Prosper Marilhat

« branches entortillées comme des nœuds de serpent boa.

» Dans cette œuvre, Marilhat immortalise deux arbres gi­ gantesques « fournissant leur ombre généreuse à une sa­ kieh, tandis que, sur la gau­ che, la place est délicatement bordée de maisons ornées de moucharabiehs et que l'on devine à droite les escarpe­ ments du Mokattan et une lu­ mière terrible, aveuglante, se déversant comme des cuille­ rées de plomb fondu sur tout le premier plan ».

Ébloui par cette représentation du quar- tier copte du Caire, Gautier écrit qu'elle lui procura la nos­ talgie de l'Orient, où il n'avait jamais mis les pieds.

« Je crus, poursuivit -il, que je venais de reconnaître ma véritable pa­ trie et lorsque je détournais les yeux de l'ardente peintu­ re, je me sentais exilé.

» Quelques années plus tard, le romancier rendra encore un ardent hommage à Marilhat et à ses œuvres dans un long article pour La Revue des Deux Mondes.

Devant tant de ferveur, la famille de l'artiste lui offrira après la mort pré- OÙ VOIR LES ŒUVRES DE MARILHAT? Sa toile Environs du Caire est exposée au musée de la Ville de Béziers.

Au musée Condé à Chantilly, on peut admirer Une rue au Caire et Souvenir de la campagne de Rosette.

Sur le Nil et Scènes sur le Nil appartiennent à la collection Wallace, à Londres.

Le Club des Diplomates au Caire possède Bords du Nil à Damanhur.

Ruines de la mosquée du khalife Hakem au Caire est en possession du musée du Louvre, à Paris.

maturée du peintre le dessin préparatoire que celui-ci avait réalisé sur place.

Aujourd'hui, cette œuvre originale a dis­ paru, et seule en subsiste une gravure.

Marilhat finit par sombrer dans la folie 0 utre sa production artis­ tique, Marilhat a laissé un grand nombre de lettres dans lesquelles il témoigne des moments forts de son pé­ riple égyptien.

« Qu'on se fi­ gure, écrit-il ainsi un jour, au milieu de cette désolation trois ou quatre mille cha-. »