Catégorie : Français / Littérature
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RONSARD: L'an se rajeunissait...
encor » (v. 5), « enfance » (v. 4) et « infante » (= fillette) (v. 5). b) La passion du poète. Tout atteste dans ce poème la profondeur de la passion : la naissance de l'amour a étésoudaine (« Je m'épris de vous... ») ; le souvenir a gardé ineffaçable la vision première (v. 9-14) ; l'amour a persistémalgré les cruautés de Sinope (« ma », possessif marquant l'affection, s'oppose à « cruelle » dans « ma Sinopecruelle »). D'une grande force sont les termes exprimant les sentiments ou leur cause : «...
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VICTOR HUGO « Elle avait pris ce pli... » (CONTEMPLATIONS IV - 5)
père : ...Et mainte page blanche entre ses mains froissée Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers. S'il est vrai que l'Idéal est l'âme de la poésie telle que la conçoit le Mage, quoi de plus propre à retremper cet Idéalque l'innocence de l'enfance ? La beauté du vers 3 et du second hémistiche du vers 13, née de la beauté même du sentiment, prend d'autant plusde relief que ces vers se détachent sur un fond volontairement proche de la prose dans son ensemble. (V. 14-16) — La rêverie du...
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VERLAINE: Après trois ans
Rien de plus cher que la chanson grise Où l'Indécis au Précis se joint. Pénétrons-nous donc de la rêverie intime qui absorbe le poète pour donner à « rien » et à « tout » l'intonation desémotions profondes. (V. 5-6) — L'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Tous les détails de ce cadre populaire sont transfigurés par le souvenir d'un passé émouvant qui rend touchante leursimplicité même. Des points de suspension à la fin du vers : plus que les autres éléments du décor, l'hu...
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VICTOR HUGO, POÈTE ÉPIQUE dans « O soldats de l'an deux... » (extrait de : A L'OBEISSANCE PASSIVE).
Eux, dans l'emportement de leurs luttes épiques, Ivres, Ils savouraient tous les bruits héroïques, Le fer heurtant le fer, La Marseillaise ailée et volant dans les balles, 40 Les tambours, les obus, les bombes, les cymbales, Et ton rire, ô Kléber ! La Révolution leur criait : — Volontaires, Mourez pour délivrer tous les peuples vos frères ! — Contents, ils disaient oui. 45 — Allez, mes vieux soldats, mes généraux imberbes ! — Et l'on voyait marcher ces va-nu-pieds superbes Sur le monde ébloui !...
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D'après VICTOR HUGO : Le Satyre (v. 709-726) - Commentaire
Transfigure-toi ! va ! sois de plus en plus l'âme ! (v. 632). A la fin, transfiguré lui-même, devenu par anticipation « l'âme universelle », il annonce la victoire finale dupanthéisme (Je suis Pan) sur les dieux à forme humaine, c'est-à-dire sur les superstitions. 1. — La foi de Victor Hugo : panthéisme et progrès. A la suite de ses expériences spirites de 1863-65, V. Hugo s'intéresse à l'occultisme. Il croit à la présence d'une âmedans tout être : homme, plante, caillou... Il croit,...
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«Il faut peindre d'après nature » (MOLIÈRE)
êtres vivants. 3. — Discussion. La formule de Molière peut s'accommoder de la stylisation qui, un peu à la manière de la caricature, ne déforme la réalité que pour mieux en faire voir certains aspects :stylisation héroïque (Corneille ne tombe pas sous la condamnation de Molière si, en fait, il a compris l'héroïsme et sises héros sont bien individualisés) ; stylisation tragique (Racine) ; stylisation comique (Molière) ; stylisation réaliste(Zola). Mais elle exclut les fantaisies de l'imaginatio...
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ANOUILH — Antigone face à Créon
— Caprices du sort... qu'on subit. (« Un matin, je me suis réveillé roi de Thèbes... ») — Nécessité d'agir, et vite. (« Il faut pourtant... Il faut pourtant... Crois-tu alors qu'on a le temps de faire leraffiné... ? ») — Nécessité de l'ordre (grandeur et servitude du chef de gouvernement, face aux égoïsmes). — Tâche acceptée consciencieusement. Honnête ouvrier. Raisonnable ; dévoué. b) Arguments contre.— Démission partielle : acceptation des laideurs du métier. — Abandon de goûts légitimes...
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LE COMIQUE DU « TARTUFFE »
Orgon : Ah ! si vous aviez vu comme j'en fis rencontre, Vous auriez pris pour lui l'amitié que je montre. Chaque jour, / à l'église, / il venait, / d'un air doux, / Tout vis-à-visde moi se mettre à deux genoux. Il attirait les yeux de l'assemblée entière Par l'ardeur dont au ciel il poussait saprière... ... Je vois qu'il reprend tout, et qu'à ma femme même Il prend, / pour mon honneur, / un intérêt extrême... (v. 281... 302.) langage et manières de Madame Pernelle, qui sont d'un autre âge ; naïv...
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Le Jeu de l'Amour et du Hasard (III - 8)
« Mais moi, etc... » Désespoir anticipé pathétique. Les froideurs de Silvia s'expliquent par sa coquetterie, sesmanières de précieuse, et aussi par le complexe de la jeune fille qui fait de l'amour la grande affaire de la vie et quicraint d'être victime d'un séducteur. Termes pathétiques : « Si je m'en ressouviens » « s'il m'a frappée » ;interrogations véhémentes ; superlatif « tout ce qu'il y a de plus grand sur la terre ». Seul un amour profond et qui craint parce qu'il est...
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Fantasio (II - 7 fin) - Musset
Faites pleurer ma mort aux veuves des Troyens...) — Fantasio : le bouffon («perruque... habit bariolé... taille contrefaite... grelots d'argent... ») et ce qu'il symbolise :le rêve, les fantaisies de l'imagination. 2. — Sensibilité et mouvement dramatique. 1. — L'éternelle jeunesse du libertin blasé Le libertin blasé, l'« oisif des promenades », a gardé le culte désintéressé..., sentimental, de la jeunesse et del'amour. Après avoir provoqué le scandale qui a entraîné la rupture du mariage ma...
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LA SCÈNE DU PAUVRE (III-2) - DOM JUAN de MOLIÈRE
Toutes ces particularités, ne se retrouvent-elles pas dans la fameuse « scène du pauvre »? — Pour échapper auxpoursuites des frères d'Elvire, Dom Juan, en habit de campagne, et Sganarelle, déguisé en médecin, s'enfuient. Touten disputant de médecine et de métaphysique, ils se sont égarés dans un bois. Ils aperçoivent un pauvre.Sganarelle : « Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville --> souffrir cette lâcheté ». I. — Les personnages. 1. — Dom Juan. Dom Juan vient de se moquer...
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HERNANI, pièce jeune
Oh ! je suis ton esclave ! Oui, demeure, demeure I Fais ce que tu voudras. Je ne demande rien. Tu sais ce que tufais ! Ce que tu fais est bien ! Je rirai si tu veux, je chanterai. Mon âme Brûle... Eh 1 dis au volcan qu'il étouffe saflamme, Le volcan fermera ses gouffres entrouverts, Et n'aura sur ses flancs que fleurs et gazons verts. Car legéant est pris, le Vésuve est esclave ! Et que t'importe, à toi, son cœur rongé de lave ? Tu veux des fleurs, c'estbien ! Il faut que de son mieux Le volc...
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VIGNY: La Canne de Jonc.
un sacrifice, nous permettront de préciser davantage sa pensée. 1. — La thèse. — Le sentiment de l'Honneur, sur lequel est fondée l'abnégation est « une vertu tout humaine.,, sans palme célesteaprès la mort » et qui dédaigne même l'approbation des hommes, la gloire, ( « L'admiration est corrompue etcorruptrice » proteste le Capitaine Renaud au début du récit) et même les intérêts dits supérieurs. Seule compte —consolation puissante — l'approbation de la conscience. : « L'honneur, c...
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CHATEAUBRIAND : Nuit dans les déserts du Nouveau Monde
si vastes solitudes. — Il y a de la magnificence dans cette symphonie en blanc majeur qu'est la description desnues, dans ces « gerbes de lumière », dans cette rivière « toute brillante des constellations de la nuit, qu'ellerépétait dans son sein », dans « cette mer immobile de lumière ». D'un autre côté, il y a beaucoup de grâce dans leslentes métamorphoses des nues, beaucoup de finesse dans la peinture du « jour bleuâtre et velouté de la lune ».Les effets de clair obscur sont recherchés...
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COLETTE: ... ce bonheur à flamme sourde... Les Quatre-Saisons.
couleurs (« l'aube rouge au ras de la neige ») : un son clair (« les décimes de bronze sonnaient dans une corbeille »)et, l'emportant sur les sensations visuelles ou auditives, les sensations de froid qui font apprécier la bonne chaleur(« neige », « tiédissaient », « cuisine carrelée ») et les sensations de l'odorat et du goût (1' « apéritive odeur de lamiche fraîche »... « je léchais... —> sa fleur de farine »). C'est que, plus que les premières sensations, les dernièrestouchent aux fibres prof...
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(LA COUSINE BETTE) BALZAC (commentaire)
Le comportement de l'héroïne trahit les remous qui agitent son âme. Elle a voulu jadis « arracher le nez de sacousine »... au sens propre du terme : mouvement de jalousie furieuse évident ! Dans les premiers temps « elles'était décidée à porter des corsets, à suivre les modes... » : c'est qu'elle désirait se marier. Mais elle conçut des «espérances dans le secret desquelles elle ne mit personne » : c'est qu'il y avait un abîme entre ses ambitions et cequ'elle pouvait raisonnablement obtenir,...
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Le Loup, la Mère et l'Enfant (IV-16) - LA FONTAINE
(v. 10) Il entend un enfant crier. Ce fait, qui rompt brusquement la longue attente du Loup, entraine un brusque changement de mètre ; pittoresqueégalement est l'absence de liaison syntaxique entre ce vers et ce qui précède. Le présent de narration apparaît,comme il convient quand survient un événement important. (v. 11-12-13) Le vers court est gardé, pour sa vivacité qui peint l'impatience de la Mère ; « Le menace », envedette au début du vers, sonne clair, comme la réprimande ; le rejet de...
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A. de SAINT-EXUPÉRY, Terre des Hommes: Il est deux cents millions d'hommes, en Europe...
s'intégrer à un groupe, participer à l'épopée de l'Humanité, avec les pionniers, les mystiques, les savants. II. Les solutions Cette indigence explique les succès du fascisme, ou, d'une façon générale, du militarisme, qui fait appel à unereligiosité vacante (animer, cantique, rompre le pain, soif, sont des termes religieux) et exalte les valeurs « viriles »: héroïsme, fraternité épique. Mais Saint-Exupéry dénonce ce qu'il considère comme des solutions trompeuses, comme des mystifications :...
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Pierre BARBERIS, Lectures du Réel
I. Résumé rédigé La poésie, au xixe siècle, ambitionna de guider les peuples et d'exprimer leur soif d'absolu. Tel Voltaire et Rousseau,l'écrivain est d'opposition, son idée est action. De politique, cette opposition devient artistique; mais, après 1848 la lutte reprend entre bourgeois et banquiers, quiont confisqué le social, et l'art pour l'art qui refuse à l'argent valeur et beauté. Les bourgeois, attaqués par un Baudelaire, le font condamner car la poésie, négation de l'iniquité, pourvoy...
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« L'art, dans son essence, est contestation, contestation de la mort, contestation contre les pharisiens1 de tous poils, contestation de soi-même. L'art existe parce que nous devons nous remettre sans cesse en question... L'art est révolutionnaire ou n'est pas ». Jean-Louis BARRAULT, Souvenirs pour demain. Vous expliquerez et discuterez cette pensée de J. L. Barrault, à l'aide d'exemples littéraires ou artistiques que vous connaissez bien.
publicité vante les mérites d'un poêle à mazout ou d'un dentifrice révolutionnaire). Au théâtre, il est souventquestion de mises en scène révolutionnaires : cela consiste à jouer Racine couché ou accroupi. L'empereur Titusarbore une chemise noire et le jeune Hippolyte déclame dans sa baignoire... Comme les metteurs en scène quirecherchent l'originalité politisent souvent les pièces en y introduisant des allusions à l'actualité, cette notion d'artrévolutionnaire garde toute son amb...