Wyszynski Stefan

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)10 avril 1968 Série D-24 Fiche No 2332 Wyszynski (Stefan) 1.

A travers l'histoire de la Pologne, patriotisme et catholicisme se rejoignent sou­ vent.

Dans les périodes d'oppression, la religion apparaît comme un facteur important pour le maintien de l'unité nationale.

L'Eglise catholique entend poursuivre cette tradition sous le régime populaire.

Son chef, Mgr Stefan Wyszynski, cardinal primat de Pologne, s'y emploie activement.

L'esprit combatif, l'habileté diplomatique, la persévérance dont i·l fait preuve, et son grand prestige auprès de la majorité catholique de la population, en font un gardien vigilant des droits de l'Eglise.

2.

Né en 1901, dans la province de Lomza, Stefan Wyszynski (lire Wychinski), après des études secondaires et le Séminaire de Wloclawek, est sacré prêtre en 1924.

Il fréquente ·ensuite l'Université catholique de Lublin, est promu docteur ès scienc-es sociales et, dès 1930, professe au Séminaire de Wloclawek.

Il publie plusieurs ouvrages consacrés au rôle social de l'Eglise.

Pendant les années de l'occupation, il poursuit dans la clandestinité ses activités de prélat et d'enseignant.

Nommé recteur du séminaire à la Libération, il est sacré, en 1946, évêque du diocèse de Lublin.

En 1948, à la mort du cardinal primat Hlond, Mgr Wyszynski est promu archevêque de Gniezno et de Varsovie et devient de ce fait primat de Pologne.

Pie Xli l'élève au rang de cardinal en janvier 1953.

3.

A l'avènement du régime populaire, un modus vivendi tacite s'instaure entre les dirigeants communistes et l'Eglise.

Cependant, dans les années staliniennes, la répression touche la hiérarchie catholique.

En 1953, le cardinal Wyszynski est placé en résidence surveillée dans un couvent.

Les "Journées d'octobre ..

(1956) le libèrent; il soutient Gomulka et appelle à l'union nationale.

Mais, dès 1960, la guerre froide reprend entre l'Eglise et le Parti.

4.

La tension atteint son point culminant à l'occasion de la célébration, en 1966, du millénaire de la Pologne, qui est celui de sa conversion au christianisme.

Lors du Concile Vatican Il, en 1965, Mgr Wyszynski adresse de Rome une lettre d'invitation à l'épiscopat allemand, où tout en défendant le maintien de la frontière Oder-Neisse, il en appelle à l'oubli et au pardon des offenses mutuelles, dans l'esprit chrétien.

Le gouvernement polonais juge inadmissible cette initiative en tant qu'u:;urpation des attributs de l'Etat et absolution donnée à l'ennemi.

Les autorités refusent les visas aux ecclésiastiques étrangers invités par le primat ainsi qu'au pape Paul VI qui avait exprimé le vœu d'assister aux cérémonies du millénaire.

Ces dernières se déroulent sur le double plan laïque et religieux.

Le 3 mai 1966, Mgr Wyszynski célèbre à Czestochowa (le « Lourdes polonais»), les mille ans du christianisme polonais, en présence de centaines de milliers de fidèles.

5.

Le conflit entre l'Eglise et l'Etat _persiste.

En octobre 1967, le cardinal primat se voit refuser le passeport pour Rome pour le premier Synode épiscopal.

Par solidarité, cinq évêques polonais s'abstiennent de s'y rendre.

Mgr Wyszynski ne capitule pas.

Pour l'année qui commence en mai 1968, il place les activités du clergé sous Je mot d'ordre de " L'Eglise en péril ».

Chaque mois est voué à la défense de l'Eglise contre une menace définie.. »