Pascal Coste

« alors de Pascal Coste et lui propose l'affaire.

Le contrat pour un an est signé à Mar­ seille en septembre 1817 : le jeune homme recevra 18 000 piastres (7 200 francs), toutes les dépenses de son séjour se­ ront prises en charge, et il de­ vra engager un maître d'œu­ vre français qui instruira les ouvriers égyptiens.

Avant de gagner Le Caire, le jeune architecte séjourne à Alexandrie et à Rosette, et réalise de nombreux croquis des deux cités.

Cette activité de dessinateur se poursuivra tout au long de son séjour au Caire, où il crayonne passion­ nément monuments, paysa­ ges, ruines, personnages, al­ lant jusqu'à recopier scrupu­ leusement les inscriptions en hiéroglyphes ou en calligra­ phie arabe, et à mesurer les dimensions des édifices qu'il visite.

La moisson qu'il engrange se­ ra très précieuse, mais pour l'instant c'est son nouveau poste d'architecte de l'usine de salpêtre qui l'accapare.

Les travaux sont achevés en sep­ tembre 1819.

Satisfait, Mon­ sieur Baffi propose bientôt à Pascal Coste de dessiner les plans d'une fabrique de pou­ dre à canon qui doit être construite sur l'île de Rodah.

Une décennie de travail intense P endant les dix années que Coste passe en Égypte, les commandes vont ainsi s'en­ chaîner.

Lorsque l'usine de poudre est terminée en 1820 commencent les travaux de creusement du canal Mahmû­ diyya, qui doit relier Le Caire à Alexandrie pour éviter aux bateaux de naviguer dans les eaux dangereuses du Delta.

Pascal Coste prend la relève de Shakir Effendi, l'ingénieur turc à qui le projet avait été confié, mais qui ne donnait pas satisfaction.

Logé à Alexan­ drie près de la colonne de Pompée, l'architecte français ne chôme pas, indifférent à l'épidémie de peste qui frap­ pe chaque hiver le grand port égyptien : « Mes nombreuses tâches ne me laissèrent pas le temps de trop m'inquiéter de ce fléau.

».

En effet, il s'occupe en même temps de la construction d'un pavillon de plage près du pa­ lais du pacha à Alexandrie et d'une résidence privée dans le voisinage pour le ministre des Affaires étrangères.

Il fait dresser des poteaux télégra­ phiques entre Alexandrie et la citadelle du Caire.

Plus tard, il est chargé dans la province de Sharqiya du percement d'un canal destiné à irriguer la nouvelle plantation de mû­ riers du vice-roi.

Petit à petit, on le voit un peu partout dans le pays, dans le Delta comme en Haute-Égypte, en mission pour de nombreuses réalisa­ tions (canaux, palais, usi­ nes ...

).

Méhémet Ali le nom­ me directeur des Travaux de Basse-Égypte, et les projets affluent, toujours des usines, des palais, des canaux à Tan­ tah, à Gizeh, à Simbellawein ...

Ces réalisations ne sont pas toujours achevées car les fi­ nances du vice-roi ont parfois du mal à suivre - la guerre de Crimée lui coûte cher.

Pascal Coste travaille énormé­ ment et se dépense sans compter, mais plusieurs mala­ dies le fragilisent, si bien que, lorsqu'il est piqué par un scor­ pion jaune, il se trouve à l'ar­ ticle de la mort.

On lui con­ seille alors de rentrer au plus vite en France, et le 7 novem­ bre 1827 il quitte définitive­ ment la terre des pharaons.. »