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SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE

Publié le 17/01/2022

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Sa situation dans l'Église d'Orient l'amène également alors à prendre position dans les controverses doctrinales. Son tempérament intellectuel, son indulgence naturelle ne l'auraient pas porté de cc côté. Les années qui vont de 379 à sa mort, vers 394, sont les grandes années de sa production intellectuelle.

Il écrit des ouvrages de théologie. L'un d'eux, le Traité sur la Création de l'Homme, sera traduit en latin par Guillaume de Saint-Thierry et agira sur le renouveau théologique du xue siècle occidental. Mais surtout il compose des commentaires...

« Si absorbé toutefois qu'il fût par ses études, elles ne le détournèrent pas de la vie chrétienne.

Une anecdote qu'il nous raconte dans un de ses sermons nous le montre invité par sa mère à une cérémonie à l'église d'Ibora, s'y rendant, bien que sans grand enthousiasme, et se reprochant ensuite son peu de ferveur.

Il se décida à entrer dans les ordres et fut admis au degré de lecteur.

Mais l'amour des saints livres n'avait pas détaché son cœur des lettres profanes.

Il découvrit alors Libanios, dont Basile lui avait parlé jadis.

«Je devins passionnément amoureux de la beauté de votre art, lui écrivait-il plus tard, sans pouvoir me rassasier de cette passion.

» Il délaissa ses fonctions sacrées et embrassa la profession de rhéteur.

La sagesse grecque triomphait dans son cœur de la « barbarie » chrétienne.

Cependant autour de lui, dans sa famille et parmi ses amis, .un courant de vic spirituelle se dessinait, tel celui qui, huit siècles plus tard, entraînera saint Bernard et ses frères à se retirer dans la solitude de Clairvaux.

Basile, touché le premier de la grâce, s'était retiré dans les collines boisées qui bordent l'Iris, non loin du domaine où sa sœur Macrine devait de son côté fonder un monastère de femmes.

Bientôt il y avait attiré son ami Grégoire, le futur évêque de Nazianze, et tout un groupe de jeunes gens.

Ils y vivaient ensemble, dans l'étude et dans la prière, inaugurant une forme de vie qui devait connaître une immense fortune en Orient et en Occident.

La défection de Grégoire les désolait.

Grégoire de Nazianze lui écrivit une lettre que nous possédons.

Il le supplie de faire un retour sur lui-même.

Nous ne savons pas quels combats se livrèrent dans l'âme du jeune rhéteur.

Obéir, c'était, comme il l'écrira plus tard à Libanios, « déserter l'Hellénisme pour une langue barbare ».

L'appel de Dieu pourtant fut plus fort.

Il rejoignit son frère et ses amis, et pendant quelques années il s'adonna, sous la direction de Basile qu'il appelle à chaque instant son père et son maître, à la vie spirituelle.

« Préférant le repos à l'action, le travail du cabinet au tumulte des affaires », comme dit le vieux Tillemont, les années studieuses et ferventes d' Annesi durent compter parmi les meilleures de sa vie.

Le service de l'Église allait bientôt l'en arracher.

Basile avait été élu en 370 évêque de Césarée.

Il avait à faire face à une situation des plus difficiles : difficultés avec l'empereur Valens qui favorisait les ariens, difficultés avec le pape Damase, qui se rendait mal compte de la situation en Orient.

Il avait besoin de collaborateurs sur lesquels il pût compter.

Il fit élire malgré lui son frère Grégoire à l'évêché de Nysse, petite ville à quelque distance de Césarée, au cœur de l'Asie Mineure.

Grégoire se montra digne de sa charge.

Son rôle, néanmoins, restait assez effacé.

La mort de Basile, en 379, le fit passer au premier plan.

Sa science, la communauté de vues qu'on lui savait avec son frère, lui donnèrent pendant quelques années un rôle prépondérant en Orient.

Nous le voyons en 379 au synode d'Antioche; il est chargé d'une tournée d'inspection dans le Pont et en Arménie; c'est alors, au début de 380, qu'il assiste, à Annesi, où le rattachaient tant de souvenirs, aux derniers moments de sa sœur Macrinc et qu'il a, avec elle, le célèbre entretien sur l'âme et la résurrection, qui est comme une contrepartie chrétienne du Phédon.

Sa situation dans l'Église d'Orient l'amène également alors à prendre position dans les controverses doctrinales.

Son tempérament intellectuel, son indulgence naturelle ne l'auraient pas porté de cc côté.

Les années qui vont de 379 à sa mort, vers 394, sont les grandes années de sa production intellectuelle.

Il écrit des ouvrages de théologie.

L'un d'eux, le Traité sur la Création de l'Homme, sera traduit en latin par Guillaume de Saint- Thierry et agira sur le renouveau théologique du xue siècle occi­ dental.

Mais surtout il compose des commentaires spirituels de l'Écriture, qui font de lui l'un des plus grands docteurs mystiques de tous les temps.

La Vie de l'vfoi"se écrit l'itinéraire de l'âme depuis la sortie du péché, figurée par l'Égypte, jusqu'à l'ascension du Sinaï et l'entrée dans la ténèbre, en passant par le désert des épreuves intérieures.

Le Pseudo-Denys s'en inspire dans la Théologie mystique.

Grégoire y enseigne que « la vraie connaissance de Dieu est de comprendre qu'il est incompréhensible, étant enveloppé de toutes parts, par son incompréhensibilité comme par une ténèbre ».

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