ORLEANS, Ferdinand Philippe, duc d'
Publié le 06/07/2012
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Fils aîné du roi Louis-Philippe, et son successeur désigné, il est chargé de réprimer la révolte des canuts de Lyon, où il fait preuve de modération (1832). En 1834, il est nommé lieutenant général. Il part pour l’Algérie et se bat courageusement. Tout cela fait un prince assez populaire, et son mariage avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin liée à la famille de Prusse amorce une politique d’avenir. Mais un accident de voiture au pont de Neuilly met précocement fin à ses jours.
«
LA CHAPELLE
DU SOUVENIR
A la mort de Ferdinand d'Orléans, un catafalque est
dressé dans la chapelle
du château de Neuilly.
Louis-Philippe,
malgré sa
douleur, pense à adoucir celle de sa belle-fille.
La
princesse Clémentine et la
duchesse de Nemours sont dépêchées à Plombières
pour informer avec
ménagement la malheureuse Hélène d'Orléans du sort
cruel qui la frappe.
La reine
Marie-Amélie, elle, ne
peut
surmonter son chagrin.
« Ses larmes, ses sanglots,
redoublèrent d'Intensité.
Elle s'était jetée à genoux et
restait prostrée sur
le parquet, la face contre
terre », témoigne la
chroniqueuse de la Cour,
madame de Boigne.
A la
suite du drame, le roi décide d'acheter l'épicerie
où son fils a agonisé et,
après avoir fait raser la
boutique, fait élever une
chapelle à la mémoire du défunt.
Cette construction,
dédiée à saint Ferdinand et à Notre-Dame de la
Compassion, existe toujours
porte des Ternes, place du général Kœnig.
Simple, mals
élégante, elle doit ses formes
néobyzantines
à l'architecte
Pierre Fontaine et sa
décoration intérieure aux
peintres Jean Dominique
Ingres et Ary Scheffer.
sans doute qu'il ne perde le
contrôle
des bêtes et de la voi
ture, Ferdinand d'Orléans se
lève et saute sur la chaussée .
Mais la vitesse lui fait perdre
l'équilibre et, dans sa chute, sa
tête heurte violemment le
pavé.
Inerte
et sans connais
sance, le prince est transporté
en hâte dans une épicerie
voi
sine par un John bouleversé
qui a enfin réussi à maîtriser
son attelage
et à arrêter le
phaéton .
Un médecin du quar
tier examine le prince sans
constater de blessure appa
rente.
Malgré une saignée pra
tiquée en urgence, le duc ne
reprend pas conscience .
Très vite,
la nouvelle du ter
rible accident se répand dans
la capitale.
Tandis que Louis
Philippe
et la reine accourent
au chevet
de leur fils aîné, les
ducs d'Aumale
et de Montpen
sier, les frères du blessé, la
princesse Clémentine, sa sœur,
le maréchal Gérard, le
chance
lier Pasquier et tous les pro
ches de la famille royale prient
en pleurant pour le malheureux.
La famille royale
anéantie
par la douleur
Autour de la modeste épicerie
-où trône un portrait de Napo
léon ! -, une foule nombreuse
s'inquiète
de savoir si l'héritier
du trône
de France va survivre
à l'accident.
Les heures
s'égrè
nent, angoissantes, intermina
bles.
Le duc d'Orléans ne sort
du coma qu'un bref instant,
murmure
quelques mots inin
telligibles, puis sombre à nou
veau dans l'inconscience.
Le
chirurgien du roi n'est guère
optimiste :
il craint une fracture
de l'os temporal.
Le blessé a
de plus en plus de mal à respi
rer, et son visage est d'une pâ-
~EDITIONS ~ATLAS
leur extrême.
Les médecins
parviennent à améliorer
passa
gèrement son état en lui appli
quant des ventouses de for
tune.
Éplorée, Marie-Amélie,
qui rend son instance à voir
son
fils responsable de l'acci
dent, fait demander le curé de
Neuilly .
Vers quatre heures de l'après
midi, dans la chaleur accablan
te de la petite boutique, l'as
sistance, terrassée par l'émo
tion, assiste à l'ultime convul
sion du mourant .
Quand le duc
d'Orléans rend son
dernier
soupir, le désespoir de ses pa
rents est indescriptible.
Le
choc de cette mort soudaine et
imprévue laisse le roi accablé
de douleur.
C'est d'un pas de
vieillard que Louis-Philippe,
soutenant la reine défaillante,
suit
la civière sur laquelle re
pose la dépouille de Ferdi
nand d'Orléans.
La foule émue
les escorte jusqu'à Neuilly.
Cha
cun pleure avec les parents
anéantis
la perte de ce magni
fique jeune homme de trente
deux ans, héritier du trône et
apprécié de tous.
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