Sir Thomas Lawrence

« Lawrence (Thomas Edward) 137 yeux neufs, en fait cesser d'y croire.

» Mais à travers son aventure arabe, il n'a jamais cessé de travailler pour la politique britannique, même contre sa volonté.

Des forces inexorables l'y poussent.

Ses rêves nationalistes arabes ne peuvent toutefois qu'échouer ; les jeux sont faits d'avance entre son pays et la France pour le partage du Moyen-Orient dès la fin de la guerre.

4 Quand, à la conférence de Versailles, le pacte angle­ arabe est renié par les Britanniques, Lawrence renonce à sa pension et à son grade.

Il ne revient aux affaires du Moyen-Orient qu'en 1921 comme conseiller politique de Churchill au ministère des Colonies.

Il quitte ce poste peu après, et s'engage dans l'aviation sous des noms d'emprunt.

Quelques années après avoir acquis une gloire littéraire qu'il récusait, it est démobilisé et meurt dans un accident de motocyclette, le 19 mai 1935.

5 La carrière de Lawrence peut paraître d'une importance historique mineure, mais son personnage attirant et énig­ matique en fait un homme d'un intérêt singulier.

En assu· mant sa mission auprès de la famille hachémite, il poursuit essentiellement une expérience personnelle ; il voit dans la révolte et dans son aventure, non le moyen de réaliser les buts arabes ou britanniques, mais une fin en soi où il croit trouver sa réalisation spirituelle.

Pour Lawrence, seul le sentiment de liberté compte, et il le trouve dans le désert ensanglanté de l'Arabie.

6 Lawrence finit par découvrir qu'il s'est réfugié dans la révolte comme beaucoup d'intellectuels se sont réfugiés dans l'art du xx• siècle.

Il n'a rien d'un véritable homme d'action.

La politique, détournée de son champ Initial, devient pour lui un champ où, résolument individualiste, ii s'affirme d'une manière nouvelle, car elle offre d'autres possibilités que la littérature .

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Voir aussi : Abdallah, Churchill, Ibn Séoud.. »