Devoir de Philosophie

Youssef Chahine

Publié le 09/01/2015

Extrait du document

« LE DESTIN », UNE ¼UVRE MAGISTRALE Le réalisateur sur le tournage de Alexandrie encore et toujours. marchent sur l'Égypte. Cette oeuvre, dans laquelle il clame son amour pour le cinéma, rafle un Ours d'argent au fes-tival de Berlin l'année suivan-te. Il est le premier d'un trip-tyque autobiographique, qui sera suivi en 1982 par La Mé-moire (un cinéaste est terras-sé par une crise cardiaque, ce qui est arrivé à Chahine en 1977) et en 1990 par Alexan-drie encore et toujours, dans lequel un réalisateur se remet en question après une dispu-te avec son acteur attitré. Nul n'est prophète en son pays... 'Tiraillé entre deux cultures, 1 Youssef Chahine peine à se faire une place en Égypte. En 1985, Adieu Bonaparte, chro-nique d'une famille égyptien-ne pendant la campagne d'É-gypte, déçoit non seulement le public local mais aussi les Français. L'année suivante, il adapte Le Sixième Jour, le magnifique roman d'Andrée Chédid. Cette fois, c'est la ca¬pitale, et non Alexandrie, qui est au coeur de l'histoire. Mal¬gré la présence au générique de la chanteuse Dalida, bou¬leversante, le public égyptien boude toujours. En 1994, L'ɬmigré, inspiré du Joseph de la Bible, est interdit par la cen¬sure. Trois ans plus tard, Le Destin, dans lequel, plus viru¬lent que jamais, le réalisateur s'en prend au fondamentalis¬me religieux, est présenté au festival de Cannes. Youssef Chahine a beau ne pas être prophète chez lui — les inté-gristes tentent d'empêcher la sortie du film —, le monde du cinéma salue enfin en lui un grand réalisateur, et le jury cannois lui décerne le prix du 50' anniversaire pour l'en-semble de son oeuvre. Après L'Autre, sorti en 1999, il va mettre plus de deux ans à boucler son dernier film, Si-lence, on tourne, dont la ve-dette est cette fois la chan-teuse Latifa. Victime d'une crise cardiaque en octobre 2000, Youssef Chahine se voit Parabole sur les difficultés rencontrées à toutes les époques par les créateurs, Le Destin conte les dures épreuves que firent endurer les autorités politiques au mathématicien et philosophe Averroès au XII' siècle. Youssef Chahine exprime ainsi ce qui le rapproche de cet homme dont les livres furent interdits : « Comme Averroès, il me faut, explique-t-il, du courage pour créer. Ce qu'il a vécu, je l'ai vécu. On n'a pas seulement interdit mes films. J'ai été menacé Ceux qui avaient la connais sance ont toujours dû lutter contre les ignorants et contre les intégristes et passer par des souffrances terribles pour la transmettre à d'autres (...). La fatalité, l'inévitable, je le refuse. C'est comme un accident. La vie n'est pas un accident. On fait des choix. Je fais mes choix. Je sais d'où vient le danger ; je prends des risques comme tout le monde, mais je ne vis pas par accident. Poursuivi par la censure politique, traqué par les intégristes, Youssef Cha¬hine affirme ses convic¬tions dans ses films de manière de plus en plus appuyée. Si, depuis « La Terre », son talent est unanimement reconnu à l'étranger, le cinéaste n'est pas au bout de son combat : il lui faut enco¬re conquérir le coeur de ses concitoyens.

« l'Égypte et l'Union soviétique, maître d'œuvre du barrage, le cinéaste réalise une chro­ nique intimiste qui n'oublie pas d'évoquer les drames liés à la créat ion de l'immense lac Nasser.

Interdit par la censu- - re, le film ne ressortira que trente ans plus tard dans la version voulue par Chahine .

Résolument de gauche, celui­ ci entreprend en 1969 de tour­ ner La Terre, fresque sans concession qui met en scène l'impitoyable répression dont sont victimes des paysans sous le régime du roi Farouk .

La critique internationale , una­ nime, crie au chef-d'œuvre .

Le tournant de l'engagement politique et moral est défini­ tivement amorcé.

Chahine trouve les fonds né­ cessaires à la réalisation d'un nouveau film grâce au sou­ tien financier de l'organisme d'État algérien, soutien mo­ tivé par le succès de Garni/a /'Algérienne en 1959.

Ce sera Le Moineau, réalisé en 1973, avec en vedette principale la comédienne Mohsena Taw­ fik.

Malgré le formidable ac- cueil réservé au film en Euro ­ pe et dans de nombreux pays arabes, le régime du prési­ dent Sadate (Nasser est mort en 1971) en interdit la sortie pendant plus d'un an.

Plus que jama is décidé à se battre et à trouver lui-même les moyens de monter les projets qui lui tiennent à cœur et sur­ tout de les présenter un peu partout dans le monde, le ci­ néaste fonde sa propre mai­ son de production, Misr Inter­ national Film.

Les Algériens l'aideront à pro­ duire deux nouveaux films : Le Retour de l'enfant prodi­ gue (1976) et surtout Alexan­ drie, pourquoi ? (1978), qui retrace la vie quotid ienne à Alexandrie alors que les trou­ pes allemandes de Rommel. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles