laissent entendre que l'enfant savoure son acte. D'autant qu'il le commet, en secachant, «incognito», «sans qu'on le voie». Ici encore le jeu se mêle au sentiment fort grave de la jalousie. Deuxième partie. L'agrément du t...
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Colette, Sido: Il y avait dans ce temps-là de grands hivers
enlève le caractère dramatique que le reste de la phase pouvait avoir, grâce à une notation familière. — «La calme et véritable chute ... volante». Là encore, variété (le calme et la tempête) introduite par desdirections. Après les couleurs dont nous avons noté la présence, des lignes dessinent le paysage. Les sonsrenvoient à la mer que la deuxième phrase du passage introduisait dans un autre contexte. Apparition, pour lapremière fois, de l'enfant. Il faut noter à ce sujet...
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Colette, Les Vrilles de la Vigne, Forêt de Crécy.
derrière des lapins. » Au sein des ténèbres, Colette regrette la lumière et la couleur. En outre, les animaux familiers,petits et vifs, rompent avec la solennité des grands arbres. * * * Mais l'écrivain ne se laisse pas enfermer dans la peur. Le secret est fait pour être dévoilé et procure de la joie àcelui qui le perce. Ainsi la fraise «mûrit en secret», le papillon « dissimule» sa sa beauté sous un « manteau neutre». Colette ne se contente pas de décrire le fruit : elle le suit dans sa lente m...
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Victor Hugo: Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme !
— Le tressaillement subtil de la vie renvoie donc à Dieu. A ce propos, il faut remarquer l'antithèse entre le domaineprofane de l'homme et le lieu sacré de la nature : «fuir l'homme et chercher Dieu. » — Ainsi peut se comprendre le dernier vers du poème : avec le verbe «Je sens», important puisqu'il établit un lienévident entre les impressions du domaine visible et la découverte «sensible» de Dieu. b) La découverte de soi. — La nature est, nous l'avons vu, prise à témoin. Elle est lieu de vérité...
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Commentaire du texte de Chateaubriand, Mémoires d'outre tombe.
l'écho. Le narrateur cherchera donc naturellement non seulement à authentifier le récit mais aussi à trouver desstratégies narratives qui empêcheront le lecteur de se poser la question de la constante réalité de ce qui lui est dit:« Faire vrai, c'est donner l'illusion du vrai. » écrira Guy de Maupassant dans la « Préface» de Pierre et Jean au sujetdu roman réaliste; cette citation peut aussi s'appliquer à l'écriture du biographique.Tout d'abord, afin d'authentifier son récit, et de lever les dou...
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Victor Hugo, Les Misérables: Cosette dans la forêt
peut s'étonner de la tournure un peu lourde «le contraire du jour». C'est la Nuit avec ses secrets, qui ne se laissedéfinir que négativement. Mais rien n'en peut épuiser le champ puisque c'est le cerveau qui crée ces propresfantasmes. L'abîme. La planète Jupiter effraie également parce qu'elle a pour nom celui du roi des dieux. Surtout, le termeimprécis «les profondeurs» évoque une plongée infinie qui appelle la phrase « l'obscurité est vertigineuse». De même une fuite éperdue, un mou...
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« L'éducation première ne doit plus avoir pour objet, comme au temps d'Érasme et de Pic de la Mirandole (1), de transmettre à un enfant de quinze ans la totalité des connaissances réunies à son époque. Elle doit consister à cultiver son esprit par une discipline quelconque, pour lui donner la faculté d'acquérir la connaissance, lui en donner le goût et lui en enseigner les méthodes et les moyens. L'éducation de base, c'est la culture, l'art d'apprendre et le plaisir d'apprendre. L'ense
Phrase qui prend en compte l'intérêt de l'élève. L'éducation ne peut réussir sans la bonne volonté et l'attrait. Ceserait alors le moteur (la raison) qui poussera chacun à apprendre. « l'art d'apprendre et le plaisir d'apprendre ». Résume ce que nous venons de voir. Il faut entendre par «art», les facultés, la mise en œuvre des capacités, laméthode. Le plaisir, autre forme du goût : à la fois ce qui pousse à apprendre et ce qui récompense la recherche.Ces deux termes définissent maintenant le...
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Aragon, Les Poètes: Ce qu'on fait de vous hommes femmes
se prolonge en phrase interrogative (quoique la ponctuation ne soit pas marquée) avec les deux derniers vers. L'impossibilité des'ancrer dans le cœur des hommes, d'être fructueux («je sème») trouve l'image du vent noir qui emporte les semences, les mots,avec l'insistance mauvaise de l'adjectif. L'identité, la fraternité, est par ailleurs reprise. Il faut remarquer que, précédemment, lacomparaison se faisait dans le sens : je -------------> vous tandis qu'elle s'inverse ici : vous-------------->...
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Jacques Brel, Il nous faut regarder.
La haine ensuite : ici encore on peut noter la perversion des symboles : les poings levés, loin de témoigner d'unesaine révolte expriment la haine et les « cris de colère ». * * * De même que l'auteur évoquait la saleté par une série d'attitudes, de même il procède par de rapides énumérationspour suggérer la beauté. Un simple mot suffit à faire naître une impression. A la différence de ce qui représentait lalaideur, les objets présentés coïncident exactement avec l'hexamètre. Sans exclure totale...