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Paul-Émile Victor, l'homme des Pôles

Publié le 06/12/2018

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C’est à 60 ans passés que Paul-Émile Victor entame sa croisade écologique. En 1968, il crée la Fondation pour la sauvegarde de la nature, et ses premières protestations concernent le déversement de boues rouges dans la Méditerranée. Pour plus d'efficacité, il réunit autour de lui Jacques-Yves Cousteau, Alain Bombard et Haroun Tazieff. En 1974, le « Groupe Paul-Émile Victor pour la défense de l'homme et de son environnement » est fondé. PEV se préoccupe alors essentiellement des ressources en eau et il imagine des projets utopiques tels que l'alimentation en eau de l'Arabie Saoudite au moyen d'icebergs remorqués par bateau depuis l'Antarctique. Il combat pour une « écologie scientifique », qu'il distingue du militantisme écologique, trop « passionnel » à ses yeux, et strictement « conservationniste ». En revanche, il n'a de cesse de souligner la gravité des problèmes d'environnement et préconise le développement, notamment auprès des jeunes, d'un « esprit civique mondial » fondé sur le respect de la nature.

 

En 1977, en partant vivre à Bora Bora avec sa deuxième femme et son fils, Paul-Émile Victor exauce l'un de ses derniers rêves d'enfant. Mais il reste à l'affût des découvertes, encourageant, par exemple, Jean-Louis Étienne, qui a pris sa relève dans l'exploration

Paul-Émile Victor s'est éteint à l’âge de 87 ans, le 7 mars 1995, à Bora Bora, en Polynésie française. Célèbre explorateur des Pôles, ethnologue « amoureux » des Eskimos du Groenland, défenseur de l'environnement, il laisse derrière lui une formidable légende d'aventurier et une œuvre abondante, constituée de livres, de dessins et de films.

 

Mais Paul-Émile Victor incarne aussi une certaine idée de l'homme : fier, courageux, indépendant, d'une curiosité sans bornes, passionné par son siècle. Et il a merveilleusement mis en pratique sa devise :

 

« Il faut construire sa vie. »

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