Robert Flaherty

« dans le Grànd Nord canadien avant de devenir réalisa­ teur.

Equipé d'une caméra spécialement adaptée aux condi­ tions climatiques pénibles ainsi que d'un studio de déve­ loppement portable pour pouvoir montrer aux esqui­ maux le résultat de son travail, il tourna pendant un an, entre 1920 et 1921, plus de 15000 mètres de pellicule au Nord-Est de la baie d'Hudson.

Le résultat fut un film de 75 minutes décrivant au travers de Nanook, de sa femme Nyla, de leurs enfants et de leurs chiens de traî­ neau, la vie quotidienne des esquimaux et leur lutte pour la survie.

· Pour pouvoir filmer la famille à l'intérieur de l'igloo, Flaherty dut en construire un deux fois plus grand que la normale, possédant en outre une ouverture pour laisser pénétrer la lumière du jour.

De ce fait et pour la direc­ tion des acteurs dans certaines scènes, le film se situe à la limite de la reconstitution et du véritable documen­ taire.

Les scientifiques reconnurent néanmoins la valeur documentaire du travail de Flaherty qui s'expliqua de la manière suivante: "J'ai dirigé mes travaux dans un sens ethnologique.

Je suis certain qu'on peut découvrir une grâce, une dignité, une culture chez des peuples pla­ cés par les circonstances hors des conditions habituelles.

Il est vrai que ces races existent au Labrador, au Mexique, en Amérique du Sud, en Asie, qu'elles ont été souvent diminuées par leurs contacts avec les blancs, ridiculisées par le costume colonial et souvent minées par 1' alcool.

Croyez bien pourtant que chez ces peu­ plades exilées du reste du monde, se dégage une esthé­ tique que nous ne soupçonnons pas dans nos pays ".

Le succès commercial du film est à 1' origine du nom donné aux chocolats glacés que 1' on vend à 1 'entracte.. »