Catégorie : Fiches de lecture
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RABELAIS: Le Quart Livre (Fiche de lecture)
grande gueule infernale, nous ne serons pas plus qu'un grain de dragée musquée dans la gueule d'un âne.Voyez-le ici. Fuyons, regagnons la terre. Je crois que c'est le monstre marin même qui fut jadis destiné àdévorer Andromède. Nous sommes tous perdus. Oh! si seulement quelque vaillant Persée se trouvait ici pour letuer immédiatement. — Percé de part en part, il le sera par moi, répondit Pantagruel. N'ayez crainte.» (Ch. 33) L'EXPLORATION IMAGINAIRE - Les récits de voyages faits pa...
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Nerval: Aurélia (Fiche de lecture)
dire le journal de bord d'une lente dérive dans la folie, et un voyage initiatique aux confins del'inconscient. 2. LA MÉDIATRICE La figure féminine d'Aurélia fait le lien entre ces deux aspects du texte. Elle incarne l'amour perdu dupoète, sa mère jamais vue et Jenny Colon, dans une synthèse qui est propre à l'imaginaire nervalien. Elle appartient donc à la part d'autobiographie dont le texte est constitué. Mais elle est aussi une pureprojection mentale, qui devient un véritable m...
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PASCAL: Les Pensées, fragments
II à VII. Il entreprend une analyse de la condition humaine, de la misère et de la grandeur de l'homme. VIII à X. Il montre comment l'homme se fourvoie dans sa quête du bonheur terrestre. — XI à XVII. La solution se trouve dans la religion chrétienne. XVIII à XXV. Pascal argumente ce qu'il avance en s'appuyant sur une série de preuves tirées des témoignagesbibliques et de l'histoire. — XXVI à XXVII. Pascal délivre une morale chrétienne, celle de l'homme converti qui trouvera son bonheur dansD...
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PEREC: La Vie, mode d'emploi
«Il représenterait l'immeuble parisien dans lequel il vivait depuis plus de cinquante-cinq ans. La façade en seraitenlevée et on venait en coupe toutes les pièces du devant, la cage de l'ascenseur, les escaliers, les portespalières. Et comme dans ces maisons de poupées dans lesquelles tout est reproduit en miniature, lescarpettes, les gravures, les horloges, les bassinoires, il y aurait dans chaque pièce les gens qui y auraient vécuet les gens qui y vivaient encore et tous les détails de l...
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PONGE: Le parti pris des choses (Fiche de lecture)
Comme le dit Henri Spada dans sa très belle étude sur Ponge, il s'agit ici d'un art «apparemment clos».Effectivement, chaque texte se présente comme une œuvre autonome, fermée sur elle-même et sur son sujet,comme un «petit bijou» ciselé auquel on ne saurait rajouter ou retrancher quoi que ce soit — c'est-à-dire,justement, comme un objet. Un objet de matière similaire à celui, bien réel, dont il traite. L'évocation du cageot est aussi simple, modeste et neutre que son modèle....
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PRÉVOST (ABBÉ): Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut
(Première partie) Au lieu de quoi, Des Grieux va entamer une longue descente aux enfers. Le calvaire sera double, car s'il perd pourManon son honneur et son honnêteté, il conserve sa lucidité. L'aveuglement de la passion lui laisse par moments laconscience du mal. 11 se sent emporté par une force néfaste contre laquelle il ne peut résister : «Quel passage, en effet, de la situation tranquille où j'avais été, aux mouvements tumultueux que je sentaisrenaître ! J'en étais épouvanté. Je frémissais,...
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PROUST: À la recherche du temps perdu (Fiche de lecture)
monde des invertis), illustrée par de grandes figures fortes et attachantes, tels le baron de Charlus, Robert deSaint-Loup, ou cette même Albertine dont la vie secrète ne sera jamais vraiment élucidée. Mais l'action en elle-même est secondaire : simple toile de fond au déroulement de l'expérience intérieure dunarrateur, elle n'obéit nullement aux règles du récit classique. Car le temps — vraie matière de l'oeuvre — est, ici, constamment bousculé : là, une seule soirée se déroule sur...
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MONTESQUIEU: Lettres persanes (Fiche de lecture)
deux spécificités en font en réalité un ouvrage profondément inscrit dans son temps. Le genre épistolaire d'abord — auquel auront également recours Rousseau dans La Nouvelle Héloïse (1761) et Laclos dans Les Liaisons dangereuses (1782) — parce qu'il convient parfaitement à la dimension «philosophique» qu'acquiert le roman au XVIIIe siècle. Le procédé qui consiste, pour construire le récit, à substituer à un uniquenarrateur plusieurs «voix», celles des correspondants, permet en effet à...
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MONTESQUIEU: De l'esprit des lois (Fiche de lecture)
la première tentative de créer une science de la législation en se basant sur l'étude expérimentale desphénomènes sociaux et en recherchant leurs causes, sans invoquer le hasard ou les interventions divines.L'auteur part d'une définition : "les lois, dans la signification la plus étendue, sont les rapports nécessairesqui dérivent de la nature des choses". Les principaux facteurs dont elles dépendent sont physiques (leclimat, qui influe sur le tempérament des populations, la nature du terrain)...
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MUSSET: Lorenzaccio (Fiche de lecture)
2. LE PARADOXE DU HÉROS Le premier paradoxe du personnage, c'est son nom. Voici en effet un héros dont le prénom, Lorenzo, est affublé d'unsuffixe péjoratif en italien, -accio (prononcer [-atchio]). Ce choix indique que cet héroïsme s'accompagne de quelque chose de négatif, de trouble et d'ambigu. Ce surnom n'est d'ailleurs pas le seul dont Lorenzo de Médicis,cousin du duc Alexandre, se voit gratifié : il est tour à tour Lorenzino, diminutif affectueux, Renzo, Renzino,marquant u...
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MUSSET: Contes d'Espagne et d'Italie
Il court par tes mille campagnes Bien des yeux bleus, bien des yeux noirs. La blanche ville aux sérénades Il passe par tes promenades Bien des petits pieds tous les soirs.» («Madrid») «Dans Venise la rouge, Pas un bateau qui bouge, Pas un pêcheur dans l'eau, Pas un falot. Pour le bal qu'on prépare, Plus d'une qui se pare, Met devant son miroir Le masque noir.» («Venise») Ce pittoresque est à la mode en 1830. L'Espagne triomphe sur scène avec Hernani de Victor Hugo, et la redécouv...
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MUSSET: Les Nuits (Fiche de lecture)
ALFR ED DE MUSSET LES NUITS (Lil Nuit de mai, publiée dans la « Revue des Deux Mondes "d u J 5 ml!.i 1835. - La Nuit de décembr e, même revue, 1e r décem. bre 1835. La Nuit d'août, même revue, 15 août 183 6. La Nu# d'oçtobre, même revue, 15 octobre 1837). Les circonstanoes de «/a Nui t de mai ». La erise morale de Musset. � Ju sq u 'à la Nult de mai, Muss et n'avait pas été vraiment un poète romantique . Sans dou te, il avait publié les Co...
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NERVAL: Les Chimères
L'heure qui revient n'est-elle qu'un instant parmi tant d'autres ou est-elle la Seule, la somme, la totalité de toutesles autres ? Est-elle, comme Artémis, menace mortelle, emblème du temps qui passe et nous anéantit, ou est-ellefragment d'éter-nité ? Toute la poésie de Nerval est animée par cette inquiétude fondamentale. Comment unir lescontraires, comment dire à la fois «Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée» ? («El Desdichado»). 2. LA POÉSIE COMME SYNCRÉTISME Le poète, qui a affronté...
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MICHAUX: La Nuit remue
Le recueil La Nuit remue, paru en 1935, comprend deux parties : La Nuit remue, écrit en 1934, et Mes propriétés, qui avait déjà été publié seul en 1929. Ces poèmes en prose insolites, parfois cruels et fantastiques, mettent enlumière les mécanismes de l'esprit et de la vie intérieure. La Nuit remue fait le lien avec l'oeuvre précédente, Qui je fus (1927), par le texte «Mon Roi», qui est un développement de six pages sur le thème du combat intérieur: «Et c'est mon Roi, que j'étrangle vai...
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MOLIÈRE: L'AVARE (Fiche de lecture)
fondamentale du comique de Molière. Ce dernier, lors de son long séjour en Province, a pu observer de près lestroupes ambulantes italiennes de la commedia dell'arte, auprès desquelles il prendra des leçons. Pièce de la maturité, L'Avare n'échappe pas à cette présence de la farce, une farce remise au goût du jour par l'auteur, mais profondément affinée, ayant gagné en profondeur, en complexité et en signification. Inspirée dePlaute, à l'image de la plupart des pièces du répertoire...
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MOLIÈRE: L'ECOLE DES FEMMES (Fiche de lecture)
Souche, a recueilli une orpheline, Agnès, qu'il a fait élever à la campagne, dans la plus parfaite ignorance ; il veut enfaire sa femme. Horace, le fils d'un de ses amis, ignorant le second nom d'Arnolphe, lui raconte comment il courtisela pupille d'un certain M. de la Souche (Acte I). Inquiet, Arnolphe tente de faire parler Agnès, et décide de hâter lespréparatifs de son mariage (Acte II). Il sermonne Agnès sur le mariage, cependant qu'Horace lui apprend que lajeune fille lui a envoyé un mot d...
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MOLIÈRE: TARTUFFE (Fiche de lecture)
annonce à sa fille Marianne qu'il renonce à lui faire épouser celui qu'elle aime, Valère, pour la donner à Tartuffe(Acte II). À l'acte III, Tartuffe paraît enfin Elmire, la femme d'Orgon, lui demande de renoncer au mariage, tandisqu'il lui déclare sa passion. Orgon, à qui l'on rapporte cet épisode n'en croit pas un mot, décide de hâter lespréparatifs du mariage et fait à Tartuffe donation entière de ses biens (Acte III). Pour confondre l'imposteur, Elmiredécide alors de demander à Tartuffe un se...
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MONTAIGNE: Les Essais (Fiche de lecture)
suit pas un ordre chronologique, mais il offre un portrait de lui-même d'abord à travers les réflexions que tel thèmepolitique (la guerre, la soumission au souverain, la torture, les lois...), moral et philosophique (la mort, l'amitié,l'éducation...) lui inspire ; ensuite dans les passages où il réfléchit sur la nature du moi et sur sa personnalité. 2. LE SENS CRITIQUE Montaigne fait preuve d'un sens critique et d'une tolérance que la postérité a érigés en modèles, qu'il s'agisse, parexemp...
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MAUPASSANT: Boule de Suif (Fiche de lecture)
Boule de suif, conte (1880). La Maison Tellier, contes (1881). Mademoiselle Fifi, contes (1882). Les Contes de la bécasse, 1883, contes (1883). Miss Hariett, contes (1883). Une vie, roman (1883). Les Contes du jour et de la nuit, contes (1885). Bel-Ami, roman (1885). La Petite Roque, contes (1886). Le Horla, contes (1887). Mont-Oriol, roman (1887). Pierre et jean, roman (1888). Sur l'eau, contes (1888). Fort comme la mort, roman (1889). Notre cœur, roma...
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LA VIE DE MARIANNE - MARIVAUX (Fiche de lecture)
DORANTE Eh bien ! chère Lisette, dis-le moi cent fois, que tu ne m'aimeras point. SILVIA Oh ! je te l'ai assez dit ; tâche de me croire [...] SILVIA Je dirai ce qu'il te plaira ; que me veux tu ? je ne te hais point. Lève-toi ; je t'aimerais, si je pouvais ; tu ne medéplais point ; cela doit te suffire. (II, 10 et 11) Les choses sont souvent suggérées plus qu'elles ne sont dites. Marivaux exploite toutes les ambiguïtés et lessubtilités du langage pour éclairer l'évolution du sentimen...