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Pouchkine, Alexandre, Sergueievitch

Publié le 17/01/2022

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pouchkine

Célèbre poète russe, père et chef de file de la nouvelle littérature russe, qui fixa les règles de la langue littéraire russe. Né dans une famille noble de Moscou, mort à Saint-Pétersbourg (1799-1837). En 1817, sorti du lycée de Tsarskoïe Selo (actuellement Pouchkine), il fut l'ami de nombreux Décabristes et célébra l'idée de liberté dans ses écrits. En 1820, il écrivit son premier poème, Rousslan et Ludmila, et la même année fut déporté dans le sud de la Russie, pour diffusion d'écrits et de pamphlets politiques et antireligieux. Il écrivit alors Le Prisonnier du Caucase, La Fontaine de Bakhtchisaraï, Les Tziganes. En. 1823, il commença à écrire son roman en vers, Eugène Onéguine, qui fut terminé en 1831. Ce roman est la peinture de la vie russe du premier quart du XIXe siècle. En 1824, Pouchkine fut exilé dans le domaine de ses parents dans la région de Pskov. Il y écrit Boris Godounov. Dans cette oeuvre, il pose le problème des rapports entre le peuple et le tsar, et le rôle historique du peuple. En 1826, Pouchkine est rappelé d'exil. En 1828, il signe le poème historique Poltava. Dans les années trente, vivant à Saint-Pétersbourg, il composa de nombreux poèmes lyriques (La Fille du Capitaine, La Dame de Pique, Récits du Défunt Ivan Petrovich Belkine). Ces oeuvres ainsi que le roman Eugène Onéguine et le poème historique Poltava affermirent l'idée de réalisme, direction fondamentale de la littérature russe. En 1836, Pouchkine commença d'éditer le journal Covremmerik (Le Contemporain). La cour impériale n'aimait pas les créations libertaires de Pouchkine; c'est parmi la Cour que furent diffusés les potins mettant en cause l'honneur de la femme du poète. L'âme de cette intrigue fut l'immigré français G. d'An-thés. Le 27 janvier 1837, Pouchkine provoqua celui-ci en duel, qui devait se terminer tragiquement pour le poète. Grièvement blessé, il mourut deux jours après. Il est enterré aux Monts-Saints (actuellement Monts-Pouchkine), près du village de Mihaïlov.

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« POUCHKINE 1799-1837 VoiCI le plus européen et le moins compris en Europe des grands écrivains de la Russie, le plus grand et le plus intraduisible des poètes russes.

Sa gloire est fermement établie, mais pour ceux qui n'entendent pas sa langue elle n'est fondée, somme toute, que sur des ouï-dire, et s'ils s'avisent d'y aller voir eux-mêmes, ils risquent fort de la trouver injustifiée.

Un poème de Pouchkine, traduit honnêtement mais sans miracle, produit l'impression la plus fâcheuse, celle du lieu commun.

Au surplus, cette impression n'est pas entièrement fausse.

Il est certain que la matière de son œuvre n'a rien d'insolite ni de par­ ticulièrement frappant, rien qui puisse intriguer ou capter le lecteur en l'absence de la forme par laquelle, dans le texte original, elle se trouve non pas revêtue seulement mais transfigurée.

Et cette forme, on ne peut dire non plus qu'elle soit singulière ou exotique, de sorte que son imitation par le traducteur, même méticuleuse au possible, ne saurait aboutir à un effet tant soit peu inattendu.

Les thèmes lyriques de Pouchkine sont des lieux communs du lyrisme universel, ceux de ses poèmes dramatiques ou narratifs appartiennent de même, pour la plupart, au pa­ trimoine commun de la poésie européenne, et sa manière de traiter les uns et les autres s'y rattache, elle aussi, pour l'essentiel.

Il est vrai que tout cela est intimement assimilé, délicatement transposé, plongé dans une ambiance nouvelle et vivifiante, merveilleusement russifié et « pouchkinisé » à la fois; mais les moyens de cette métamorphose ne sont nullement spectaculaires et ils appar­ tiennent en propre à la langue russe, dont Pouchkine, précisément, avait mesuré pour la pre­ mière fois toute l'étendue des ressources et des nuances.

Le secret de son art, que seuls peuvent deviner ceux qui le lisent en russe, tient avant tout à la constante et subtile perfection du tissu verbal tout entier - rythme, sonorité, intonation, valeur exacte du mot, mouvement synta­ xique - que la plus légère altération suffit à détruire, parce qu'elle ne peut éviter de déplacer le rapport des sentiments et des pensées aux paroles et aux sons qui conjointement les expriment.

Mieux croit-on comprendre Pouchkine, dans une traduction, et moins on le comprend.

On le traduirait plus facilement s'il était un poète plus difficile.

Car il offre ce paradoxe, ou qui pa­ raît tel de nos jours, d'être à la fois un musicien du langage, parmi les plus raffinés qui aient jamais vécu, et un partisan de la clarté, des plus intransigeants, qui s'interdit à faire subir au sens des mots et à l'articulation de la phrase la moindre violence.

A l'usage du timbre des voyelles, du bruissement des consonnes, non moins savant que celui dont on subit le charme en lisant l'Après-midi d'un faune, il unit l'aisance, le naturel, le ton simple et direct d'un Villon ou d'un Chaucer.

Cette maîtrise suprême alliée à cette délectable fraîcheur, il la doit à son génie, mais elle n'en est pas moins le fruit d'un effort, et elle correspond aussi à un moment unique dans l'his­ toire des lettres russes.

La vie de Pouchkine fut brève.

Né le 6 juin I 799, il mourut atteint par la balle de son beau-frère d' Anthès, avec lequel il s'était battu en duel deux jours auparavant, le IO février r837.

Cependant la différence de forme et d'esprit entre ses premières œuvres et g8 POUCHKI:-!E par Tropinine.

Galerie Tretiakoc, MosCQU.. »

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