POLIGNAC, Jules Auguste Armand Marie
Publié le 06/07/2012
Extrait du document
(1780-1847)
Homme politique, il est ministre des Affaires étrangères et président du Conseil. Il décide l'expédition d'Alger et rédige les ordonnances de juillet 1830, provoquant ainsi la révolution.
«
publique, dans la juste con
fiance des Français et dans
l'amour qu'ils ont toujours
montré pour leur roi.
» En ré
ponse à cette menace, les
députés chargent une com
mission de neuf membres de
préparer un projet d'adresse
au souverain.
« Remplissez
votre devoir
! >>
Le 16 mars, deux cent .vingt et
un députés, contre cent quatre
vingt-un, adoptent l'« adresse
des 221 », qui souligne leur
défiance vis-à-vis du Gouver
nement et met le roi en de
meure de renvoyer ses minis
tres ou de dissoudre la Cham
bre.
Le 18 mars, au palais des
Tuileries, le texte est présenté
par le président de l'Assem
blée, Pierre-Paul Royer-Col
lard, qui en est l'inspirateur .
Charles X
répond sèchement :
« Mes décisions n'en sont pas
moins irrévocables ( ...
).
Mes
ministres vous
feront connaître
mes
intentions.
» Le lende
main, les Chambres sont pro
rogées jusqu'au 1•• septembre.
La dissolution est la suite logi
que de cette mesure, mais on
hésite sur la date : ne faut-il
pas
attendre l'issue de l'expé
dition d'Algérie ? Le désir de
se débarrasser des députés
hostiles est trop fort et, Je 16
mai, Charles X signe l'ordon
nance de dissolution .
Le 19
mai, Polignac procède à un
remaniement ministériel et
confie le portefeuille de l'lnté-
.8 rieur au comte de Peyronnet,
! instigateur sous Je ministère
~ du comte de Villèle des lois
ij réactionnaires sur la presse et
i du sacrilège.
« Ce nom est une
':' alerte générale ( ...
), une décla
]
ration de guerre ! La France
a.
tremble quand messieurs de
Polignac et de Peyronnet s'oc
cupent de son salut», clame Le
Journal des débats .
Le 13 juin, les collèges électo
raux sont convoqués par ordon
nance pour Je 23 juin, et le 3
juillet et il est prévu que les
deux Chambres se réuniront le
3 août .
Charles X adresse une
proclamation autoritaire aux
électeurs :
« Remplissez votre
devoir, je remplirai Je mien ! »
Charles X refuse
tout compromis
Le 18 juin , dans vingt départe
ments, dont celui de la Seine ,
les
élections sont repoussées
aux
12 et 19 juillet, afin que le
vote de la capitale n'influence
pas
celui de la province .
Le
résultat
du premier scrutin est
désastreux pour Je Gouverne
ment : l'opposition voit Je
nombre de ses représentants
accru .
Le 6 juillet, sans atten
dre le second scrutin, Je Con
seil des ministres décide de
dissoudre la Chambre nouvel
lement élue et, espérant que
Je succès de l'expédition d'Al
ger influencera les résultats,
d'en faire désigner une autre
en recourant à un système
électoral différent.
En outre, il
supprime la liberté de la pres
se en vertu du l'article 14 de la
Charte.
Peyronnet et Je garde
des Sceaux Jean-Claude de
~ EDIT IONS ll6.WATLAS
UNE POLITIQUE
PRÉVISIBLE ?
Dès le début de l'année 1830, certains contemporains envisagent déjà la manière dont le Gouvernement du prince de Polignac est susceptible d'agir pour se maintenir au pouvoir et faire barre à l'opposition.
Ainsi, à la date du 14 février, le maréchal Victor Boniface de Castellane, qui a pris part aux campagnes
napoléoniennes et sous le règne de Louis XVIII à
l'expédition d'Espagne de 1823, note dans son Journal : « La résolution des ministres paraît être celle-ci :
recevoir
l'adresse hostile [l'adresse des 221), puis proroger la Chambre jusqu'au mois d'octobre .
D'ici cette époque, on ferait l'expédition d'Alger ; puis, quand la Chambre se réunirait, on lui demanderait des douzièmes provisoires ;
si elle les refusait, on la casserait pour en convoquer une autre par ordonnance.
Cela nous jetterait dans les coups d'État et amènerait de grands troubles.
»
Chantelauze sont chargés de
préparer les textes entérinant
ces décisions, qui donneront
au lieu aux ordonnances de
Juillet et entraîneront la chute
de Charles X.
Le scrutin
des 12 et 19 juillet
confirme Je succès de l'opposi
tion, qui est majoritaire avec
deux cent soixante-quatorze
députés sur un total de quatre
cent vingt-huit sièges .
Mais le
roi, persuadé qu 'aucun com
promis n'est possible sans que
son trône soit menacé, reste
déterminé à ne pas renvoyer
ses ministres.
« Si je cédais à
cette exigence , ils me traite
raient comme mon malheu
reux frère [Louis XVII ; sa pre
mière reculade a été le signal ·
de sa perte », affirme-t-il.
L'opposition, elle , n'entend
pas en rester là ...
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