Richelieu, cardinal de - religieux.
Publié le 24/05/2013
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Conscient du prestige que la culture et les arts peuvent apporter à la royauté, le cardinal — personnellement grand amateur d’art et collectionneur d’œuvres de Léonard deVinci, de Michel-Ange, de Raphaël, mais également du Caravage, de Nicolas Poussin ou de Pierre Paul Rubens — crée l’Académie française en 1634 ( voir Institut de France), agrandit la Sorbonne et fait bâtir le Palais-Cardinal (futur Palais-Royal).
De même, il encourage la diffusion de libelles et de pamphlets appuyant son action et soutient la Gazette de France créée par Théophraste Renaudot en 1631 .
3.1. 3 Développer l’économie
Soucieux de favoriser le développement économique, condition selon lui de la puissance des États, Richelieu crée, en sa qualité de surintendant de la Navigation et duCommerce, des compagnies commerciales sur le modèle hollandais.
Mais plus encore, il jette les bases d’un Empire colonial, notamment au Canada grâce à l’action de laCompagnie de la Nouvelle-France, qu’il a fondée en 1627.
3.2 La politique étrangère
Malgré l’importance de l’œuvre accomplie au sein du royaume, la politique étrangère demeure la principale préoccupation du cardinal de Richelieu.
3.2. 1 Le jeu des alliances
La stratégie de Richelieu consiste à affaiblir les Habsbourg catholiques en s’alliant avec les puissances européennes de confession protestante.
Ainsi, afin de s’assurer lesoutien de l’Angleterre anglicane, il commence par organiser le mariage de la sœur du roi, Henriette Marie, avec le prince de Galles (futur Charles I er d’Angleterre).
Grand tacticien, calculateur et réfléchi, il pratique également une guerre indirecte contre les Habsbourg en versant des subsides à leurs ennemis protestants Christian IV deDanemark et Gustave II Adolphe de Suède, champion de la cause luthérienne, dont il finance l’invasion de l’Allemagne en 1631.
3.2. 2 La politique des portes
Parallèlement, Richelieu met en place la « politique des portes », qui vise à assurer la liberté de passage aux frontières, surtout alpines.
La France prend une première foisle contrôle de la Valteline en 1625, coupant ainsi les communications entre Autrichiens, Italiens, Espagnols et Flamands.
Une seconde offensive en Italie (1629-1630) etl’invasion du duché de Savoie aboutissent à la prise de Suse et de Pignerol par la France, et du duché de Mantoue par la maison de Nevers qui soutient Richelieu.
Ce derniers’empare également de la Lorraine, prévenant ainsi une invasion par l’Est.
3.2. 3 L’entrée dans la guerre de Trente Ans
Lorsqu’en 1634, après la victoire des impériaux à Nördlingen, la paix de Prague réconcilie l’empereur et les princes allemands, la France entre directement dans la guerre deTrente Ans (mai 1635).
Après de premiers revers, les armées françaises se redressent : conquête de l’Alsace sur les impériaux, prises d’Arras (1640) et de Perpignan(1642), ainsi que soutien aux révoltés catalans et portugais contre l’Espagne.
Pour financer cette politique belliqueuse, Richelieu augmente considérablement la pression fiscale (accroissement de la taille, taxes à la consommation, etc.), provoquant unmécontentement grandissant du peuple.
Les nombreuses révoltes qui éclatent dans les provinces sont sévèrement réprimées, notamment celles des Croquants du Sud-Ouest (à partir de 1637) et celle des Va-nu-pieds de Normandie (1639).
Il n’en demeure pas moins que, sur tout le continent, la puissance des Habsbourg d’Espagne ne cesse de décliner, tandis que s’affirme le triomphe de l’hégémonie française.Alors que la France est en passe de devenir la première puissance militaire européenne, Richelieu meurt d’épuisement à Paris, le 14 décembre 1642.
Il laisse des Mémoires et un Testament politique, dans lesquels est résumée et développée la philosophie de son action.
4 RICHELIEU, « LE SERVITEUR DE L’ÉTAT »
Le cardinal de Richelieu a été le partisan inlassable de la raison d’État.
Travailleur infatigable, très ambitieux, il s’est fait le défenseur implacable des intérêts de laCouronne.
Toute sa vie, Richelieu est resté fidèle à Louis XIII.
Malgré un peuple rebelle et récalcitrant, une noblesse refusant vigoureusement de subordonner ses intérêtsparticuliers à ceux de l’État, une fiscalité écrasante et une misère croissante dans le royaume, Richelieu a réussi la gageure de consolider durablement l’appareil d’État,engageant la France dans une voie administrative moderne.
Son gouvernement marque une étape sans retour dans la formation d’un État fort, dont le règne de Louis XIVest en quelque sorte l’apothéose monarchique.
S’il n’a pu conquérir des « frontières naturelles » — chimère que lui ont prêtée certains historiens et à laquelle il n’a pas crului-même —, il a sécurisé la défense de la France par ses alliances, empêchant ainsi toute tentative d’invasion massive.
Relativement impopulaire, l’« homme rouge » a inauguré un nouveau type d’homme politique dans l’histoire de France : le serviteur de l’État.
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