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VILLY SORENSEN

Publié le 17/01/2022

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Villy Sorensen a dit, dans une interview, que l'expression artistique est naturellement ce qui compte le plus, et que ses livres philosophiques « ne sont que « des réflexions sur les expériences dont les livres de contes sont l'expression. Le premier volume de réflexions parut en 1959 sous le titre Poètes et Démons. Il contient des analyses des oeuvres de quelques romanciers d'importance centrale : entre autres Kierkegaard, Mann et Hermann Broch. L'auteur y examine leur lutte avec l'absurde, avec ...

« délivrer la nation des tigres qu'en pactisant avec le directeur d'un zoo.

Il arrive, à travers une formidable chute dans le péché, à s'entendre avec les animaux.

Mais quand Fif- devenu main­ tenant Dr Fif - a achevé de bien mettre en cage le fléau, survient une irruption générale de nostalgie des chers animaux, le Dr Fif est poursuivi et, incapable de les nourrir, le directeur du zoo finit par relâcher ses pensionnaires.

Le problème de libération de l'individu trouve toujours son corollaire dans celui de la masse.

Villy Sorensen a dit, dans une interview, que l'expression artistique est naturellement ce qui compte le plus, et que ses livres philosophiques « ne sont que » des réflexions sur les expériences dont les livres de contes sont l'expression.

Le premier volume de réflexions parut en 1959 sous le titre Poètes et Démons.

Il contient des analyses des œuvres de quelques romanciers d'importance centrale : entre autres Kierkegaard, Mann et Hermann Broch.

L'auteur y examine leur lutte avec l'absurde, avec ce qui empêche la réalisation du moi ou - pour parler avec Kierkegaard - « la répétition », ou l'individuation jungienne.

Se rattachant à Broch, il arrive à une identification de valeurs esthétiques et éthiques.

Il illustre ainsi la corrélation qui existe entre le facteur empêchant l'inspiration et le facteur trau­ matique, dans le processus artistique.

Le livre se termine par un chapitre intitulé « Fonction et existence», où est intenté un double procès au marxisme et à l'existentialisme.

Se basant sur les expériences du processus artistique, Sorensen essaie de maintenir l'unification des points de vue psychologique, sociologique et ontologique.

Il essaie enfin- et c'est là le premier pas vers un débat qui se situe sur le plan de l'actualité - de démêler les rapports, dans l'époque récente, entre « outsider » et fonctionnaire, et entre l'État et la personnalité.

Fidèle à sa propre évolution, Villy Sorensen a assuré deux éditions de grande importance, la nouvelle édition de la Notion d'angoisse, de Kierkegaard, et la première édition danoise des œuvres de jeunesse de Marx, les deux accompagnées de préfaces qui constituent aujourd'hui des contributions décisives au débat culturel danois en général.

A la suite de la publication de Poètes et Démons, Villy Sorensen devint en I 959, avec l'impor­ tant poète Klaus Rifbjerg, rédacteur de la principale revue littéraire danoise, « Vindrosen ».

Comme une illustration de la position récemment acquise par la philosophie dans la vie culturelle (et caractéristique aussi par son allusion à Kierkegaard), le deuxième livre d'essai de Sorensen est intitulé Ni-Ni.

A côté des pages d'analyse littéraire (entre autres des romans d' Ander­ sen), on trouve des études sur la peine de mort, la situation sociale des intellectuels, la foi dans le progrès et la peur du progrès, et sur Heidegger.

Du point de vue philosophique, le texte central, « les Étapes de la libération », étudie dans une perspective actuelle les rapports entre démocratie et vie culturelle.

La conclusion de ce livre est qu'aujourd'hui l'honnêteté intellectuelle n'est possible qu'au prix d'une lutte sur deux fronts -conclusion à laquelle fait déjà allusion le titre Ni-Ni - et qui refuse, de façon impopulaire, les simplifications, en assumant le danger du double sens.

Le programme de Villy Sorensen est celui de la lutte à mener : 1° Contre l'égoïsme, pour le progrès social -mais aussi contre la croyance facile que ce progrès social pourrait être en lui-même un but et non pas seulement un moyen; 2o Contre la peur de la connaissance scientifique et la destruction qu'elle entraîne des vieux préjugés, mais aussi contre la conception de l'homme, simplifiée, des positivistes, qui se prétend scientifique; 3° Contre la croyance qu'il y aurait d'autres mobiles dans l'existence que les facteurs purement humains, psychologiques et sociaux -mais aussi contre le refus rationaliste des sym­ boles- religieux et artistiques- à travers lesquels s'expriment la vie émotive de l'homme et sa plus profonde connaissance.. »

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