MONTHERLANT Henry de
Publié le 03/06/2011
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H. de Montherlant est né à Paris le 21 avril 1896 dans une ancienne famille d'aristocrates qui serait originaire de Catalogne. Après les traditionnelles années de collège, que suivait une mère maladive, il se livra de préférence à la tauromachie et aux études littéraires. Versé sur sa demande, lors de la première guerre mondiale, dans le service actif, il fut grièvement blessé en 1918. C'est en 1920 qu'il publia, par obligation à compte d'auteur, sa première oeuvre : « La Relève du Matin. « De ce temps de noble violence, guerrière et sportive, allaient naître le cycle de « La Jeunesse d'Alban de Bricoule « et « Les Olympiques «. Vinrent ensuite la crise gidienne des « Voyageurs traqués « (1927-1929) et la série provocatrice des « Jeunes Filles «. Avec une grande pièce, « La Reine morte «, H. de Montherlant s'imposa en 1942 comme dramaturge ; au théâtre, il donna alors : « Le Maître de Santiago «, « Port-Royal «, « Le Cardinal d'Espagne «. Académicien français depuis 1960, il mène une vie solitaire, marquée par une santé fléchissante, sans cesser néanmoins d'écrire : « Le Chaos et la Nuit «, « La Guerre Civile «.

«
HENRY DE MONTHERLANT
né en 1896
MONTHERLANT! Un nom qui sonne, et qui roule avec un bruit de tonnerre dans le ciel litté
raire français.
Celui d'un écrivain qui a toujours dominé, « dressé » son œuvre.
Henry de Montherlant est né à Paris.
Enfant unique, il fit la majeure partie de ses études
à l'École Sainte-Croix de Neuilly.
Mobilisé durant la Grande Guerre, il demanda, bien qu'appar
tenant au Service auxiliaire, d'être affecté à un poste au front de combat; il fut grièvement blessé
en 1918 et réformé l'année suivante.
Sa vie est uniquement celle de ses œuvres.
Il vécut à Paris de
1919 à 1925; il publia la Relève du matin en 1920.
Pendant dix années (de 1925 à 1 935), il voyagea
en Espagne et en Afrique du Nord, y restant trois années consécutives sans revenir en France.
En 1940, il fut le correspondant aux Armées d'un grand hebdomadaire et reçut une nouvelle
blessure.
Il s'est fixé, depuis 1941 à Paris.
Il habite sur les quais de la Seine un vaste appartement,
dont il a consacré une chambre à une collection de statues antiques.
Son œuvre est considérable et couvre un champ énorme; elle s'est manifestée sous les formes
les plus diverses : l'essai, le
poème lyrique, le roman, la pièce de théâtre, des Carnets intimes.
Chacun
de ses ouvrages porte sa marque, même lorsque, pour s'exprimer, l'écrivain a recours à des créa
tures de fiction.
Partout il affirme la richesse d'une personnalité « hors série ».
Il échappe à la
commode et routinière classification des manuels.
Henry de Montherlant a toujours été un homme en marche, menant son combat avec une
crânerie (ou mordante ou narquoise), sans cesse inspirée par la haute conception qu'il s'est faite
de l'homme qui écrit, par conséquent qui se livre.
En son temps de haute maturité, il règne sur
un domaine prestigieux à la dimension d'une grandeur qu'il n'a pas quêtée.
Pas plus qu'il ne peut
être commodément« classé», pas davantage s'est-il laissé embrigader par telle ou telle formation
littéraire, à plus forte raison par tel ou tel parti.
A lui seul, il est une École et une Discipline.
Il
a accepté les honneurs sans les rechercher : des grands Prix Littéraires (nationaux ou de consé
cration internationale), un fauteuil à l'Académie française.
Il demeure donc isolé, « à part », volontiers sur le qui-vive pour conserver jalousement
l'intégrité de son univers privé.
Cette discrétion, ce retrait, ce repli de belle dignité ont favorisé
quelques malentendus et laissé filtrer, de lui, une image déformante, élémentaire.
Si varié est
son
apport, qu'il a pu dire, à propos d'un de ses livres où l'on voulait trouver le« véritable Mon
therlant » : « Il n'y a pas un véritable Montherlant.
Il y a des Montherlants.
Tous sont véritables.
>>
Il n'est que d'examiner une production qui s'étend de 1920 (la Relève du matin) à 1962 (Un
Vtryageur solitaire est un Diable) pour se convaincre de la vérité d'un tel propos.
Il y a une gamme,
il y a toute une variété de Montherlants dans Montherlant, parce qu'il a fait front, tour à tour, ou
simultanément, à tout ce qui pouvait compromettre le but de son art.
Quel art? : « L'éternel
humain, délivré de toute convention.
» Pour aboutir, il lui fallait deux armes : une vocation de
« totalité »; un style à l'accent unique.
Son blason de Chevalier des Lettres pourrait fièrement
s'orner d'une devise, tirée de ses O!Jmpiques : « Tout pouvoir pour tout vivre; tout vivre pour
tout connaître; tout connaître pour tout comprendre; tout comprendre pour tout exprimer :
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PHOTO A.
MORAIN.
»
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