Catégorie : Citations
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Sufficit diei malitia sua
Suffecit diei malitia sua A chaque jour suffit sa peine Cette maxime - citée parfois avec stal à la place de sufficit - invite à ne pas se soucier du lendemain et à se préoccuper uniquement des problèmes immédiats: il s'agit donc d'une mise en pratique, en quelque sorte, du précepte qui invite à vivre au jour le jour (cf. n. 1643). Cette expression dérive de l'Evangile de Matthieu (6, 34: en grec àpKETov Tfl ~µÉpQ ~ KaK(a aÙT~~; cf. W. Grundmann, in Kittel-Friedrich 4, 1444), et il est fr...
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L'occasion est complice de bien des choses
Ool.Aci,v O ICGLpOS y{VETGL ,rapa( TLOS L'occasion est complice de bien des choses Cette sentence empruntée à la Comparatio Menandri et Philistionis (4 . 1) trouve un parfait équivalent chez Publilius Syrus (H 26): f/ominem etiam frugi flectit saepe occasio, (< Même l'homme vertueux fléchit quelquefois devant les circonstances>>. Notre fo1111ule L'occasion _/àit le lar,on, qui possède des équivalents dans toutes les langues européennes (Arthaber 915; Lacerda-Abreu 247 sq.; Mota 47) dérive...
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Dum fata sinunt, vivite laeti !
Dum fata sinunt, vivite laeti ! Vivez beureus tant que le destin vous le permet ! Cette expression, célèbre et proverbiale dès le Moyen-Age (pour ses di verses attestations, cf. Walther 6513 ), dérive d'un passage de l' Hercules furens de Sénèque (v. 178) qui souligne la fuite du temps. Mais on trouve la fc,111aole Dum fata sinunt dans des contextes similaires., dans d'autres ouvrages, en particulier l'Enéide (4.. 648 sq., passage que citera aussi Macrobe, Saturnalia, 4, 6, 10) et dans le r...
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Edamus, bibamus, gaudeamus !
Edamus, bibamus, gaudeamus ! Mangeons, buvons et profitons de la vie ! Cette expression proverbiale. encore utilisée de nos jours, invite à profiter des plaisirs de l'existence et reprend donc le célèbre topos du Carpe diem (cf. n. 1637): notre fo1111ule était traditionnellement complétée par Post mortem nul/a voluptas, >, et elle dérive sans doute d'une épigraphe inscrite sur la tombe de Sardanapale, le mythique roi assyrien, célèbre pour son goût du luxe et du plaisir: selon Strabon ( 14....
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Carpe diem Cueille le jour
Carpediem Cueille le jour Cette fo1111ule extrêmement célèbre provient d'une des Odes d'Horace ( 1. 11, 8, le poète ajoutant aussitôt quam minime credula postero, > ), et elle résume de façon synthétique un des thèmes les plus chers à ce poète (pour l'emploi original du verbe carpo, cf. A. Traina, Orazio. Odi e epodi, Milan, 1985, 13 sq.). L'expression est aujourd'hui passée dans le langage couran~ pour exhorter à jouir du moment présent saos se soucier du lendemain ou pour désigner la cap...
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Non erat his locus
1633. Non erat his locus Ce n'était pas le moment opportun Cette expression, utilisée aujourd'hui pour évoquer l'incapacité de quelqu'un à saisir le moment opportun pour dire ou faire quelque chose, dérive d'un vers de l'Ars poetica d'Horace ( 19)- Nunc non era1 his locus étant le commentaire lapidaire du poète face aux auteurs qui utilisent des arguments hors de propos, et en particulier ceux qui ont recours à des descriptions auliques de façon inappropriée. La fo1111ule est citée et re...
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Ipsa olera olla legit
1629. lpsa olera olla legit La marmite ramasse les légumes toute seule Cette belle expression en allitérations (qui constitue un des lemmes d'Erasme, Adagia [ 1, 7, 60]) est présentée comme un proverbe par Catulle (94.. 2) qui l'utilise à propos du chevalier Lucius Mamu11a qui avait pris parti pour César, mais dont le poète se moque sans cesse (ou plutôt qu'il > comme l'indiquera Pline l'Ancien, 36, 48) et qu'il surnomme Mentula (>).. en l'accusant de pa~r son temps à forniquer. Crusius...
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Vouloir soigner tous les yeux avec le même collyre
J627. Uno collyrio omnium oculos vu/t curare Vouloir soigner tous les yeux avec le même collyre Saint Jérôme (Commentaire sur/ 'Epitre aux Ephésiens, Praef. [Pl 26, 441 ab]) décrit ainsi les mauvais médecins et utilise le même motif -- mais dans un sens positif - en Ep., 84, 4, à propos du concile de Nicée qui, s'il en avait eu la possibilité, aurait condamné Origène comme il avait condamné Arius - saint Jérôme ajoutant alors l'expression : Uno medicamine omnes simul morbos debuere curare,
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Plus changeant qu'un caméléon
1623. xa,aL>.ÉoVTOS EÙII.ETG,O~C:.TEf)OS Plus changeant qu'un caméléon (,ctte locution nous a été transmise par les parémiographes (Greg. ( ·ypr. L., 3, 32 ; Apost. 18, 9) et désigne une personne qui arrive à se transfur 111er au gré de ses envies et des circonstances. Le caméléon était déjà célèbre dans l 'Antiquité pour sa capacité à changer de couleur (cf. par exemple, Elien, Natura animalium, 2, 14; Antigone de (·ariste, Historiarum mirabilium collectio, 25b ; les Epitres de l'halari...
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Verte omnis tete in facies
Verte omnis tete in facies Prends toutes les formes que tu voudras ! Il s'agit de la réplique injurieuse et ironique de Tumus à Enée, Ion du combat qui les oppose au douzième chant de l'Enéide (v. 891): selon le commentaire du Pseudo-Servius, il s'agirait de la reprise d 'une locution proverbiale qui conseillait d 'adapter son comportement aux situations. Cette expression devint célèbre, et fut reprise notamment par saint Augustin (Contra Ju/ianum, 6, 5, 11 ), Jean Cassien (De incarnation...
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Utcumque in alto ventus est... exim velum vortitur
Utcumq11e in alto ventas est•.• exÏIII ve/11111 vortit11r Selon d'où vient le vent, il faut tourner sa voile Cette expression souligne la nécessité de savoir s'adapter aux circonstances: elle est empruntée à Plaute (Epidicus, 49; Poenu/us, 754) et également citée parmi les sentences médiévales (Walther 326S 1). Dans nos traditions modernes ce concept est encore exprimé par des images qui font appel aux conditions atmosphériques: en français Selon le vent la voile ; Il faut tendre la voil...
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Nunc hic dies aliam vitam defert, altos mores postulat
Nunc hic dies aliam vitam de/en, alios mores postulat Mais le Jour d'aujourd'hui inaugure une nouvelle vie et de nou\'elles conduites Ce vers de l'Andrienne de Térence (189), déjà cité en tant que no1111~ par Cicéron dans une de ses lettres (Epistulae ad/amiliares, 12, 25, 5) indique que des temps nouveaux exigent des comportements nou\·eaux; il s'agit en réalité de la reprise d'un proverbe grec èiAAos- p(oç, CÏÀÀT) 6(aLTa, >, que nous ont transmis plusieurs parémiographes (Zenob. vulg....
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Adopte les usages du pays
'AU' ËffOU xwpas Tp6ffOLS Adopte les usages du pays Ce proverbe est cité par les parémiographes (App. Prov., l, 20 ; Macar. 1, 89; Souda a 1142), mais il s'agit sans doute d'un fragment d'un auteur inconnu, vraisemblablement iambique (32 D. 1 ), peut-être tragique (435 N. 2, mais qui n'est pas répertorié dans l'édition de SnellKannicht); on trouve également de semblables invitations à adopter les us et coutumes des différents pays qu'on traverse dans la Thébaïde (fr. 8 W.) et dans les M...
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A chaque pays sa coutume
A Nop.os mi. x•pa chaque pays sa coutume Cet adage lapidaire, qui insiste sur la relativité des habitudes, est attesté par les parémiographes (Zenob. vulg. S. 25 ; Macar. 6, 11 ; Mant. Prov. , 2. 31 ). Erasme (Adagio, 3, 6, SS) utilise une fonnule équivalente Lex et regio, tandis que dans le latin médiéval, on trouve plusieurs fonnules parallèles , dont Sun/ usus rerum totidem. quoi climata mundi, « Les usages sont aussi nombreux que les régions de l'univers» ( Walther 30853) ou l'i...
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Omne solum forti patria est
Omne so/11,n forti patria est Toute terre est une patrie pour l'homme courageux Cet adage célèbre est emprunté à un vers des Fastes d'Ovide (1,493): l'auteur n'y fait pas preuve de cosmopolitisme (cf. n. 1616), mais souligne une particularité des âmes fortes, qui peuvent faire de chaque pays leur patrie. comme ces poissons qui se sentent chez eux dans n'importe quelle partie des eaux des océans ou ces oiseaux dans n'importe quelle partie des airs. Le même motif revient aussi chez QuinteCurc...
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Metiri se quemque suo modulo ac pede verum est
Metiri se quemque suo modulo ac pede verum est Se mesurer chacun à son aune, à son pied, voilà le vrai Il s'agit de la conclusion de la septième épitre du premier livre d'Horace (v. 98) qui rappelle un précepte de Juvénal ( 11, 35): No.çcenda est mensura sui, > (cf. aussi Pline l'Ancien, 2, 1, 4), tandis que Perse (6, 25) utilise une expression plus difficilement traduisible en français, Messe tenus proprio vive, qui exhorte à vivre selon ses propres capacités (la scholie de ce passage pr...
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Non continere <se> inter pelliculam suam
Non continere inter pel/ic11lam suam Ne pas se tenir tranquille dans sa propre peau Cette locution, dont l'origine est peut-être comique (cf. Ribbeck, Scaenicae Romanorom poesis fragmenta, Il, Leipzig, 18732, Coro/1~rium, XLIX) nous a été transmise par Porphyrion.. qui commentait un passage des Satires d'Horace ( 1, 6, 22). Horace, évoquant les possibilités restreintes qui seraient les siennes de se voir confier une haute charge, vu ses origines (s'il était libre son père était un esclave...
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Ut homost, ita morem geras
Ut homost, ita morem geras Comme sont les gens, on doit s'arranger à eux Cette expression des Adelphoe de Térence (v. 431) est présentée comme proverbiale par Donat, même s'il ne semble pas exister de formules équivalentes - cf. cependant le même genre de constatation chez Plaute (Mostellaria, 725). Citons en allemand Man muss die Menschen nehmen, wie sie sind- qu'on peut assimiler à une variation sur le thème Prendre le monde comme il vient, qui existe dans toutes nos langues européennes...
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Duo cum faciunt idem, non est idem
Duo cum faciunt ide,n, non est idem Lorsque deux personnes font la même chose, ce n'est pas la même chose Cet adage, encore célèbre. est une vulgarisation d'un passage de Térence (Adelphoe .. 823-825): Duo quom idemfaciunt saepe, ut possis dicere: I >/non quo diîsimili' res .tit, sed quo is qui .facit.. >. Une autre fu, 111ule qui résume également la leçon de ce passage (Duo cumfaciunt idem, saepe non est idem) est el le aussi répertoriée pat 111i les sentences médiévales (Walther 6790);...
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Aliud alios decere
Aliud alios decere Souvent ce qui convient à l'un ne convient pas à l'autre L'expression est empruntée à Quintilien ( 11. 3, 177) et le même motif revient dans un autre passage de cet auteur (5, 10, 110), de même que chez Térence (cf. n. 1594); Ovide (Ars amatoria, 3. 188), Properce (3, 9. 7), Tacite (Annales, 6. 48) et saint Ambroise (De officiis, 1. 203). Parfois, notamment chez Plaute (Mercator, 984) ou Maximien (Elégies. l, 103 sq. ), cette f01111L1le signifie qu'à chaque âge convienn...