PHILIPPE EGALITE, Louis Philippe Joseph, duc d'Orléans dit (1747-1793) - Biographie
Publié le 23/03/2012
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Malgré une vie débauchée, ce prince du sang s’intéresse aux idées nouvelles, notamment à la lutte pour l’indépendance des Américains. Détesté de Marie-Antoinette mais adoré des Parisiens, il est grand maître de la franc-maçonnerie en France. Elu député de la noblesse aux Etats généraux, il pousse à la réunion des trois ordres, se lie avec Sieyès et Mirabeau, car il espère obtenir la lieutenance générale du royaume. Après les émeutes d’octobre 1789, Louis XVI le force à s’exiler en Angleterre pendant quelques mois, mais, à son retour, il continue à encourager la Révolution. Après la défaite de Varennes, Orléans s’inscrit aux Jacobins et pousse les républicains à lancer la pétition du Champ-de-Mars : peu de temps après, la Commune annonce qu’il prendra désormais le nom d’“ Egalité ”. Elu député de Paris à la Convention, il siège avec les Montagnards et vote la mort du roi, acte qui sera blâmé par les Montagnards eux-mêmes. Quelques semaines plus tard, la déjection de Dumouriez et de son propre fils, le duc de Chartres (le futur Louis-Philippe Ier), le rend suspect à l’Assemblée : jugé par le Tribunal révolutionnaire, il est guillotiné.
«
pour les autres, tels les Giron
dins, qui le soupçonnent de
briguer la régence .
Louis XVI comparaît.
Blême, il ne
peut qu'ins
pirer la pitié .
Il deman
de à voir les papiers
qui l'accusent d'avoir
organisé la contre
révolution et décla
re ne pas les recon
naître .
Quelques
députés , troublés ,
suggèrent
que les
pièces satstes
soient expertisées,
mais la
majorité
rejette leur requête .
L'Assemblée sus-
pend le procès pour
quel-ques jours et se
contente d'accorder
au roi
l 'assistance
de trois avocats .
Entre le
26 décembre et le
janvier, les
débats reprennent,
houleux,
et Philippe Égalité ne
demande pas une seule fois la
parole .
«Uniquement
occupé de
mon devoir >>
Aux derniers fidèles qui l'ad
jurent de s'abstenir, Philippe
Égalité répond qu'il ne votera
pas contre son parent .
Le jour
fatidique approche .
Le 14 jan
vier 1793, l'Assemblée pose
trois questions : sur la culpabi
lité du roi, le recours au peu
ple, la peine à infliger .
Égalité,
suivant les Montagnards, vote
oui et non aux deux premiè
res.
Le 16, on pose la question
cruciale : «Quelle peine Louis
a-t-il encourue
? » Ce matin-là,
de fort bonne heure, Merlin de
Douai et Treilhard, deux élus
de la Montagne, persuadent
Philippe Égalité de venir à la
Convention, faute
de quoi il
passera
pour un lâche .
Les
débats s'éternisent.
Le soir, enfin, on passe au
vote .
Le scrutin par appel no
minal commence .
Lorsque
Vergniaud, le grand orateur de
la Gironde, se prononce pour
la mort du roi, c' est la stupeur.
Quand
retentit le nom de Phi
lippe Égalité , chacun retient
son souffle.
Le prince monte à
la
tribune et déclare d' une voix
blanche : « Uniquement occu
pé de mon devoir, convaincu
que ceux qui ont attenté ou
attenteraient par la suite à la
souveraineté du peuple méri
tent la mort , je vote la mort .
»
Un murmure étonné, sinon
indigné, parcourt l'Assemblée .
Le
modéré Louis-Pierre Ma
nuel s'exclame : « Jamais la
Convention n'a ressemblé à un
tribunal.
Si elle l'eût été ,
certes,
elle n 'aurait pas vu le
plus proche parent de Louis
n'avoir pas, sinon la cons
cience, du moins la pudeur de
se récuser.
» Par trois cent
~ED ITIONS ~ ATLAS
quatre-vingt-sept voix contre
trois cent trente-quatre, Louis
XVI se voit signifier sa
condamnation à mort ...
Au
Palais-Royal, Philippe
Égalité s'effondre et
confie à son fils, le duc
de Montpensier : « Je
ne conçois plus com
ment j'ai pu être
entraîné à ce que
j'ai fait.
» Il avoue
n'avoir eu aucune
intention de voter
la mort du roi, «
mais qu 'une fois
assis sur son banc , il
été tellement
entouré, obsédé,
assailli, menacé qu'il
n'a plus su ce qu'il fai
sait ».
Le 19 janvier, pour
tant , il vote contre le sursis
de l'exécution de la sentence,
s'identifiant ainsi à l'abjection
que ses ennemis ont toujours
voulu
qu ' il incarne .
UN ACTE
IRRÉPARABLE
Lorsque Malesherbes,
son avocat, lui annonce la sentence, Louis XVI confie à Cléry son valet de chambre :
« Je ne cherche aucun espoir ...
Mais je suis bien
affligé de ce que monsieur d'Orléans, mon parent, a voté ma mort .
» Le régicide commis par Philippe Égalité
a définitivement jeté
l'opprobre sur celui qui ne se
fait plus appeler duc
d'Orléans .
« Après le crime
du vote, il n'était plus rien,
il n'avait plus de destination ;
il resta simplement
dans les rangs et, comme ce
n'était pas sa place, il y fut
nul, avili et tué »,
remarque Talleyrand.
Robespierre « aurait
compris qu'il s'abstînt ».
Quant aux Montagnards ,
qui n'ont plus rien à en
attendre, ils lui vouent un
mépris sans égal..
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