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VIE DE STENDHAL

Publié le 08/05/2011

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VIE DE STENDHAL  

STENDHAL, de son vrai nom Henri Beyle, vit le jour à Grenoble le 23 janvier 1783, au numéro 14 de la rue Jean-Jacques-Rousseau, qui s'appelait alors rue des Vieux-Jésuites. Venus du Vercors, les Beyle occupaient au xvme siècle des situations bourgeoises : le bisaïeul de Stendhal était marchand drapier, son arrière-grand-père et son grand-père furent procureurs au parlement. Quant à son père, Chérubin Beyle, aîné d'une famille de treize enfants qu'il eut la charge d'élever à la mort de leurs parents, il était clerc au parlement en 1765, à l'âge de dix-huit ans, et ne fut reçu avocat qu'en 1780. Les difficultés de sa pénible existence aigrirent sans doute cet homme au caractère déjà renfermé et chicaneur : Stendhal a laissé de lui dans son roman autobiographique, La Vie de Henri Brulard, un portrait sans indulgence. Toujours à court d'argent, il crut s'enrichir dans des spéculations immobilières et des tentatives d'agriculture rationnelle, qui le ruinèrent. Il sut néanmoins maintenir son héritage et acquérir du bien, petits domaines par-ci, terrains et maisons par-là — toutes propriétés qu'un énorme arriéré de dettes éparpillera à sa mort, en 1819, pour le plus grand dépit de son fils.

 

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« Bereyter; une Milanaise, Angela Pietragrua, pour qui il avait en vain soupiré autrefois, et qu'il va retrouver toutexprès à Milan....

La guerre dérange encore en 181z son existence : il et envoyé comme courrier en Russie auprèsde Napoléon.

Le voici à la Moskowa, à Smolensk, à Moscou, le voici figurant dans la terrible retraite : on sait qu'ils'efforça de garder son sang-froid dans la débâcle, qu'il y parvint assez bien, mettant son point d'honneur à seprésenter chaque jour à ses supérieurs le visage rasé de frais.

Il assiste à la campagne de Saxe (1813), estintendant à Sagan (Silésie), tombe malade, et guérit pour voir les Alliés entrer à Paris en 814.Rallié du bout des lèvres seulement au régime des Bourbons restaurés, il prend le parti d'aller vivre à Milan avec sademi-solde de 3 000 francs par an et une petite rente.

Ses dernières expériences et ses récentes lectures lui ontinculqué deux ou trois solides notions dont il ne se déprendra plus : il connaît maintenant la bassesse des hommes,qu'il a vue à la guerre et lors des palinodies de la Restauration; il voue un culte à l'énergie, qui fait des individus cesbeaux animaux indomptés, aux passions violentes, constamment environnés de dangers, comme on en admire dansles chroniques de l'Italie anarchisante du XVe siècle; il est à jamais écœuré du nouveau climat politique de laFrance, où il pense que la Congrégation, hypocrite et tyrannique, tend ses filets sur tout ce qui pourrait échapperau conformisme bien-pensant le plus bas; il se considère dans son exil comme un véritable émigré : « L'auteur, quin'est plus Français depuis 1814 », écrira-t-il en 1817, va réagir contre le dégoût que lui inspire son époque encultivant secrètement une admiration enthousiaste pour Napoléon, maître d'énergie, idole abattue....

Enfin, à Milanmême, il éprouvera une longue et vaine passion pour une femme de la haute bourgeoisie milanaise, MétildeDembowski : c'est elle qui lui révèle l'image même de l'amour qu'il avait tant cherché, de cet amour qui est unemaladie, avec ses émotions profondes et ses délices mortelles; les autres femmes n'avaient été que des femmes.De 1814 à 1821, Enrico Beyle, Milanese, comme il aimait à se nommer lui-même, a donc découvert sa vocation; ilsait ce qu'il aime, ce qu'il méprise, ce qui l'émeut.

Il n'écrit que pour un petit nombre d'individus choisis, les happyfew, exalte l'égotisme, condition et source de sa liberté et de son bonheur, et s'abandonne voluptueusement àl'existence qui les lui procure : musique, théâtres, musées, fréquentations littéraires et politiques, vie mondaine etamoureuse....

Dans tout cela, jamais la moindre préoccupation religieuse ou métaphysique.En 1815, il publie les Vies de Haydn, Mozart et Métastase ; en 1817, l'Histoire de la peinture en Italie, puis Rome,Naples et Florence (c'est avec ce livre qu'Henri Beyle, qui n'a jamais signé que de pseudonymes, adoptera celui deStendhal, tiré du nom d'une petite ville du Brandebourg, Stendal; on sait qu'il prononçait lui-même Stendhal).

UneVie de Napoléon, la même année, ratera inédite.Le gouvernement autrichien ayant pris des mesures en 18z contre les soulèvements libéraux inspirés par lecarbonarisme, Stendhal, un peu inquiet, revient à Paris; l'indifférence de Métilde à son égard n'et pas étrangère nonplus à son éloignement.Redevenu Parisien pour neuf ou dix ans, il fréquente divers salons où se mêlent gens du monde, artistes, écrivains,et aussi hommes politiques du bord libéral.

On apprécie son esprit, ses paradoxes, jusqu'à ses impertinences.

Le plusimportant, pour Stendhal, de ces lieux de réunion, c'est le « grenier » du critique d'art Delécluze, un des foyers duromantisme.

Cuvier, le baron Gérard, Talma, Mérimée, le comte Molé, Vi&or Cousin, Thiers, Mignot, Béranger, Paul-Louis Courier, Benjamin Constant, J.-J.

Ampère, fils du physicien, Duvergier de Hauranne figurent parmi ses relations;mais il n'a que peu de rapports avec les grosses têtes du romantisme lyrique, Chateaubriand, Hugo, Lamartine,Musset....

Il fait pendant cette période quelques voyages dans sa chère Italie, ou en Angleterre.

Il a atteint laquarantaine, il a pris du ventre, il est de petite taille, il n'est pas beau, et il ne le sait que trop.

Il ajoute pourtant àla liste de ses conquêtes féminines la fille de la comtesse Beugnot, Clémentine Curial, dite Menti ou Menta : amoursromanesques et orageuses; puis Alberthe de Rubempré, puis une jeune Italienne, Giulia Rinieri, qu'il demandera mêmeen mariage; mais il était écrit qu'il vivrait et mourrait célibataire.Cependant, il a publié en 1822 De l'Amour, en 1823 et 1825 Racine et Shakespeare, en 1827 Armance, enfin en 183o Le Rouge et le Noir.

Le premier de ces livres, inspiré par l'amour de Métilde,est moins un traité qu'une tentative de creuser cette science du bonheur àlaquelle il était si passionnément attaché.

L'ouvrage ne connut aucun succès.Racine et Shakespeare est sorti d'articles littéraires que Stendhal écrivaitdans l'une des revues anglaises dont il était le correspondant, la ParisMonthly Review, auxquels il a ajouté des chapitres d'un ton assez véhémentqui ripostaient à une condamnation du romantisme prononcée parl'académicien Auger.

Racine et Shakespeare fit du bruit et, quatre ans avantla Préface de Cromwell, Stendhal pouvait passer pour un des chefs de file dela jeune école romantique.Il n'était pourtant pas romantique à proprement parler.

Armance, roman d'uneimpuissance amoureuse, et qui ne trouva pas de lecteurs, montre bien queFauteur était engagé sous de tout autres enseignes : dans ces subtilesanalyses de sentiments et ces peintures satiriques de l'aristocratie, la critiquemoderne décèle des « notations presque proustiennes ».

Quant au Rouge etNoir, si l'on veut que ce soit une oeuvre romantique, il est trop certain que cen'est pas au sens où l'on entendait ce mot du côté de chez Hugo.La révolution de 1830 change soudain la fortune de Stendhal : la monarchiede Juillet nomme ce vieux libéral consul à Trieste.

Il n'y séjourne que quelquesmois, s'y ennuie tellement qu'il sollicite et obtient le poste, moins appointé, deCivita-Vecchia, petit port sans joie sur la Méditerranée, non loin de Rome.C'est à la proximité de la Ville Éternelle qu'il doit de n'avoir pas, là encore, péri d'ennui : au vrai, il demeure souvent plus longtemps à Rome qu'à Civita-Vecchia.

Les beaux-arts, la musique, la viede société, l'histoire s'offrent à sa curiosité toujours en éveil.

Il écrit un roman qui restera inachevé, Lucien Leuwen;une autobiographie, inachevée également, la Vie de Henri Brulard.

Il publiera, en 1838, les Mémoires d'un Touriste,en 1839, La Chartreuse de Parme et les Chroniques italiennes.

Son dernier roman, Lamiel, écrit de 1839 à 1842, ne. »

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