Vie et oeuvre de Jean Auguste Dominique Ingres
Publié le 22/02/2012
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Arts.
Mais des critiques contre son œuvre commencent à se faire entendre, et le Martyre de saint Symphorienprésenté en 1834 est mal accueilli au Salon.
Ingres s'abstiendra désormais d'y exposer.
Il envisage de quitter Parispour Rome, où il a obtenu le poste de directeur de l'Académie de France.
1835-1841 : L'Académie de France à Rome
Avant de gagner Rome, Ingres décide de multiplier les escales : Milan, Bergame, Brescia, Vérone, Padoue, Venisepuis Florence recevront sa visite.
Il arrive à Rome le 4 janvier 1835 en compagnie de sa femme.
L'accueil estchaleureux, et il retrouve à la villa Médicis certains de ses anciens élèves, comme Flandrin.
Il peint peu durant cesannées, mais il en profite pour visiter l'Italie (Sienne et Orvieto la première année) et pour réorganiser complètementl'Académie de France.
Il y introduit des cours d'archéologie, enrichit les collections de la bibliothèque.
Mais safonction de directeur l'empêche d'avoir un moment à lui, ce dont il se plaint régulièrement dans ses lettres.En 1837, une épidémie de choléra fait des ravages à Rome.
Tous les pensionnaires de la villa Médicis y sont assignésà résidence.
Une fois le danger écarté, Ingres ne cessera de recevoir des hôtes : Viollet-le-Duc et sa femme,Chassériau, le peintre Hébert, le musicien Gounod, l'écrivain Sainte-Beuve et Liszt, accompagné de Marie d'Agoult.Mais le peintre n'en oublie pas pour autant les voyages-découvertes : Spolète, Spello et Ravenne le remplissentd'admiration par la richesse de leurs vestiges, et un pèlerinage à Urbino, sur les traces de Raphaël, lui permet de voirquelques œuvres de cet “ homme divin ”.En 1841, il est temps de laisser la place à un autre directeur : le 6 avril, Ingres quitte Rome et, via Florence et Pise,embarque à Livourne à la fin du mois.
1841-1851 : En route pour la gloire
L'accueil reçu à Paris est à la hauteur de la renommée du personnage : les dîners officiels et les honneurs sesuccèdent.
Ingres a droit à un concert donné à son intention par Berlioz, et il est reçu par Louis-Philippe àVersailles.
Quant aux commandes de portraits, elles ne cessent d'affluer.
Les comtesses, les baronnes, tout ce queParis compte de personnalités en vue, implorent Ingres de les immortaliser.
C'est le début de la gloire, et d'uneascension sociale qui semble sans limites.
En 1844, le conseil municipal de Montauban décide de donner le nom d'Ingres à l'une des rues de la ville.
L'annéesuivante, le peintre est fait commandeur de la Légion d'honneur.
En 1848, il est nommé en même temps queDelacroix membre de la commission des Beaux-Arts.
Il n'a pas oublié les critiques que le jury lui a adressées vingtans plus tôt : il va donc se battre pour que chaque artiste soit admis au Salon et que le jury soit supprimé, mais iln'y parviendra pas.En 1849, le malheur s'abat brutalement sur lui.
Sa femme Madeleine, tombée malade en mars, meurt quatre mois plustard.
Le peintre, qui avait connu une union heureuse, est très éprouvé par cette disparition.
Peu de temps après, ildéménage pour s'installer 27 rue Jacob puis quai Voltaire, qui sera sa dernière demeure.En 1851, il fait don à la ville de Montauban de plus de cinquante toiles et d'œuvres d'art figurant dans sa collectionpersonnelle.
La même année, il remet sa démission à l'Ecole des Beaux-Arts.
1852-1865 : Une nouvelle jeunesse
En 1852, à l'âge de 72 ans, Ingres se remarie avec une parente de son ami Marcotte, Delphine Ramel, de vingt anssa cadette.
“ A mon âge, peu de fortune, avec des goûts d'artiste, si retiré et uniquement attaché au foyer et àl'étude nécessaire de l'art dans mes derniers jours, sans autre ambition que l'amour unique de celle qui sera lacompagne de ma vieillesse ”, écrit-il à Marcotte.
Ingres, qui a acheté une “ charmante et belle villa ” à Meung-sur-Loire, dans le Loiret, s'y rend régulièrement, accompagné de sa femme.Dans le même temps, les commandes continuent d'affluer.
Mais Ingres, qui enseigne depuis longtemps, se révèleincapable de comprendre les mouvements artistiques de son temps.
Les romantiques, et notamment Delacroix, luisemblent en complète contradiction avec l'idéal classique qu'il défend.
Lors de l'élection de ce dernier à l'Académiedes Beaux-Arts en 1856, il déclare : “ Aujourd'hui, je veux rompre avec mon siècle, tant je le trouve ignorant,stupide et brutal, qui n'encense plus que des idoles de Baal, et cela effrontément.
”De la même façon, Ingres va ignorer superbement les mouvements artistiques à venir, et notammentl'impressionnisme qui, dès les années 1860, commence à prendre forme.Par contre, sa position sociale fait de lui un artiste parfaitement intégré dans son époque : en 1855, Napoléon III luia remis la croix de grand officier de la Légion d'honneur, et en 1862 il est nommé sénateur.
Le renouveau, lechangement lui font horreur.
“ Qu'on ne me parle plus de cette absurdité : “Il faut du nouveau, il faut suivre sonsiècle, tout change, tout est changé.” Sophisme que tout cela ! ”
1866-1867 : Ingres prépare sa mort
Au début de l'année 1866, Ingres, qui a déjà 86 ans, décide de rédiger son testament.
Depuis deux ans il multiplieles œuvres, qu'il donne à sa seconde femme, Delphine, de façon à assurer son avenir.
Car Ingres n'a pas eu d'enfant: sa première femme, Madeleine, avait perdu en 1814 l'enfant qu'elle portait.Dans son testament, il lègue à sa ville natale certaines de ses toiles, 4 000 dessins et ses collections d'œuvres.
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