Catégorie : Citations
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Neque semper / arcum tendit Apollo
Neque semper I arcum tendit Apollo Même Apollon ne tend pas toujoun son arc Cette expression, qui constitue une variante du topos selon lequel il est impossible de garder un arc constamment tendu, car on risque de le rompre, est une évidente métaphore sur la nécessité du relâchement. Elle est empruntée à un passage d'Horace (Corm., 2, 10, 19 sq.), déjà célèbre au Moyen-Age (cf. par exemple, Jean Cassien, Collationes. 24~ 21 [PL 49, l 314a]) et souvent repris dans la littérature de l'époqu...
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Cito rumpes arcum, semper si tensum habueris
Cito rumpes arcum, semper si tens11111 habueris Tu rompras bien vite un arc, si tu le tiens toujours tendu L'expression est empruntée à une fable de Phèdre (3, 14, 10), où Esope, raillé par un passant qui le voit jouer avec des enfants, se défend en posant sur la route un arc débandé et ajoute : > (Otloh de Saint-Emmeran, liber proverbiorum, 1 [Pl 146, 303b], qui ajoute d'ailleurs que l'âme, par contre, se rompt lorsqu'elle mène une existence trop dissolue, animum vero incongroa vitae remi...
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Porro unum est necessarium
Porro un11111 est necessariu,n En réalité, une seule chose est nécessaire Cette expression. souvent reprise par les auteurs chrétiens et citée comme une invitation à la modération et à ne pas se disperser en faisant des milliers de choses, qui semblent essentielles de prime abord mais qui se révèlent inutiles, dérive d'un célèbre épisode de l'Evangile de Luc ( I0, 42) : Jésus est l'hôte de deux sœurs, Marthe et Marie, et tandis que la première s'affaire aux tâches domestiques, la seconde...
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Certa amittimus dum incerta petimus
Cena aminim11s d11m incena petimus Nous lâchons le certain pour courir après l'incertain Cette expression, dont la réussite tient à l'opposition des deux membres de phrase (certa amittimus et incerta petimus), dérive du Pseudo/us de Plaute (v. 685 : les meilleures éditions préférant la variante mittimus à amittimus): reprenant le motif des imprudents - qui comme les succes seurs de Périclès chez Thucydide (2, 65, 7) - partent affronter de nou veaux dangers sans protéger ses arrières...
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Promissio boni viri est obligatio
Promissio boni viri est obligatio La promesse d'une personne honnête est une obligation Cet adage médiéval d'origine inconnue (la première attestation semble être un passage du Malmantile racquistato de Lorenzo Lippi, 6, 17. 3) est encore utilisé de nos jours et possède le même sens que notre Chose promise chose due (en italien Ogni promessa è debito et Chi promette in debito si mette : cf. Arthaber 1131 : Mota l 52 ; Schwamenthal-Straniero 1566; 3974): il faut respecter les promesses qu'...
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Saepe minus faciunt homines qui magna minantur
Saepe min•s faciunt homines qui magna minant•r Souvent les plus grands faiseurs de menaces ne font pas grand mal Cette expression, répertoriée par Walther (27192b) et qui apparait dans plusieurs recueils manuscrits de sentences du quinzième siècle, est surtout utilisée dans la tradition fabuliste où elle est liée au récit de la montagne qui accouche d'une souris (n. 1507) : cf. Romulus Elegiacus, 25 ; Polythecon (4, 262) et une ltttre de Cesare Mauro à Machiavel ( 146) datée de juin 1508...
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Parturient montes, nascetur ridiculus mus
Parturient montes, nascetur ridicul11s mus Les montagnes accoucheront, et une souris ridicule naitra Cette expression - qui était généralement citée, et continue encore à être citée avec le présent parturiunt à la place du futur parturient dérive de l'Ars poetica d'Horace (v. 139): elle était déjà célèbre dans le monde latin et désignait des promesses mirobolantes qui n'aboutissaient à rien à moins qu'elle ne servit à se moquer des personnes trop vantardes : elle fut reprise par de nombreux...
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Magna promisisti, exigua video
Magna promisisti. exigua video Tu as fait de grandes promesses~ je constate que bien peu sont tenues Cette phrase dérive de Sénèque (Ep., 109, 18: exigua video étant une variante généralement non accueillie par les éditeurs qui adoptent exige vide): on trouve aussi en latin médiéval vulgaire la fo1111ule largissimi promissores vanissimi (ou parcissimi) exhibitores, que saint Bernard de Clairvaux (De consideratione, 4. 4) semble le premier à attester et qui possède encore un équivalent en...
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Maria montisque polliceri
Maria montisque polliceri Promettre monts et merveilles (littéralement: monts et mers) Cette expression dérive de la Conjuration de Catilina de Salluste (23, 3) : cette hyperbole proverbiale désigne ceux qui font de grandes pro-. messes mais sont incapables de les tenir ; Leopardi, dans son Ziba/done (266, 17 août 1822), note d'ailleurs à ce sujet combien Salluste était friand de locutions populaires et plébéiennes. La locution latine exacte consistait à prometbe des ). Nos langues modern...
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Naso suspendis adunco
Ntao smpendis adunco Tu plisses dédaigneusement le nez (linéralement : >) Cette expression d'Horace (Sat., 1, 6, 5) désigne les personnes qui regardent avec suspicion et mépris ceux et celles qui n'appartiennent pas à des familles importantes : on lit des locutions similaires avec le nez, organe souvent lié à la dérision (cf. aussi n. 1868) toujours chez Horace (Sat., 2, 8, 65 ; Ep., 1, 19, 45), mais aussi chez Perse ( 1, 40 sq. : Uncis I naribus indulges [repris par Jean de Salisbury....
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O fortunatam natam me consule Romam !
0 fortunatam natam me consule Romam/ Ob, heureuse Rome, née sous mon consulat ! Ce fragment du De consu/atu meo de Cicéron ( 17 Morel= Traglia) était déjà considéré dans I'Antiquité comme un exemple d'orgueil et de vaine gloire; l'auto-satisfaction qu'éprouvait Cicéron pour avoir déjoué la conjuration de Catilina semblant à ses lecteurs extrêmement excessive (cf. Pseudo-Salluste, Invectiva in Ciceronem, 3, 5; Juvénal, 10, 120 sq.) et c'est pourquoi d'ailleurs l'expression devint célèbre....
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Digitis primoribus stare
Digitis primoribus stare Se bisser sur la pointe des pieds Cette expression dérive de Varron (Satires ménippées, 42 Bücheler) et indique le comportement d'une personne qui veut paraître plus grande qu'elle ne l'est en réalité, et qui fait ainsi preuve de sa vanité : cf. de nombreux autres passages (Lucilius, 8, 301 M. [= 8, 7, 2 Charpin]; Sextus Turpi lius, 31 R. 3 ; Sénèque, Ep., 111, 3 ; Martial, 12, 77, 2 et Fronton, Ep.. 2, 19). L'expïession a la même signification chez Sophocle (Ajar,...
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C’est un charmant concert que la louange
., H81,aT011 4acouop.a ËvaLvos C'est un charmant concert que la louange C'est Pline le Jeune (Ep., 7,. 32, 2) qui cite cet énoncé gnomique de Xénophon, qui apparait,. au génitif, dans les Mémorables (2 . 1, 31) et dans Hieron ( 1, 14) ; on retrouve la même for 111ule - avec quelques légères modifications foi 11,elles - chez Plutarque (An seni respublica gerenda sit,. 786e) et une maxime similaire est attribuée à Antisthène par Porphyrion et par le Pseudo-Acron ( Commentaire sur Horac...
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Laudato pavone superbior
Laudato pavane superbior Plus orgueilleuse qu'un paon qu'on admire L·expression est empruntée à la description de Galatée dans les Métamorphoses d'Ovide (13,802); mais d'autres auteurs font du paon un symbole d'orgueil et de vanité (cf. par exemple, toujours chez Ovide, Ars amatoria. 1, 625 sq.; De medicamine faciei .. 33 sq. ; Properce, 2, 249 11 et Martial, 14.. 67 ). La même f0111111le revient, notamment, sous la plume de Melchior Weinrich (Aerarium poeticum, Frankfurt am , Main, 1677...
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Pluribus intentus minor est ad singula sensus
Pluribus intentas minor est ad singula sensus Le sens qui est appUqué à plusieun objets a moins de force qu'il n'en aurait pour chacun d'eu:1 Il s'agit d'un adage extrêmement répandu au Moyen-Age, qui figure dans les Libri proverbiorom ( Pseudo-Bède, Pl 90, 1106a ; Otloh de Saint-Emmeran, Pl 146. 325c) et qui fut cité par de nombreux auteurs : certains d'entre eux (cf. par exemple Walafrid Strabon, Liber Ecclesiasticus, PL 113, 1196b et Pierre le Chantre, Verbum abbreviatum. Pl 205, 113...
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Qui court deux lièvres à la fois n’en prend aucun
O 8uo Il I iacas 8LMICC011 Où&ÉTEpoll KGTaAa11,1ki11EL Qui court deux lièvres à la fois n'en prend aucun Ce proverbe, répertorié par Apostolius ( 12, 33 ), et qu'Erasme traduit par Lepores duos insequens neutn1m capit (Adagia, 3, 3. 36, fo1111'1le qui figure également dans le recueil de Walther. cf. 13669), sera repris dans l'Apparatus eroditionis de Michael Pexenfelder (NOmberg, 1670. 97) ; citons aussi la variante : Qui binos lepores una sectabitur hora, I non uno sa/lem, sed saepe care...
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Digilo se caelum putent attingere
Digito se cae/11111 patent attingere On croirait toucher le ciel du doigt L'expression est empruntée à un passage de Cicéron (Epistulae ad Atticum, 2, 1, 7) et exprime un sentiment de joie ou de gloire profond ; elle revient sous la plume d'Ovide (Epistulae ex Ponto, 2, 2, 9, qui remplace le doigt par la main entière), dans les /nstitutiones de Gai us (3, 98), chez Symmaque (Ep., I, 52 [Pl 18, l 65d]) et chez Venance Fortunat (Vila Sancti Hilarii, Praefatio, 2 [PL 88, 440a]), tandis que...
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Disrumpor
Disrumpor J'éclate! Cette réplique lapidaire est empruntée aux Adelphoe de Térence (v. 369) et indique l'état d'âme d'un personnage pris d'un fort accès de colère; le fait d'éclater est une hyperbole courante en latin pour traduire une passion excessive et dévastatrice: cf. par exemple, Plaute, Bacchides, 2S 1 ; Perse, 3, 9 ; Properce, 1, 8, 27 ; Calpurnius Siculus, Eglogues, 6, 80. li est en effet fréquent que les auteurs parlent de > ou d' (Plaute, Captivi, prologue, 14); pour éclater...
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In cymbalis
ln cymbalis Au son des cymbales Cette expression (qui existe encore en langue italienne: ln cimhali) traduit une joie effrénée qui se manifeste sans aucune retenue, et fait surtout référence à l'ivresse. Elle fait allusion à un instrument à percussion antique en cuivre, très sonore, qu'on utilisait notamment lors des Bacchanales (cf. A. Di Giglio, Gli strumenti a percussione ne/la Grecia antica, Florence.2009,51-58). Mais cette locution devint surtout célèbre parce qu'elle est fréquemment...
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Risu... emoriri
Risa ... emoriri Mourir de rire Cette expression hyperbolique qui qualifie un rire soudain et absolument i11épressible, provient d'un passage de Térence (Eunuchus, 432), qui fut également cité par plusieurs auteurs médiévaux (cf. par exemple, Jean de Salisbury, Policraticus, 8, 3 [PL 199, 716d]), mais elle apparaissait déjà chez des auteurs antiques : cf. un fragment d' Afranius ( 127 R. 3 ), où ce fou rire est en plus>; cf. Lucilius (30, 97 M.); Pétrone (24, 5 : Risu dissolvebat ilia s...