Mme de La Fayette
Publié le 08/04/2013
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Mme de La Fayette fréquenta le salon de l'hôtel de Rambouillet, animé par la propriétaire des lieux, Catherine de Vivonne. Entre 1604 et 1665, l'hôtel de Rambouillet accueillit les personnages les plus célèbres de l'époque, comme Richelieu, Malherbe, Vaugelas, Sarron ou Mme de Sévigné. . Molière, contemporain de Mme de La Fayette, a peint dans ses pièces les femmes érudites de son temps avec une ironie mordante. Mais Marie-Madeleine sut être une précieuse et un femme savante sans jamais tomber dans le ridicule.

«
l'imprévu et le nombre des péripé
ties.
D'autre part, peu sûre de son
talent, Mme
de La Fayette désire
garder son secret, à tel point qu'elle
va jusqu'à nier la rédaction de cer
taines de ses œuvres.
Mme de La Fayette et l'amour
M
algré cet apparent détache
ment pour la création litté
raire,
elle compose l'un des
plus beaux romans d'amour
de l'époque classique, La
Princesse de Clèves, qui
parut en 1678.
Parce
qu'elle a le souci de
la justesse, non celui
du succès
et de la
gloire, son écriture
va jusqu'à changer.
Cette œuvre doit
pourtant à la pré
ciosité ses épisodes
romanesques, l 'idéa
lisation des person
nages et le vocabulaire.
La nouveauté est dans la
précision de l'analyse psy
chologique qui fait de
La
Princesse de Clèves le premier
roman moderne.
On a attribué à La
Rochefoucauld une grande partici
pation à ce roman.
Les deux écri-
vains étaient très liés depuis 1665.
Véritables amis, ils s 'influencèrent
mutuellement ;
et c'est sans doute
de lui qu'elle apprit la concision qui
donne tant de pureté à son œuvre.
On y retrouve aussi l'esprit jansé-
niste commun aux deux auteurs
et
qui révèle une méfiance et une peur
constantes de l'amour.
Pour Marie
Madeleine, la passion est source de
désordre
et de chagrin.
L'amour,
dit-elle,
est « une chose incom-
NOTES DE L'ÉDITEUR
Mme de La Fayette nie être l'auteur de son
roman dans
une lettre au chevalier de
Lescheraine datée du 13 avril 1678: «Un
petit livre qui a couru il y a quinze ans et où
il plut au public de me donner part, a fait
qu'on m'en donne encore à la Princesse
de
Clèves.
Mais je vous assure que je n'y en ai
aucune et que M.
de La Rochefoucauld, à
qui
on l'a voulu donner aussi, y en a aussi
peu que
moi ; il en fait tant de serments
qu'il est impossible
de ne le pas croire, mode
» ; il
s'oppose au bonheur et
à la tranquillité.
La solitude des dernières années
M
me de La Fayette apparaît (
finalement
comme un per
sonnage assez désabusé face au
monde
et à l'amour.
Les sentiments
La cour en promenade aux environs
de Paris au début du XVIIe siècle
de la princesse de Clèves pour son
mari ressemblent fort à ses propres
sentiments pour M.
de
La Fayette,
pour qui elle avait plus d'estime
que d'amour et de qui elle se déta
cha très vite.
Pourtant, malgré sa ré
putation, elle
n'était ni sèche ni
insensible, mais aimait la sérénité
Mme de La Fayette,
Mme de Sévigné et
La Rochefoucauld,
gravure du
x1xe siècle Gilles
Ménage,
professeur et ami de
Mme de
La Fayette
surtout pour une chose qui peut être avouée
sans honte.
Pour moi, je suis flattée que l'on
me soupçonne et je crois que j'avouerais le
livre, si j'étais assurée que l'auteur ne vînt
jamais
me le redemander.
»
«A l'hôtel de Nevers, on l'appelait" le
brouillard
".
Personne ne sait pourquoi.
Les témoignages
de ses amis la montrent
distante, peu expansive et plutôt triste.
"Jamais elle n 'a été sans cette divine raison
qui était sa qualité
principale", dit Mme de
Sévigné.
Quand on veut la complimenter,
de la solitude.
Ses activités exté
rieures, ainsi que la littérature lui fi
rent oublier sa mauvaise santé de
toujours.
Mais bientôt la vieillesse
et la disparition de ses amis rendent
plus douloureuse sa maladie.
Elle
s'était retirée de la cour à la mort de
Madame en
1670, puis la dispari
tion
de La Roche
foucauld en
1680,
celle de son mari en
1683 accentuent sa
retraite dans son
hôtel
de la rue de
Vaugirard.
Elle se
consacre alors à la
rédaction d' œuvres
historiques (Histoire
d'Henriette d' Angle
terre, 1684 ; Les Mé
moires de la cour de
France,
pour les an
nées
1688 et 1689,
publiés en 1731).
Elle
meurt en 1693, un
an après le décès de
son ami de toujours,
Gilles Ménage.
c'est toujours son sérieux
ou son mérite que
l'on vante, rarement son charme.
Sa santé
fragile l'oblige d'ailleurs à
de perpétuels
ménagements.
Elle aime à rêver et à baigner
dans la paresse.(
...
) Il semble qu'une sorte
de langueur sévère, de sérieux chimérique,
soit son atmosphère favorite, et c'est peut
être à quoi fait allusion
" le brouillard ".
»
B.
Pingaud, Mme de La Fayette par
elle-même, Éd.
du Seuil, 1959.
1 Château de Versailles/ Lauros-Giraudon 2, 3, 4 clichés B.
N .
/ Giraudon 5 Viollet MADAME DE LA FAYETTE 01.
»
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